Save the Children propose un cursus de formations sur la covid-19 et des ressources pour tous

Save the Children propose un cursus de formations sur la covid-19 et des ressources pour tous

Le secteur canadien de la coopération internationale, tout comme d’autres secteurs, se trouve aux premières lignes de la riposte à la pandémie de la covid-19. Les activités quotidiennes changent. Des événements sont annulés. Les écoles, entreprises et édifices gouvernementaux sont fermés s’ils ne sont pas essentiels. La distanciation physique fait maintenant partie de notre quotidien et s’avère la meilleure arme pour stopper la propagation du virus. Pendant que nous nous adaptons à cette nouvelle réalité, le milieu du développement international et de l’aide humanitaire canadien innove pour venir en aide aux collectivités locales ici et à l’étranger, pour maintenir les gains durement acquis sur le plan du développement durable et pour aider le Canada et le monde entier à émerger de la crise plus forts, plus interconnectés et plus résilients.  

  

Au Conseil canadien pour la coopération internationale, nous jugeons important de mettre en lumière ce que des acteurs du milieu du développement international et de l’aide humanitaire ont entrepris en réaction à la crise en misant sur la solidarité et l’innovation. Le premier portrait de la série porte sur l’un de nos membres, Save the Children, qui a mis en place quatre mesures pour soutenir les communautés les plus vulnérables ici et à l’étranger. 

 

  1. Mettre en place des mesures qui protègent les gains durement acquis pour les enfants 

Le programme en cinq points destiné à protéger une génération de la covid-19 invite les instances canadiennes à travailler de concert avec la communauté internationale élargie dans un esprit de solidarité mondiale et à mettre en œuvre les mesures suivantes pour protéger les droits d’une génération d’enfants : 

 

  • