Coopération Canada participe à la consultation du ministère des Finances sur l’aide publique au développement

Coopération Canada participe à la consultation du ministère des Finances sur l’aide publique au développement

En décembre 2022, Coopération Canada a répondu à la consultation du ministère des Finances sur l’aide publique au développement (APD) du Canada. Cette consultation annuelle donne aux parties prenantes l’occasion de commenter les paiements du ministère à l’Association internationale de développement du Groupe de la Banque mondiale, à l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale, à la Société financière internationale et à la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures, ainsi que le prêt bilatéral du ministère à l’Ukraine et les prêts par l’entremise du compte administré par le Fonds monétaire international pour l’Ukraine. En plus de fournir des commentaires sur deux des trois questions directrices, la soumission de Coopération Canada encourage la réflexion sur l’efficacité de ces contributions d’aide internationale.

 

À propos du respect des critères de l’APD

La première question directrice vise à déterminer si les versements d’APD du ministère aux institutions multilatérales susmentionnées satisfont aux critères relatifs à la réduction de la pauvreté, aux perspectives des pauvres et aux droits internationaux de la personne, tels que définis dans la loi sur la responsabilité en matière d’aide publique au développement.

La contribution à la réduction de la pauvreté est l’un des trois critères caractérisant l’APD au Canada, les deux autres étant de tenir compte des perspectives des pauvres et d’être conforme aux normes internationales en matière de droits de la personne. Coopération Canada reconnaît le rôle des institutions multilatérales comme la Banque mondiale (BM), l’Association internationale de développement (IDA) et l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale (IADM) dans la réduction de la pauvreté mondiale, mais s’inquiète de la conformité de leurs opérations aux deux derniers critères.

Les OSC canadiennes ont souvent exprimé leur inquiétude quant à la priorité accordée aux rendements financiers par rapport aux impacts positifs sur le développement, ce qui est problématique car cela relègue la perspective des pauvres à un facteur de réussite marginal. En revanche, les approches menées par les pays sont souvent mieux conçues pour cibler les besoins et les priorités des communautés pauvres et marginalisées. En outre, la prise en compte de la perspective des pauvres exige une attention accrue à l’égalité des genres, car les femmes et les filles font souvent partie des groupes les plus vulnérables qui sont les premiers touchés par les mesures d’austérité recommandées par le Fonds monétaire international.

 

À propos du Rapport au Parlement sur l’aide internationale du gouvernement du Canada

La deuxième question directrice de la consultation demande si le Rapport au Parlement sur l’aide internationale du gouvernement du Canada contribue à améliorer la transparence de l’aide internationale.

Coopération Canada souhaiterait recevoir des rapports sur les soldes des allocations budgétaires, les nouveaux ajouts budgétaires, ainsi que les niveaux de dépassement ou de sous-utilisation. Il serait également utile d’avoir des indications sur l’évolution future de l’aide internationale (APD et hors APD). Un rapport clair sur chaque critère de l’APD augmenterait également la transparence.

 

Considérations générales

Coopération Canada encourage le ministère à évaluer quel type de présence canadienne au sein des institutions multilatérales représente le meilleur rapport qualité-prix en termes d’atteinte des objectifs de développement et si la présence actuelle du Canada est bien ajustée. Une autre question essentielle est de savoir si ces institutions multilatérales sont aptes à faire face à l’urgence de la dette. Le FMI lui-même a récemment averti que le fait de ne pas soutenir les pays à faible revenu dans le contexte inflationniste actuel aurait de graves répercussions, car les pays sont contraints d’emprunter davantage pour éviter que leurs citoyen-ne-s ne souffrent de la faim. Cela va à l’encontre de l’engagement, pris dans le cadre de l’initiative d’allégement de la dette multilatérale (IADM), d’annuler 100 % des dettes éligibles des pays pauvres très endettés. Cela incite également à remettre en question les modèles de gouvernance des institutions multilatérales de développement qui semblent générer et perpétuer le maldéveloppement.

Carelle Mang-Benza

Carelle Mang-Benza

Responsable des politiques, Coopération Canada

Lettre au Premier ministre Justin Trudeau à propos de la dérogation à l’ADPIC

Lettre au Premier ministre Justin Trudeau à propos de la dérogation à l’ADPIC

 

Coopération Canada, aux côtés de CanSFE et des défenseurs de la justice sociale à travers le pays, demandent au Canada de faire davantage pour soutenir les mécanismes cruciaux pour lutter contre la COVID-19 et favoriser une relance mondiale équitable.

Lisez notre lettre au Premier ministre Justin Trudeau au sujet de la renonciation aux ADPIC, cosignée par Julia Anderson, directrice générale de CanSFE, et notre directeur général, Nicolas Moyer.

Elle met l’accent sur le soutien du Canada à la proposition de l’Inde et de l’Afrique du Sud de renoncer aux obligations pertinentes en vertu de l’Accord sur les ADPIC de l’Organisation mondiale du commerce, à la mise en commun des technologies d’accès au COVID-19 (CTAP) et à la création d’un groupe consultatif canadien pour explorer des solutions à la réponse mondiale inéquitable au COVID-19.

 

 

 

Nos réflexions sur l’Assemblée publique virtuelle du 16 mars sur la politique étrangère avec l’honorable Erin O’Toole

Nos réflexions sur l’Assemblée publique virtuelle du 16 mars sur la politique étrangère avec l’honorable Erin O’Toole

 

Lors d’une assemblée publique virtuelle sur la politique étrangère qui s’est tenue le 16 mars, le chef du Parti conservateur, Erin O’Toole, a partagé sa vision de l’engagement du Canada sur la scène internationale. Coopération Canada se réjouit du fait qu’il ait, lors de cet événement, revu la position de la plateforme électorale du Parti conservateur lors de la dernière élection fédérale, visant à réduire l’aide publique au développement (APD) du Canada. Le Canada contribue déjà moins que sa juste part à l’échelle mondiale : les niveaux d’APD du Canada sont inférieurs à ceux des autres pays pairs et sont actuellement à leur plus bas niveau en 50 ans.

« Alors que la pandémie de COVID-19 ravage des vies, dévaste des économies et accroît les inégalités dans le monde, le Canada a un rôle important à jouer pour contribuer à une reprise mondiale inclusive pour tous « , a déclaré Nicolas Moyer, PDG de Coopération Canada. « Le Canada doit faire plus sur la scène mondiale, et non moins, si nous voulons voir une reprise mondiale qui reflète les valeurs et les principes du Canada en matière de droits de la personne, d’égalité et de progrès inclusif. »

Comme le montre la crise actuelle, notre économie est mondiale, notre population est multiculturelle et nous ne pouvons pas résoudre les défis mondiaux de manière isolée. Le Canada ne se rétablira pas tant que le monde ne le sera pas. M. O’Toole l’a reconnu et a assuré aux canadiens et canadiennes que l’approche du Parti conservateur en matière d’engagement mondial serait prévisible, stratégique et axée sur l’impact, tout en permettant aux acteurs de la société civile de soutenir les communautés les plus marginalisées grâce à des partenariats équitables au Canada et à l’étranger.

Nous saluons les prises de position capitales de M. O’Toole, y compris sa promesse de réformer les dispositions obsolètes en matière de « direction et contrôle  » de l’Agence du revenu du Canada, empêchant les organismes de bienfaisance canadiens d’établir des partenariats équitables avec des communautés et des acteurs au Canada ainsi qu’à l’étranger. Le projet de loi S-222 de la sénatrice Ratna Omidvar, déposé au Sénat, représente une solution conçue collectivement à cette question urgente pour les organismes de bienfaisance canadiens, y compris ceux qui travaillent à l’étranger.

Dans le cadre du projet Un plan pour nous tous, le secteur de la coopération internationale du Canada demande à toutes les parties de s’engager à augmenter à long terme l’APD et les mécanismes mondiaux de financement du climat, nécessaires pour que notre pays puisse assumer sa juste part des solutions mondiales qui profiteront à tous. Concrètement, notre secteur demande que 1 % du budget de réponse et de relance du Canada dans le cadre de la COVID-19 soit affecté à des solutions mondiales. Nous remercions l’honorable Erin O’Toole d’avoir engagé une conversation avec nous et nous sommes impatients de discuter davantage de ces investissements urgents qui sont tout aussi stratégiques.

 

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Coopération Canada, en collaboration avec le Conseil canadien des affaires, la Chambre de Commerce du Canada, l’Institut canadien des affaires mondiales, le Conseil international du Canada et Canada Global, a organisé le 16 mars une assemblée publique sur la politique étrangère avec le chef du Parti conservateur.

Nous avons hâte d’organiser des conversations similaires à l’avenir, à mesure que nous renforçons les forums collectifs pour des discussions inclusives sur les principaux défis mondiaux. Comme l’a démontré notre assemblée publique, les liens entre tous les aspects de l’engagement mondial du Canada, y compris le commerce international, la diplomatie, l’aide au développement et la sécurité, sont essentiels pour résoudre les défis mondiaux.

 

 

Coopération Canada lance Un plan pour nous tous : Conversation sur l’engagement mondial du Canada

Coopération Canada lance Un plan pour nous tous : Conversation sur l’engagement mondial du Canada

Un nouveau rapport appelle à une augmentation de l’aide publique au développement de la part du Canada pour une reprise mondiale face à la pandémie de covid-19.

 

OTTAWA, Ontario, 8 décembre 2020 – La pandémie de covid-19 révèle à quel point les communautés internationales sont interdépendantes entre autres par les liens indissociables qui existent entre la santé publique, l’économie, la paix et la sécurité. Sans des investissements conséquents dans l’aide publique au développement, les répercussions de cette pandémie ne feront pas que ralentir le développement de pays dans le monde historiquement désavantagés, elles auront aussi un impact sur la vie des Canadiens pendant des décennies.

 

Dans Un plan pour nous tous : Conversation sur l’engagement mondial du Canada, Coopération Canada estime que le seul moyen pour un rétablissement mondial juste de la covid-19 repose sur une augmentation substantielle et durable des dépenses dans l’aide publique au développement. Le projet regroupe une série de rapports intitulée Ensemble pour l’impact qui souligne la valeur des investissements dans des solutions spécifiques aux défis mondiaux que posent la santé, l’éducation, la sécurité alimentaire, les changements climatiques et l’égalité entre les genres.

 

« Face à la plus grande crise internationale depuis une génération, une réponse mondiale forte de la part du Canada n’est pas une question de charité. Il s’agit d’un progrès qui est réciproquement bénéfique tant pour le Canada que pour nos partenaires mondiaux », affirme Nicolas Moyer, président – PDG de Coopération Canada.

 

L’exemple du Vietnam est à ce titre éloquent. Le gouvernement du Canada rapporte que depuis 1990, il a accordé plus de 1,5 milliard de dollars au Vietnam en aide au développement. En 30 ans, le Vietnam est passé de pays parmi les plus pauvres au monde au statut de pays à revenu intermédiaire inférieur et détient un portefeuille de commerce international qui comprend des pays comme le Canada. Tous les deux ans, la somme de nos exportations vers le Vietnam équivaut à celle que ce pays a reçue en aide au développement de la part du Canada sur une période de vingt-cinq ans.

 

Et ce n’est là qu’un cas spécifique parmi ceux de beaucoup de pays présentés dans Un plan pour nous tous : Conversation sur l’engagement mondial du Canada.

 

« Historiquement, le Canada accorde une priorité à l’aide internationale, mais aujourd’hui, en proportion de ses activités économiques, le gouvernement affiche le plus faible bilan en matière d’aide publique au développement des 50 dernières années. Nous avons l’occasion de corriger cette situation alors que nous préparons le rétablissement de la covid-19. Sans un objectif international, la pandémie s’aggravera et sera de plus longue durée », ajoute Nicolas.

 

Une étude récente démontre que 79 % des Canadiens croient qu’à moins d’un contrôle de la covid-19 partout dans le monde, les Canadiens ne peuvent revenir à une vie normale (Abacus Data, CanSFE). Une autre étude réalisée récemment illustre que, dans une marge de 2 contre 1, les Canadiens estiment que le Canada doit collaborer pour aider les pays les plus pauvres à se rétablir de la pandémie (Abacus Data, Coopération Canada).

 

Le Canada a l’occasion de réorienter ses investissements dans les sphères humanitaires et du développement dans le but de permettre un rétablissement à l’échelle mondiale tout en soutenant le sien. Les investissements du Canada en faveur de ses partenaires à l’étranger entraînent des retombées positives pour le Canada.

 

« La pandémie met en lumière les iniquités flagrantes qui existent au pays et à travers le monde, affirme April Ingham, directrice générale de Pacific Peoples’ Partnership et co-présidente du conseil d’administration de Coopération Canada. Ce que la covid-19 nous a appris, c’est que lorsque nous nous concentrons sur les besoins des plus marginalisés, nous en profitons tous. Lorsque nous accordons la priorité à la vaccination des personnes les plus à risque, le reste de la population est davantage protégée; lorsque nous investissons auprès des plus démunis, les économies sont renforcées. »

 

« À l’occasion de cette crise mondiale, les Canadiens s’unissent pour venir en aide à leurs concitoyens et aux populations à l’autre bout du monde, confie Richard Veenstra, directeur général de Mission inclusion et co-président du conseil d’administration de Coopération Canada. C’est par le biais d’une approche unifiée que nous surmonterons ces problèmes à l’échelle internationale. Le Canada s’appuie sur le bien-être de ses partenaires internationaux au même titre que notre santé et notre bien-être ont un impact au niveau international. Personne ne retrouvera un équilibre durable si la moitié du monde est laissée à elle-même pour surmonter les répercussions profondes de cette crise. »

 

Le Canada doit faire partie de la solution globale. Nous sommes tous concernés. Pour une discussion à l’occasion du lancement du rapport, Coopération Canada réunit des sommités du milieu du développement lors d’un événement virtuel Un plan pour nous tous : Conversation sur l’engagement mondial du Canada le 8 décembre 2020 à 12 h (HE) en français et à 14 h (HE) en anglais.

 

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À propos de Coopération Canada

Depuis 1968, Coopération Canada (auparavant le Conseil canadien pour la coopération internationale) réunit plus de 90 organismes du milieu du développement international et de l’aide humanitaire. Nous amplifions le travail de ces groupes en rassemblant les leaders du secteur, influençant les politiques et développant les capacités. De concert avec nos partenaires du Canada et du monde entier, nous construisons un monde plus juste, sécuritaire et durable pour tous.   Pour en savoir plus, visitez cooperation.ca/fr/.