Déclaration publique conjointe sur le Soudan

Déclaration publique conjointe sur le Soudan

Madame la ministre Joly, monsieur le ministre Hussen,

Aujourd’hui marque le 500e jour depuis l’éclat d’un conflit violent dans la capitale du Soudan, déclenchant une violence et une instabilité généralisées dans tout le pays et dans la région. Ce conflit a dévasté des millions de vies, entraînant des pertes inimaginables, des souffrances physiques et émotionnelles et des violations flagrantes des droits de la personne. Les femmes et les enfants restent particulièrement vulnérables dans ce contexte.

Selon les chiffres les plus récents, plus de la moitié de la population du Soudan (26 millions) est confrontée à une faim aiguë, le conflit poussant les communautés de cet État à la famine. La crise de la faim a eu des répercussions importantes sur les femmes et les jeunes filles, notamment en augmentant les taux de violence fondée sur le genre et de violence sexuelle. On estime que 10,7 millions de personnes sont actuellement déplacées à l’intérieur du Soudan, et le HCR estime que 220 000 personnes réfugiées et rapatriées supplémentaires ont quitté le Soudan depuis l’éclatement du conflit entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF) à la mi-avril 2023. Au total, 52% des personnes déplacées sont des enfants, dont plus de 2 millions ont moins de cinq ans. 

Avant ce conflit, le Soudan était déjà confronté à la pire crise humanitaire de son histoire récente. Les conflits localisés existants, les catastrophes naturelles, les épidémies, la faim et la dégradation économique avaient déjà menacé la vie et l’avenir de millions d’enfants. L’année dernière, le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire a augmenté de 58 %. Cette situation est exacerbée par l’instabilité croissante de la situation sécuritaire au Soudan, qui est désormais l’un des environnements les plus dangereux et les plus complexes pour l’acheminement de l’aide humanitaire.

Nous reconnaissons que le gouvernement du Canada a pris des mesures en réponse à la situation au Soudan, notamment en imposant des sanctions à des personnalités clés contribuant au conflit et en annonçant une aide internationale de 132,2 millions de dollars, dont 100,7 millions de dollars pour l’aide humanitaire et 31,5 millions de dollars pour l’aide au développement. 

Toutefois, compte tenu de l’augmentation rapide des besoins de la population soudanaise, nous demandons expressément au gouvernement du Canada d’accroître les efforts coordonnés pour mettre fin aux hostilités, garantir l’accès de l’aide humanitaire pour répondre aux besoins et œuvrer en faveur de la réconciliation. 

Nous demandons au gouvernement du Canada de:

    1. Démontrer un leadership politique fort en renforçant l’engagement diplomatique pour obtenir un cessez-le-feu et un accord politique durable et en soutenant divers groupes de la société civile soudanaise, y compris les organisations de jeunes et de femmes, dans le processus de paix.
    2. Prioriser l’allocation de nouveaux fonds aux questions liées aux déplacements forcés, à la protection des civils, au respect des droits de la personne et à la fourniture d’une aide d’urgence, y compris une assistance alimentaire, des soins de santé et des abris.
    3. Promouvoir l’accès humanitaire par des pressions diplomatiques afin d’assurer la livraison de biens et de services humanitaires nécessaires pour alléger les souffrances des civils soudanais, en particulier des femmes et des jeunes filles.
    4. Considérer une approche « nexus » qui tienne compte à la fois des besoins immédiats et anticipés de la population soudanaise, en veillant à ce que les réponses actuelles soient alignées sur les ramifications à long terme de cette crise et sur les exigences en matière de développement, de réhabilitation, de maintien de la paix et de réconciliation.
    5. Accroître l’importance accordée à la protection de l’enfance en consacrant des ressources à des programmes visant à prévenir les violations des droits de l’enfant. Les efforts devraient inclure une approche de transformation du genre, garantissant la protection des filles qui sont confrontées à des risques accrus de violences sexuelles et basées sur le genre, d’enlèvements et de mariages forcés.

Nous vous remercions, madame la ministre Joly et monsieur le ministre Hussen, pour l’attention urgente que vous porterez à ces recommandations. Nous restons à votre disposition pour toute autre discussion avec vous et vos ministères respectifs.

 

Sincèrement,

Kate Higgins, directrice générale, Coopération Canada

Usama Khan,directeur général, Islamic Relief Canada

Lindsay Glassco, directrice générale, Plan International Canada

Guy Smagghe, directeur, Presbyterian World Service & Development

Andy Harrington, directeur exécutif, Canadian Foodgrains Bank

Carl Hétu, directeur général, Développement et paix – Caritas Canada

Mahmuda Khan, directrice générale mondiale, Human Concern International 

Michael Messenger, président et directeur général, Vision mondiale Canada

Onome Ako, directrice générale, Action Against Hunger Canada

Taryn Russell, directrice exécutive par intérim, Results Canada 

Richard Morgan, directeur exécutif, Coalition humanitaire

Danny Glenwright, président et directeur général, Save the Children Canada

Rano Mansurova, représentante de pays, Acted Canada 

Lisa Breton-Kletke, directrice exécutive par intérim, Canadian Lutheran World Relief

Anne Delorme, directrice générale, Humanité & Inclusion Canada

Lauren Ravon, directrice exécutive, Oxfam Canada

Rapport sur les perspectives régionales concernant les signes de changement et les visions de l’avenir de la coopération mondiale

Rapport sur les perspectives régionales concernant les signes de changement et les visions de l’avenir de la coopération mondiale

Coopération Canada est fière de présenter le Rapport sur les perspectives régionales, une nouvelle publication de notre Initiative futurs de la coopération mondiale. Le rapport révèle des informations et des perspectives précieuses recueillies lors d’une série de dialogues régionaux menés en Afrique, en Asie, dans les Caraïbes, en Amérique latine et dans les régions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Il met en lumière les signes critiques de changement aux niveaux régional et mondial et dévoile des visions de la coopération mondiale, chacune étant façonnée de manière unique par les dynamiques régionales et les contextes historiques.

Explorez ici l’éventail des perspectives et des aspirations.

 

Rejoignez-nous au forum Futurs de la coopération internationale 2024

Rejoignez-nous au forum Futurs de la coopération internationale 2024

Rejoignez-nous du 8 au 10 octobre 2024 pour le retour du forum Futurs de la coopération internationale, cette fois au Centre national des Arts (CNA) , situé sur le territoire non cédé de la nation algonquine Anishinabe, connue sous le nom colonial d’Ottawa, au Canada. Cette conférence dynamique vise à rajeunir le secteur de la coopération internationale avec un sentiment renouvelé d’optimisme et d’objectif pour sa deuxième édition.

Une plateforme dynamique pour un partenariat mondial  

Le forum réunira un large éventail de partenaires mondiaux, dont des représentant-e-s de la société civile, des gouvernements, du monde universitaire, de la philanthropie et du secteur privé. Cet événement servira de plateforme dynamique pour envisager l’avenir de la coopération internationale. Grâce à des sessions innovantes, des ateliers interactifs et de nombreuses possibilités de mise en réseau, les participant-e-s exploreront ensemble les moyens de relever les défis mondiaux et de créer des changements positifs. 

Objectifs principaux 

Nos objectifs pour l’édition 2024 s’articulent autour de trois piliers principaux : la connexion, le dialogue et la collaboration. Nous visons à : 

  • Renforcer la connexion et la solidarité pour améliorer la résilience et la pertinence de la coopération internationale canadienne ; 
  • Dynamiser les décideurs et les acteurs du changement grâce à des idées et des échanges tournés vers l’avenir et qui suscitent la réflexion ; et 
  • Susciter et soutenir des partenariats afin d’encourager l’action collective pour un impact plus important et de meilleure qualité. 

Thèmes du forum 

Le forum se concentrera sur les questions clés, les opportunités et les défis auxquels est confronté notre contexte actuel et futur, à la fois au Canada et dans le monde. Les participant-e-s peuvent s’attendre à s’engager sur les sujets suivants : 

  • L’action audacieuse du Canada en matière de réponse humanitaire, de développement et de paix, de financement du développement et de leadership du G7. 
  • Le changement de pouvoir en coopération internationale grâce à la localisation, au leadership féministe, à la lutte contre le racisme et à la réconciliation. 
  • Engagement sans réserve en faveur de l’espace civique, des droits et de la démocratie par le biais d’une société civile résiliente, d’un progrès technologique responsable et de l’engagement des médias. 
  • Le renforcement de la résilience organisationnelle par la mise en relation avec de nouveaux partenaires, des méthodes de travail créatives et le soutien aux dirigeants émergents. 

Rejoignez-nous pour un voyage transformateur 

Rejoignez-nous au CNA alors que nous entamons un voyage transformateur pour façonner un monde plus inclusif, plus équitable et plus durable grâce à la coopération internationale.  

Coopération Canada au Sommet du G7 2024 en Italie

Coopération Canada au Sommet du G7 2024 en Italie

Coopération Canada a participé au Sommet du G7 2024 en Italie. Cet événement crucial a permis à Coopération Canada et à l’ensemble du secteur de se préparer à mieux assumer le leadership du Civil 7 en 2025, qui coïncidera avec la présidence canadienne du G7. Paul Farran, directeur des politiques et du plaidoyer, et l’équipe des politiques de Coopération Canada, partagent leurs réflexions sur les résultats du Sommet du G7 de 2024. 

 Sur le leadership du Canada au sein du G7 en 2025 

Alors que le Canada prend la tête du G7 à l’occasion de son 50e anniversaire, nous devons montrer l’exemple en relevant les défis cruciaux auxquels le monde est confronté. Qu’il s’agisse de la lutte urgente contre les changements climatiques, de la nécessité d’investissements durables en Afrique ou de la poursuite sans relâche de l’égalité entre les hommes et les femmes, la présidence canadienne doit incarner un leadership progressiste et ambitieux. C’est le moment pour le Canada d’établir un programme audacieux, en démontrant que nous ne faisons pas simplement partie du G7, mais que nous sommes une force directrice pour le progrès et l’équité au niveau mondial. 

Coopération Canada prendra la tête du Groupe civil 7 (C7) en 2025. Nous prévoyons un engagement continu et inclusif au sein du G7 cette année et l’année prochaine avec le gouvernement du Canada. Apprenez-en plus sur la participation de Coopération Canada au Sommet du 7 civil de 2024 en Italie. 

La position du Canada en tant qu’acteur mondial de la coopération internationale 

Alors que des feux brûlent dans toutes les régions du monde, le Canada doit renforcer son rôle d’acteur mondial en faveur d’une plus grande coopération internationale. Cette année, les dirigeant-e-s du G7 ont profité de l’occasion pour affirmer que les démocraties peuvent tenir leurs promesses, en s’appuyant sur les accords conclus sur l’Ukraine et l’Afrique. La plupart des Canadiennes et des Canadiens s’attendent à ce que le Canada joue un rôle important en tant que rassembleur et leader dans la promotion de la solidarité mondiale. Par rapport à ses pairs, le Canada est en queue de peloton pour ce qui est de l’aide au développement qu’il fournit. Cette situation doit être corrigée. La société civile canadienne est prête à poursuivre et à renforcer son engagement auprès du gouvernement canadien pour promouvoir des politiques qui s’appuient sur les initiatives passées et établissent un programme audacieux pour l’avenir. 

Le 50e G7 au Canada en 2025 est un moment fort pour le Canada de susciter des investissements importants et d’attirer l’attention sur la création d’un monde plus juste, plus sûr et plus durable, en remplissant ses obligations en matière de changement climatique au niveau mondial et en continuant à jouer un rôle de chef de file en mettant l’accent sur l’autonomisation des femmes. 

Sur la pertinence du G7 et de l’engagement ouvert 

Il y a 40 ans, le G7 représentait 50 % de l’économie mondiale. Il n’en représente plus que 30 % aujourd’hui. L’évolution de l’influence mondiale du G7 doit s’accompagner d’une modification de son mode de fonctionnement. Les Italien-ne-s ont créé un précédent en invitant un certain nombre de puissances régionales et d’autres partenaires au Sommet. Le Canada a l’occasion de s’inspirer de cette approche et d’impliquer davantage la société civile dans la définition d’une vision compatible non seulement avec la croissance économique, mais surtout avec la justice sociale et la solidarité mondiale. 

Sur l’accent mis sur l’Afrique lors du G7 italien 

Le partenariat avec l’Afrique n’est pas de la charité, c’est une obligation de réparer des décennies d’injustice économique mondiale et de pratiques coloniales et prédatrices persistantes. Il est également clair que le Canada a besoin de l’Afrique plus que l’Afrique n’a besoin du Canada. Les pays du G7 et d’autres pays du monde entier nouent des relations étroites avec le continent africain, notamment dans le cadre du plan italien Mattei et du plan PIGG parrainé par les États-Unis. Le Canada risque de se laisser distancer sans une vision claire et mutuellement bénéfique. Malheureusement, les voix africaines ont été limitées dans l’engagement de ces discussions qui ont un impact direct sur leur continent pendant le G7. La société civile canadienne s’attend à un engagement plus délibéré avec les dirigeants africains et la société civile pour faire avancer cette vision. 

Le Canada a également fait des annonces intéressantes, notamment par le biais de son institution de financement du développement – FINDEV. En allant de l’avant, le Canada a clairement intérêt à proposer une vision cohérente de ses relations avec le continent, sans laquelle il risque de se laisser distancer. Cette vision doit attirer l’attention sur les structures mondiales qui freinent le développement durable et qui sont nécessaires pour transférer le pouvoir aux Africain-ne-s dans la conduite de leur développement. La société civile s’attend également à ce que le Canada poursuive ses efforts en vue de réaliser son ambition d’engager 50 % de son aide au développement en Afrique subsaharienne. 

Sur Israël et la Palestine 

Au cours des huit derniers mois, nous avons vu le gouvernement du Canada démontrer sa capacité à prendre des mesures positives efficaces à plusieurs reprises, notamment en votant en faveur d’un cessez-le-feu le 6 décembre à l’Assemblée générale des Nations Unies et en adoptant le 18 mars une motion visant à mettre fin aux transferts d’armes vers Israël. Aujourd’hui encore, alors que le Parlement se lève pour l’été, le moment est venu pour le Canada de prendre d’autres mesures décisives qui correspondent aux déclarations de soutien au droit international. 

La société civile canadienne attend du Canada qu’il fasse pression sur toutes les parties pour qu’elles acceptent et mettent immédiatement en œuvre la résolution de cessez-le-feu adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies le 10 juin, libérant tous les otages et garantissant qu’il n’y aura pas de nouvelle occupation ou de modification territoriale de Gaza. Il attend en outre l’arrêt de tous les transferts d’armes vers Israël ainsi que des mesures diplomatiques énergiques pour faire pression sur Israël afin qu’il respecte l’arrêt de la Cour internationale de justice et mette fin à l’obstruction de l’aide humanitaire. 

À l’issue de la réunion du G7 qui s’est tenue la semaine dernière, le Canada et les dirigeants du G7 ont « déploré toutes les pertes de vies civiles sur un pied d’égalité et noté avec une grande inquiétude le nombre inacceptable de victimes civiles, en particulier des femmes et des enfants ». Ces mots n’ont aucun sens si des mesures concrètes ne sont pas prises pour garantir le respect constant de la vie humaine et du droit international par toutes les parties. 

Sur l’IA 

Les institutions du monde entier ont du mal à suivre le rythme des avancées technologiques. La plupart des pays et des organisations réagissent plutôt que de planifier de manière proactive les changements induits par les avancées technologiques et l’IA. 

Compte tenu de l’impact potentiel de l’IA sur tous les aspects de la vie humaine, et peut-être encore plus sur les populations vulnérables et désemparées, il est essentiel que les gouvernements, par l’intermédiaire des institutions multilatérales, conviennent d’urgence d’un cadre et de systèmes qui encadrent le développement et l’utilisation de l’IA. Ce faisant, la société civile, au Canada et dans le monde entier, doit avoir un siège à la table, une voix authentique et plurielle. 

