L’importance de la cohésion sociale dans les contextes fragiles : Les leçons d’un réseau interconfessionnel en Syrie

L’importance de la cohésion sociale dans les contextes fragiles : Les leçons d’un réseau interconfessionnel en Syrie

Cet article fait partie de la série Pleins feux sur le Triple lien de Coopération Canada. Il a été initialement publié le 30 octobre 2014.  (https://mccintersections.wordpress.com/2014/10/30/humanitarian-assistance-and-social-cohesion-in-syria/ 

 

Dans toute situation de crise ou de conflit, l’aide humanitaire vise à répondre aux besoins fondamentaux liés à la subsistance des personnes les plus touchées. Répondre aux besoins liés à la sécurité alimentaire, à l’eau, à l’assainissement, à l’hygiène et aux abris implique des considérations techniques qui requièrent une attention immédiate. Toutefois, la fourniture d’une aide humanitaire offre également l’occasion d’engager les communautés touchées dans un travail stratégique moins évident, mais tout aussi essentiel, visant à préserver et à renforcer la cohésion sociale. Il s’agit là de situations stratégiques dans lesquelles l’approche du triple lien peut être mise en œuvre, en associant les programmes humanitaires, de développement et de paix. 

Grâce à des initiatives locales qui favorisent les relations positives au sein des communautés menacées par les facteurs de division du sectarisme, la solidarité et la confiance peuvent être atteintes et maintenues au milieu d’un conflit ouvert. Cette conviction est au cœur de la philosophie du Forum pour le développement, la culture et le dialogue (FDCD), partenaire du Mennonite Central Committee, qui aborde son travail d’assistance humanitaire sous l’angle de la paix pour les personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie. 

Bien que la crise syrienne ait épargné peu de monde en se déplaçant de village en village, certaines zones sont restées des havres de paix relatifs pour les personnes forcées de fuir leurs maisons en raison d’une violence intense et souvent aveugle. La région de Qalamoun, qui chevauche l’autoroute reliant Damas à Homs dans le centre de la Syrie, est l’une de ces zones. La diversité de la composition de la région offre un contexte particulier pour observer la pratique tactique de la distribution de l’aide humanitaire dans un environnement multiconfessionnel où les villages sont souvent séparés par des groupes confessionnels. 

Bien que les communautés syriennes soient connues depuis longtemps pour leur hospitalité, des tensions entre les communautés d’accueil existent à Qalamoun, comme partout en Syrie, en particulier lorsque les ressources sont rares. Malgré ces difficultés, les habitants de Qalamoun ont été en mesure de répondre aux besoins de celles et ceux qui cherchaient à fuir les violences intenses à Alep, Homs et Damas. En plus d’accueillir les familles déplacées dans leurs magasins, leurs maisons et leurs écoles, les habitant-e-s de Qalamoun ont immédiatement commencé à organiser des efforts pour fournir de la nourriture et des articles d’hygiène à leurs nouveaux hôtes. Au fur et à mesure de l’arrivée des personnes déplacées, la nécessité d’une aide humanitaire plus importante est devenue évidente. Le FDCD, en étroite collaboration avec ses contacts dans la région de Qalamoun, a formé un réseau interconfessionnel local de distributeur-trice-s et de coordinateur-trice-s pour répondre à la crise. 

L’inclusion délibérée de partenaires chrétien-ne-s et musulman-e-s dans ce processus a permis de faire progresser la dimension de paix de l’approche Nexus utilisée par le FDCD. Au-delà de la distribution réussie d’une aide en nature aux familles déplacées, ce réseau a produit de nouvelles formes de confiance et de coopération entre les groupes confessionnels. 

La réponse de la communauté à la tentative de l’opposition syrienne de contrôler la région, y compris la ville de Sadad, en saisissant les véhicules et en limitant la capacité des résident-e-s locaux-ales à évacuer la zone, en est une preuve supplémentaire. Face à cette situation, le réseau interconfessionnel du FDCD a rapidement coordonné un effort pour fournir des moyens de transport. Lorsque la présence de forces antigouvernementales dans la région a rendu les déplacements des non-musulman-e-s risqués et fortement entravés, les communautés musulmanes de Qalamoun ont utilisé leurs propres véhicules pour faciliter l’évacuation en toute sécurité des membres de la communauté chrétienne vers d’autres villages de la région. À cet égard, le partenariat approfondi facilité par l’organisation et la distribution de l’aide humanitaire dans le Qalamoun s’est avéré inestimable pour la protection de la communauté chrétienne pendant cette période de persécution et de crise. 

Si la bataille de Qalamoun a sans aucun doute été destructrice, l’expérience du FDCD montre comment un réseau interconfessionnel a contribué de manière importante à atténuer les effets du conflit armé. Comme nous l’avons vu plus haut, les avantages stratégiques de son approche délibérée de la distribution humanitaire sont évidents, soutenus par un objectif de paix supplémentaire centré sur la cohésion sociale interconfessionnelle. 

Une communauté historiquement diverse dans le Qalamoun continue, à ce jour, à fournir un exemple de la façon dont les musulman-e-s et les chrétien-ne-s peuvent travailler pour naviguer dans les tensions actuelles entre les communautés d’accueil et les communautés déplacées dans le contexte du conflit syrien en cours. Alors que de nombreuses communautés syriennes sont victimes du cercle vicieux de la haine, de l’exclusion et de la persécution, l’expérience du FDCD témoigne de la valeur des approches interconfessionnelles locales de la paix et de l’humanitaire. Bien que nous ne puissions pas prédire quand la crise syrienne prendra fin, la préservation de nouvelles formes de cohésion sociale résultant de ce réseau interconfessionnel sera cruciale pour le redressement rapide du pays et le développement post-conflit. Ces relations continues deviendront essentielles pour empêcher la propagation de la haine et du sectarisme, en travaillant ensemble pour parvenir à la compréhension mutuelle, au respect, à la coexistence et au dialogue. 

 

Leçons tirées de la MCC :   

  • Compte tenu de l’attention accrue portée à l’approche du triple Nexus, une planification stratégique est nécessaire dès la phase de conception du programme. 
    • C’est une simplification excessive de supposer que, par exemple, quelques ateliers de consolidation de la paix permettront d’atteindre cet objectif. Il est nécessaire de réfléchir à la manière de contribuer à la cohésion sociale et au relèvement/développement à long terme et de l’intégrer dans la planification. 
  • Des ressources sont nécessaires avant la mise en œuvre du projet pour effectuer une analyse/carte des conflits appropriée. 
    • Il existe toujours un risque que l’aide humanitaire soit utilisée/détournée pour s’aligner sur les objectifs politiques locaux/régionaux 
    • Les ONG doivent être conscientes de cette dynamique lorsqu’elles mettent en œuvre de grands projets humanitaires. 
  • Les donateurtrices ont besoin d’un financement flexible. 
    • Alors que les donateurtrices institutionnel-le-s encouragent une approche triple Nexus, la plupart des financements sont encore limités à certaines activités (par exemple, la sécurité alimentaire). Avec des ressources limitées ou restreintes, les ONG peuvent avoir du mal à savoir comment intégrer la cohésion sociale et les programmes de développement, en particulier lorsque les ressources sont limitées pour d’autres domaines que les donateurtrices veulent privilégier : le genre, la protection, le renforcement des capacités, etc. 
  • Les donateurtrices doivent penser à long terme. 
    • La plupart des financements institutionnels sont à court terme, mais il n’est pas réaliste d’adopter une approche triple Nexus avec des financements à court terme. Les changements dans la cohésion sociale ou le passage de l’aide humanitaire au relèvement précoce/au développement impliquent une réflexion à long terme. 

 

Leçons tirées du FDCD :

  • Pour maintenir une paix durable, les ressources doivent être partagées sans discrimination et les besoins de la communauté d’accueil doivent également être pris en compte en priorité. Ce cas montre que lorsqu’ils sont traités sur un pied d’égalité, les chrétien-ne-s et les musulman-e-s reconnaissent la dignité de chacun.
  • Lorsque des organisations locales et internationales s’unissent, comme la MCC et le FDCD, pour mettre en œuvre Triple Nexus au sein des communautés confrontées au conflit en Syrie, cela peut favoriser l’harmonie, l’instauration de la confiance et la réconciliation de la population après des années de guerre et de conflit.

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Cet article a été publié pour la première fois en 2014 dans la publication trimestrielle du MCC, Intersections, et rédigé par Riad Jarjour, secrétaire général du Groupe arabe pour le dialogue islamo-chrétien et président du Forum pour le développement, la culture et le dialogue (FDCD), basé au Liban. et Andrew Long-Higgins, ancien stagiaire au FDCD. Cette pièce a été mise à jour pour Coopération Canada en 2023 par Garry Mayhew. 
Lancement du rapport Tendances de l’aide canadienne 2023 : Questions et réponses avec l’auteur, Brian Tomlinson

Lancement du rapport Tendances de l’aide canadienne 2023 : Questions et réponses avec l’auteur, Brian Tomlinson

En marge du lancement du rapport Tendances de l’aide canadienne 2023, son auteur, Brian Tomlinson, directeur général d’AidWatch Canada, a rencontré Darron Seller-Peritz, analyste politique et responsable de programme à Coopération Canada, pour discuter des objectifs du rapport et de la vision de Brian sur l’avenir de la coopération internationale. 

 

Quel est le contexte spécifique qui vous a mené aux conclusions de cette analyse et pourquoi à ce moment-là ? 

Le niveau de l’aide canadienne est une mesure cruciale de nos responsabilités internationales, notamment en ce qui concerne l’engagement pris de longue date par les Nations unies de consacrer 0,7 % du revenu national brut à l’aide. Cependant, je pense qu’il est tout aussi important de comprendre l’évolution des canaux et des modalités par lesquels le Canada travaille avec ses partenaires internationaux pour soutenir une coopération efficace en matière de développement. 

La portée et l’affectation de l’aide canadienne ont évolué au cours de la dernière décennie, répondant de manière nouvelle aux défis mondiaux urgents (la pandémie et l’aggravation de la crise climatique) ainsi qu’aux préoccupations du Canada en matière de politique étrangère. La motivation de cette étude était de documenter les changements apportés à l’aide dans le contexte canadien afin de mieux comprendre les tendances actuelles et d’éclairer les priorités de notre plaidoyer en faveur de l’aide. 

L’un des principaux objectifs d’AidWatch Canada, en tant que membre de Coopération Canada, est d’être une ressource pour l’ensemble de la communauté des OSC. En fin de compte, ce rapport est une ressource pour les membres et d’autres personnes du gouvernement et du monde universitaire, et je m’attends à ce que Coopération Canada veuille continuer à le mettre à jour. Nous pouvons en faire un document vivant grâce à des commentaires, des questions et des propositions de travaux futurs sur les tendances décrites dans le rapport. 

Le rapport décrit de nombreuses tendances dans l’APD canadienne. Quelles sont, selon vous, les tendances les plus importantes à surveiller dans les années à venir ? 

Le rapport met en lumière un certain nombre de domaines cruciaux et interdépendants qu’il sera important de suivre de près en raison de leur impact sur l’aide canadienne dans les années à venir. 

Le gouvernement a promis d’augmenter l’aide chaque année jusqu’en 2030, mais n’a pas réussi à définir clairement la portée et l’intention de ces augmentations. Nous avons besoin d’une grande transparence dans les budgets annuels de l’enveloppe de l’aide internationale, avec un plan fiscal clair et détaillé jusqu’en 2030. En tant que référence pour un futur gouvernement, un tel plan public est encore plus crucial l’année prochaine, alors que nous entrons dans une période électorale à l’issue incertaine. 

Le poids du financement climatique dans l’APD canadienne augmente, le Canada ayant doublé son engagement quinquennal en matière de financement climatique en 2020. Quel sera l’impact d’un nouvel objectif de financement climatique post-2025 qui réponde réellement aux besoins des pays et des populations très vulnérables sur les priorités de l’aide canadienne jusqu’en 2030 ?  Ces priorités viendront-elles s’ajouter à d’autres priorités d’aide visant à réduire la pauvreté et les inégalités ou entreront-elles en concurrence avec elles ? 

Alors que le Canada s’appuie sur les canaux multilatéraux et de la société civile pour acheminer son aide, comment cette aide reflétera-t-elle les principes essentiels de l’efficacité du développement (appropriation par le pays, partenariats inclusifs, alignement sur les plans de résultats nationaux, responsabilité et transparence) afin de renforcer le leadership du gouvernement et de la société civile en partenariat au niveau du pays ? 

Enfin, les tendances récentes montrent que le gouvernement se préoccupe de mobiliser des fonds du secteur privé pour ses programmes de développement. Nous devons surveiller de près la façon dont la dépendance continue du Canada à l’égard des mécanismes de financement mixte avec le secteur privé aura un impact sur les objectifs primordiaux de l’aide canadienne en tant que ressource qui s’attaque directement aux conditions des personnes vivant dans l’extrême pauvreté, l’insécurité alimentaire croissante, les inégalités persistantes entre les hommes et les femmes et d’autres types d’inégalité. 

À la lumière des conclusions du rapport, comment les différentes parties prenantes, y compris le public canadien, les organisations de la société civile et les partenaires internationaux, peuvent-elles s’engager dans le rapport et ses recommandations pour plaider en faveur de changements positifs dans les politiques canadiennes en matière d’APD ? 

Le rapport est un document de référence que les membres de Coopération Canada peuvent utiliser pour concevoir leurs actions de plaidoyer en faveur de l’APD canadienne. Bien qu’il mette en évidence des tendances importantes, comme indiqué ci-dessus, il ne suggère pas de pistes spécifiques pour le plaidoyer. Cette prérogative revient à Coopération Canada et à ses membres. L’aperçu des tendances actuelles présenté dans le rapport peut suggérer des orientations futures importantes pour l’aide canadienne. Mais une analyse plus approfondie de l’environnement politique général et un examen plus détaillé des objectifs spécifiques de l’aide canadienne seront nécessaires. 

Les OSC ayant des intérêts sectoriels particuliers, par exemple, peuvent souhaiter développer les conclusions générales du rapport par une recherche plus détaillée. Les membres de Coopération Canada qui sont organisés en diverses coalitions politiques peuvent souhaiter poursuivre ce niveau d’analyse. AidWatch Canada, par exemple, travaille en étroite collaboration avec la Coalition canadienne des OSC sur le climat et le développement (C4D) pour analyser en détail le financement climatique du Canada. Je m’attends à ce que le personnel politique de Coopération Canada soit également une ressource pour les membres, non seulement pour maintenir et mettre à jour les données des rapports, mais aussi pour explorer des domaines d’intérêt pour l’ensemble des membres. 

Au fil des ans, vous avez assisté à de nombreux changements dans le secteur canadien de l’APD, ainsi qu’à une évolution des priorités et des tendances. Comment voyez-vous l’APD canadienne dans 10 ou 20 ans ? 

Les priorités et les tendances de l’aide canadienne ont en effet connu de nombreux changements au cours des décennies. Aujourd’hui, nous nous trouvons peut-être à un moment charnière pour l’aide, un moment où le Canada peut influencer, mais non déterminer, les tendances futures. Ces dernières ont été déterminées par les principaux donateur-trice-s. Ce moment est également profondément influencé par la convergence des crises mondiales, qui ont révélé des faiblesses substantielles et la nécessité de réformer l’architecture financière internationale. 

Aux Nations unies, au G20, à la Banque mondiale et à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le Canada et la communauté internationale sont aux prises avec diverses propositions visant à réformer une architecture financière internationale vieille de 60 ans qui est devenue largement dysfonctionnelle. Alors que nous cherchons la meilleure façon d’aller de l’avant, nous devons répondre à quelques questions : 

      • Où l’aide, qui est la seule ressource disponible pour les programmes de lutte contre la pauvreté et l’inégalité, doit-elle s’insérer dans l’architecture financière émergente pour les pays en développement, et où le fera-t-elle ? 
      • Ces réformes créeront-elles des ressources nouvelles et essentielles pour faire face non seulement aux impacts irréversibles de la crise climatique, mais aussi à la perte de biodiversité et aux menaces croissantes des pandémies actuelles et futures, ou s’appuieront-elles sur des ressources d’aide limitées, marginalisant davantage d’autres objectifs cruciaux pour la réduction de la pauvreté et de l’inégalité ? 
      • Compte tenu de ces tendances, pouvons-nous rétablir l’objectif principal de l’aide en tant que ressource essentielle consacrée à la priorité de l’Agenda 2030 consistant à « ne laisser personne de côté », en mettant l’accent sur les systèmes de santé, l’éducation et la société civile au niveau des pays partenaires ? 

Il est très difficile de prévoir comment ces tensions se traduiront en termes d’aide dans cinq ou dix ans. Les orientations dépendent fortement des tendances de la polarisation politique actuelle dans les pays donateurs, y compris le Canada, des impacts croissants de la crise climatique, de l’augmentation des besoins humanitaires et des tensions géopolitiques, y compris la guerre en Ukraine. J’espère que la société civile internationale, y compris les membres de Coopération Canada, continuera à défier et à contester ces tendances, dans le but de sauvegarder l’aide en tant que ressource permettant de ne laisser personne de côté.  

Les résultats futurs de l’aide ne sont pas prédéterminés. J’espère que ce rapport pourra commencer à alimenter d’autres discussions, non seulement sur les tendances attendues, mais aussi sur les stratégies visant à réorienter l’augmentation de l’aide vers le renforcement des pays en développement et de leurs citoyens afin d’obtenir des résultats qui profitent à la fois aux populations et à la planète. 

Accédez aux faits saillants du rapport Tendances de l’aide canadienne 2023.

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Nouveau rapport : Tendances de l’aide canadienne 2023

Nouveau rapport : Tendances de l’aide canadienne 2023

Coopération Canada et AidWatch Canada sont fières de collaborer à un important rapport sur l’aide internationale canadienne. Les informations mises au jour dans ce rapport sont cruciales pour tous ceux qui suivent les contributions du Canada à l’aide internationale et à un monde plus juste, plus sûr et plus durable. Le rapport complet est accompagné d’un document soulignant 20 tendances clés ainsi que d’une séance de questions-réponses avec l’auteur, Brian Tomlinson.

Déclaration de Coopération Canada sur la crise à Gaza, en Cisjordanie et en Israël

Déclaration de Coopération Canada sur la crise à Gaza, en Cisjordanie et en Israël

Coopération Canada est horrifiée par l’escalade de la violence et les pertes de vies humaines à Gaza, en Cisjordanie et en Israël, et compatit avec les victimes et leurs familles. Nous sommes profondément préoccupé-e-s par l’aggravation de la crise humanitaire et appelons à un arrêt immédiat des violences. 

Coopération Canada exhorte toutes les parties prenantes du conflit à respecter le droit international humanitaire et à l’appliquer dans toute sa rigueur. La sécurité et le bien-être des civils doivent être la priorité absolue. Les parties au conflit doivent s’abstenir de prendre pour cible les civils, ainsi que les écoles, les hôpitaux et les autres infrastructures civiles vitales. 

Nous saluons l’annonce faite hier par l’honorable Ahmed Hussen, ministre du Développement international, d’un financement de 10 millions de dollars pour l’aide humanitaire afin de répondre aux besoins humanitaires urgents résultant de la crise. Nous encourageons le Canada à jouer un rôle de premier plan dans la promotion d’un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave aux régions touchées, afin que l’aide cruciale, comme l’eau, la nourriture, le carburant et les fournitures médicales, puisse parvenir aux personnes qui en ont cruellement besoin. 

Nos pensées vont aux personnes touchées par cette violence et cette crise, et nous exhortons les dirigeant-e-s à rechercher une solution pacifique qui garantisse la sécurité de toutes les personnes concernées. 

Journée nationale de la vérité et de la réconciliation 2023

Journée nationale de la vérité et de la réconciliation 2023

Le 30 septembre 2023, Coopération Canada soulignera la troisième Journée nationale de la vérité et la réconciliation. Nos bureaux seront fermés le 2 octobre 2023. Nous encourageons notre équipe, nos membres et nos partenaires à réfléchir à la violence historique et continue commise contre les peuples autochtones de l’Île de la Tortue, à prendre des mesures pour faire avancer les Appels à l’action et les Appels à la justice afin de réaliser les droits des peuples autochtones, à se rapprocher des diverses cultures et sagesses autochtones et à les célébrer, ainsi qu’à honorer la terre et ses gardien-ne-s ancestraux-ales. 

Au cours dela dernière année, des incendies de forêt sans précédent ont touché les communautés autochtones et non autochtones de l’Île de la Tortue. Les dirigeant-e-s politiques ont été invité-e-s à rechercher les restes de Morgan Harris et de Marcedes Myra dans la décharge de Prairie Green. Le traumatisme et les effets durables du système des pensionnats canadiens demeurent et la recherche de tombes anonymes se poursuit sur l’Île de la Tortue pour de nombreuses communautés autochtones. Les conséquences de la colonisation sont un appel à l’action en faveur de la décolonisation, de la réconciliation et de mesures concrètes pour faire progresser les droits des peuples autochtones.   

En tant que premiers et récents colons et visiteurs sur cette terre, l’équipe de Coopération Canada reconnaît les abus et les traumatismes historiques et continus infligés par la colonisation aux peuples autochtones. Les membres de l’équipe ont été encouragé-e-s à participer à des événements culturels, à des cercles d’apprentissage, à prendre des mesures et à écouter des conteur-euse-s pour soutenir l’avancement de leurs responsabilités individuelles en matière de réconciliation.   

Dans les prochains mois, Coopération Canada publiera sa Stratégie et son Plan d’action contre le racisme, pour l’équité, la diversité, l’inclusion et la justice (2023-2026). Après plus d’un an d’engagement du conseil d’administration et de l’équipe et le soutien d’expert-e-s de SLD Consulting et Quakelab, la stratégie à venir comprend un engagement à renforcer les relations avec les communautés autochtones, qui aboutira à une feuille de route visant à soutenir l’engagement de Coopération Canada en faveur de la réconciliation et des droits des Autochtones. 

Coopération Canada continue également à faire progresser notre devoir collectif en matière de réconciliation. En collaboration avec Oxfam Canada, nous avons soutenu la création d’un réseau informel pour la réconciliation et les droits autochtones. Grâce à ce réseau, les organisations qui travaillent dans le domaine de la coopération internationale ont partagé la manière dont elles font progresser la réconciliation au sein de leur organisation et en partenariat avec les peuples autochtones au Canada et ailleurs. Le réseau sert d’espace pour des discussions franches et humbles, le partage et l’apprentissage. 

La réflexion est un élément important de la célébration des journées nationales et constitue souvent le point de départ de l’engagement et de l’action. Pour que le travail de décolonisation et de réconciliation ait du sens et de l’impact, il est essentiel de faire preuve d’intentionnalité et d’honnêteté. Cette année, le Centre de l’anti-racisme en coopération (ARC) a préparé une série de questions pour aider à guider ces réflexions avec l’objectif d’établir des liens et des relations. 

Pour des réflexions organisationnelles et collectives :   

  • Comment construisons-nous/créons-nous des espaces pour que les populations autochtones, en tant que partenaires ou membres du personnel, puissent s’épanouir dans nos organisations ? 
  • Comment valorisons-nous le savoir et la sagesse autochtones dans notre organisation ? 
  • Quels sont les obstacles à la participation et aux méthodes de travail des autochtones au sein de notre organisation ? Comment pouvons-nous réduire ou éliminer ces obstacles ?   

Réflexions personnelles : 

  • Comment la réconciliation informe-t-elle et influence-t-elle mon propre travail ici et dans d’autres communautés ? 
  • Pourquoi est-il important pour moi de soutenir les peuples autochtones et leurs efforts de décolonisation sur l’Île de la Tortue ? 
  • En dehors de l’hommage à la terre et des reconnaissances que nous faisons lors de nos rassemblements, qu’est-ce que je connais des communautés autochtones qui m’entourent ? 

 

Coopération Canada reconnaît que le secteur de la coopération internationale a beaucoup de travail à faire pour confronter les héritages coloniaux, tant au niveau du fonctionnement des organisations sur l’Île de la Tortue qu’au niveau de la collaboration mondiale. Au cours de l’année à venir, Coopération Canada entamera des discussions avec ses membres afin de revoir son Code d’éthique. Ces efforts comprendront des discussions avec les membres sur l’intégration de l’éthique autochtone et de notre engagement commun à la réconciliation dans le Code d’éthique renouvelé. La décolonisation est une pratique qui exige un engagement et des efforts personnels et organisationnels. Nous nous réjouissons de travailler avec nos membres, les peuples autochtones et nos partenaires pour faire progresser la réconciliation et la décolonisation au cours de l’année à venir. 

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Rapport annuel 2022-23 de Coopération Canada

Rapport annuel 2022-23 de Coopération Canada

Le rapport annuel 2022-23 de Coopération Canada est maintenant disponible !

Le rapport annuel de cette année présente le travail incroyable que nous avons accompli en collaboration avec nos membres en matière de politiques, de plaidoyer et de renforcement des capacités. Nous sommes également ravi-e-s de revisiter certaines de nos activités phares pour 2022-23, y compris notre festival Futurs de la coopération internationale. Le rapport met également en lumière le travail des programmes hébergés par Coopération Canada, le Centre de l’anti-racisme en coopération (ARC), le Centre canadien d’expertise en matière de PSAE (Digna) et le Réseau d’intervention humanitaire (RIH).

Merci à nos membres et à nos sympathisant-e-s pour leur solidarité, leur collaboration et leur soutien continu !