Le G7, avec le pouvoir qu’il détient sur le plan économique, ainsi que dans son contrôle de la technologie, a la responsabilité unique d’œuvrer pour un engagement immédiat, coordonné, multilatéral et multipartite sur l’encadrement du développement et de l’utilisation de l’IA d’une manière centrée sur l’être humain. La société civile doit être impliquée dans les processus de prise de décision afin d’éviter les abus et de promouvoir la transparence et la responsabilité dans la mise en œuvre de ces technologies. 

La fracture numérique a exacerbé les inégalités dans le monde. Par exemple, les personnes âgées sont moins connectées que les jeunes, les femmes ont moins accès à l’internet que les hommes, et l’accès à l’internet est nettement plus faible dans les pays à faible revenu. Au sein des pays développés, des disparités importantes existent, comme le fait que seuls 24 % des ménages des communautés autochtones du Canada disposent d’un accès à l’internet à haut débit de qualité, contre 94 % pour l’ensemble de la population. Des mesures concrètes sont nécessaires pour remédier à ces inégalités. 

Sur les changements climatiques 

Il est urgent que les pays du G7, qui font partie de ceux qui ont été historiquement et continuent d’être les plus grands pollueurs, prennent des mesures sérieuses pour abandonner les combustibles fossiles, comme l’a décidé la communauté internationale à Dubaï en 2023. Cela ne peut pas attendre que le Canada prenne la tête du G7 en 2025. La Civil 7 et la société civile canadienne exhortent en outre les pays du G7 et les autres grands pollueurs à mettre en place des mécanismes de financement de la lutte contre les changements climatiques afin de soutenir les populations vulnérables qui subissent de plein fouet le développement incontrôlé des pays à revenu élevé. 

Sur l’avortement 

Les droits des femmes sont actuellement attaqués dans de trop nombreux pays. Nous avons besoin que les acteurs démocratiques, en particulier le Groupe des Sept, défendent les droits de la personne, y compris la santé sexuelle et les droits génésiques. Ces droits fondamentaux doivent inclure un accès sûr et légal à l’avortement. 

Nous sommes déconcertés par le fait qu’en ce moment, le G7 ne s’oppose pas clairement et fermement au mouvement anti-droit en veillant à ce que les femmes conservent la maîtrise de leur propre corps. 

Lutte transfrontalière : l’expérience des activistes et des défenseur-euse-s des droits de la personne en exil au Canada

Lutte transfrontalière : l’expérience des activistes et des défenseur-euse-s des droits de la personne en exil au Canada

Coopération Canada et Sociétés résilientes sont fiers de lancer Lutte transfrontalière, un rapport sur l’expérience des activistes et des défenseur-euse-s des droits de la personne en exil au Canada.

Financé par le Centre de recherches pour le développement international, ce rapport est basé sur une recherche menée auprès de 27 activistes de l’espace civique et défenseur-e-s des droits humains de douze pays.

Ce projet a permis d’obtenir des informations significatives sur :

1. L’adaptation et les systèmes de soutien au Canada

Les participant-e-s ont souligné la nécessité de mettre en place des systèmes de soutien solides pour favoriser la résilience des activistes et des défenseur-euse-s des droits de la personne en exil au Canada. La collaboration avec les agences gouvernementales compétentes a été jugée essentielle pour rationaliser les voies d’immigration et fournir un soutien durable.

2. Risques liés à l’activisme et à la répression transnationale

Cette recherche a mis en évidence les risques particuliers auxquels sont confrontés les activistes et les défenseur-euse-s des droits de la personne en exil, ce qui nécessite une formation sur mesure pour les institutions chargées de la sécurité publique et l’élaboration de politiques claires pour protéger les libertés fondamentales et les droits de la personne.

3. Reconnaissance et renforcement des capacités

Une meilleure intégration au sein des institutions canadiennes, des programmes de formation ciblés et de meilleures possibilités de mise en réseau sont apparus comme des éléments cruciaux pour renforcer les capacités des activistes et défenseur-euse-s des droits de la personne en exil et promouvoir la collaboration au sein de la communauté.

 

Pendant que le Parlement fait pause pour l’été, Gaza saigne : les agences humanitaires canadiennes appellent à l’action

Pendant que le Parlement fait pause pour l’été, Gaza saigne : les agences humanitaires canadiennes appellent à l’action

OTTAWA, 19 juin 2024 – Alors que le Parlement fait relâche pour l’été, les principales agences humanitaires du Canada ont tenu une conférence de presse aujourd’hui, sur la Colline parlementaire, pour inciter le gouvernement du Canada à adopter des mesures immédiates et décisives pour plaider en faveur de la fin de la guerre à Gaza et empêcher d’autres atrocités de masse.

Depuis octobre 2023, nous avons assisté à la mort de dizaines de milliers de civils innocents à Gaza, y compris un nombre record d’attaques ciblées contre des travailleurs humanitaires. Les Palestiniens, y compris ceux parmi nos équipes et nos partenaires, sont confrontés à des attaques, à des bombardements incessants et à des déplacements forcés permanents. Ceux qui survivent risquent de mourir de faim, de déshydratation et de maladie parce qu’on leur refuse l’accès à l’eau potable, au carburant, aux soins de santé et à la nourriture. Sous la menace d’une famine imminente, des enfants meurent de malnutrition, et leur nombre ne fera qu’augmenter, en raison de l’obstruction intentionnelle de l’aide humanitaire par les autorités israéliennes.

Le blocage délibéré de l’aide, conjugué à la poursuite des violences aveugles et des attaques ciblées contre les civils et les infrastructures civiles – des violations manifestes du droit international – ont abouti à une catastrophe humanitaire sans précédent et tout à fait évitable, qui peut et doit prendre fin.

Au cours des huit derniers mois, nous avons vu le gouvernement du Canada démontrer sa capacité à agir de façon positive et efficace dans plusieurs cas, notamment en votant en faveur d’un cessez-le-feu le 6 décembre à l’Assemblée générale des Nations unies et en adoptant le 18 mars une motion visant à mettre un terme aux transferts d’armes vers Israël. Aujourd’hui encore, alors que le Parlement est en répit pour l’été, le moment est venu pour le Canada de prendre d’autres mesures décisives qui viennent donner corps aux paroles de soutien au droit international et à un cessez-le-feu.

Aujourd’hui, nos 13 organisations ont demandé au gouvernement canadien d’agir de toute urgence pour : 

  • Assurer l’arrêt complet de tous les transferts d’armes vers Israël, y compris ceux déjà convenus avant le 8 janvier 2024 ; 
  • Adopter des mesures diplomatiques robuste pour faire pression sur Israël afin qu’il se conforme à l’ordonnance de la Cour internationale de justice et mette fin à l’obstruction de l’aide humanitaire ; 
  • S’associer aux efforts des États tiers pour faire pression sur toutes les parties au conflit afin qu’elles acceptent et mettent immédiatement en œuvre la résolution de cessez-le-feu adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies le 10 juin, et qu’elles veillent à ce qu’il n’y ait pas de nouvelle occupation ou modification territoriale de Gaza ; 
  • Soutenir les capacités et la réponse humanitaires – en particulier à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) – par un financement substantiel et des déclarations publiques d’appui.

En ce moment même, alors que le Parlement et les Canadiens se préparent à la pause estivale, cette crise humanitaire d’origine humaine s’aggrave de façon exponentielle. Nos équipes sur le terrain continuent de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour aider les civils qui ont désespérément besoin de protection et d’aide. Nous demandons instamment à notre gouvernement canadien de faire de même.

Citations des orateurs de la conférence de presse :

Danny Glenwright, président-directeur général de Save the Children, a déclaré : « Il est effroyable que des enfants meurent de malnutrition, de déshydratation et de maladies – des décès qu’un accès humanitaire suffisant aurait permis d’éviter. Ces décès sont le résultat des restrictions de l’aide, des combats en cours et de l’action insuffisante de la communauté internationale pour faire respecter le droit humanitaire international. Save the Children appelle à un cessez-le-feu immédiat et définitif, c’est le seul moyen de sauver des vies à Gaza. Il n’y a pas d’autre solution. »

Béatrice Vaugrante, directrice générale d’Oxfam-Québec, a déclaré : « Il est inacceptable que nous laissions collectivement la famine s’installer à Gaza et que nous assistions à une action humanitaire rendue presque impossible par les bombardements persistants, les interdictions de passage de l’aide et le ciblage des installations et du personnel humanitaires. Toutes les lignes rouges en matière de respect des principes fondamentaux de la dignité humaine ont été franchies. Les États tiers ne peuvent pas renoncer à utiliser tous les leviers possibles pour stopper la catastrophe immédiate et éviter les obstacles à une solution durable. Le Canada et les autres membres de l’ONU doivent affirmer clairement que l’occupation par Israël de l’ensemble de la bande de Gaza doit prendre fin dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu proposé, tout comme de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est. »

Darryl Loewen, directeur général Comité Central Mennonite de Manitoba : « Pouvez-vous nous aider à aider ? » « C’est l’appel que nous avons reçu en octobre de nos partenaires à Gaza en réponse à la crise humanitaire émergente et à la violence dévastatrice. Depuis, ils n’ont cessé de nous répondre et de nous demander d’agir pour mettre fin à la violence et accroître l’impact de leur travail. Nous sommes également témoins de l’inquiétude des Canadiens de foi et de leur désir de voir tout le monde, à Gaza, en Cisjordanie et en Israël, vivre dans la paix et la dignité. Il s’agit d’une catastrophe tout à fait évitable. En tant que mennonites, plaider pour la paix et la justice fait partie de notre travail. Nous demandons instamment au gouvernement canadien de nous aider en faisant tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin à la violence, notamment en insistant sur un cessez-le-feu et sur l’acheminement complet de l’aide, ainsi que sur l’arrêt des transferts d’armes. »

Anne Delorme, directrice exécutive d’Humanité & Inclusion Canada, “Nous demandons au gouvernement du Canada de faire pression sur toutes les parties au conflit pour qu’elles parviennent à un cessez-le-feu. L’utilisation d’armes explosives dans des zones peuplées a fait 37 000 morts et 85 000 blessés graves. Ces blessures comprennent la perte de membres et des traumatismes cérébraux qui entraîneront des handicaps à long terme pour une génération de Palestiniens.   L’utilisation d’armes explosives à Gaza menace également la vie des travailleurs humanitaires, entravant leur capacité à répondre de manière adéquate et rapide aux besoins vastes et croissants des civils”.

Usama Khan, PDG d’Islamic Relief Canada, a déclaré : « Les Palestiniens de Gaza n’ont pas le luxe de faire une pause ou de s’éloigner de ce qui leur arrive. Les organisations humanitaires soulignent inlassablement l’urgence de la situation et l’ampleur catastrophique de chaque jour qui passe. Après plus de 250 jours de famine forcée, de déshydratation et de bombardements incessants, les Palestiniens sont confrontés à une réalité intolérable. Ils ne peuvent supporter un jour de plus, et encore moins quelques mois de plus. Le gouvernement canadien doit prendre des mesures claires, concrètes et urgentes dès maintenant. »

Paul Farran, directeur des politiques et du plaidoyer de Coopération Canada: « A l’issue de la réunion du G7 qui s’est tenue la semaine dernière, le Canada et les autres pays du G7 ont déplorés toutes les pertes en vies civiles des deux côtés et ont pris acte avec une vive préoccupation du nombre inacceptable de victimes civiles, en particulier parmi les femmes et les enfants. Ces paroles doivent être suivies d’actions concrètes pour garantir le respect constant de la vie et de la dignité humaines. Aucune partie à un conflit n’a le droit de violer systématiquement et de manière répétée le droit international sans conséquences. »

Citations des organisations qui soutiennent le projet et qui appellent à une action décisive : 

« En tant que signataires de cet appel urgent à l’action, la Fondation de secours et développement international (IDRF) demande fermement au Canada de prendre des mesures décisives pour traduire ses déclarations en actions significatives. Le temps de la rhétorique est révolu ; il s’agit maintenant de prendre des mesures tangibles pour sauver des vies. » – Mahmood Qasim, directeur général de l’IDRF

« Nous refusons d’être des témoins silencieux alors qu’Israël tue intentionnellement des dizaines de milliers personnes à l’aide de bombes et en leur refusant une assistance vitale, y compris des soins de santé vitaux. Il est temps que le Canada aille au-delà des mots et fasse concrètement tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin aux massacres de civils et aux autres graves violations du droit international humanitaire dont nous sommes témoins quotidiennement. » – Nadja Pollaert, directrice générale de Médecins du monde Canada

« Combien de Palestiniens innocents morts, blessés, traumatisés et en proie à la famine faudra-t-il pour qu’Israël mette fin à cette punition collective ? Quand les alliés d’Israël diront-ils que “trop c’est trop” et que le droit international doit être respecté et appliqué ? Nos partenaires risquent leur vie et leur intégrité physique pour apporter de la nourriture, de l’eau et des médicaments précieux à des personnes qui n’ont plus d’endroit où aller. En leur nom, nous disons que les blocus et les bombardements doivent cesser maintenant ! Il est de la responsabilité du Canada de faire pression en faveur d’un cessez-le-feu permanent, de soutenir sans équivoque la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI), et de contribuer à l’élaboration d’un plan de paix juste dans le cadre duquel Israël et la Palestine pourront coexister dans la dignité, sur un pied d’égalité. » – Carl Hétu, directeur exécutif, Développement et Paix – Caritas Canada

« Le Canada doit intensifier ses efforts pour mettre fin à la violence et veiller à ce que les organisations caritatives canadiennes d’aide humanitaire puissent acheminer en toute sécurité l’aide à ceux qui en ont désespérément besoin. Nous ne pouvons pas nous permettre de rester silencieux ou passifs ; nos actions d’aujourd’hui détermineront le sort d’innombrables vies innocentes. Nous exhortons le gouvernement canadien à respecter ses engagements en matière de droit international et de droits humains en prenant des mesures audacieuses et immédiates pour atténuer cette crise. » – Mahmuda Khan, PDG de Human Concern International

“La destruction et le blocage délibérés de l’aide par Israël ont empêché les organisations humanitaires comme Oxfam de fournir une assistance vitale à Gaza. Le refus de l’aide aux civils et le ciblage des travailleurs humanitaires constituent une violation directe du droit international humanitaire. Le Canada doit démontrer son engagement en faveur des droits humains et de la justice en exigeant un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel et en veillant à ce que l’aide humanitaire puisse parvenir à ceux qui en ont besoin”. – Lauren Ravon, directrice générale d’Oxfam Canada.

“Dans tout conflit, les enfants sont toujours les victimes innocentes et ceux qui souffrent le plus. Chaque enfant a le droit de vivre sans violence ni peur, un droit que la communauté mondiale doit protéger. En ce moment, il n’y a aucun espace sécuritaire pour les civils à l’intérieur de Gaza. Plan International Canada condamne toute violence et appelle à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel de la part de toutes les parties concernées. Le Canada doit intervenir d’urgence pour mettre une fin aux graves violations du droit international humanitaire commises à Gaza.” Lindsay Glassco, présidente-directrice générale, Plan International Canada

“Le blocus de l’aide à Gaza résultant du conflit en cours dans la région a privé les Palestiniennes et les Palestiniens de leurs droits humains fondamentaux et a causé des souffrances inimaginables, en particulier pour les femmes et les enfants. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que des millions de vies sont en jeu. Le gouvernement du Canada doit prendre des mesures décisives pour garantir l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et un cessez-le-feu immédiat. “de Barbara Grantham, ICD.D, Présidente-directrice générale de CARE Canada 

CARE Canada 

Médecins du monde Canada

Islamic Relief Canada

HI

Oxfam Canada

Oxfam-Québec

Comité central mennonite du Canada

Comité central mennonite du Manitoba 

Save the Children

Human Concern International

Développement et Paix – Caritas Canada

The International Development and Relief Foundation 

Plan International Canada

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Médecins du monde Canada : Mélissa Cabana, 514-799-8985, [email protected]

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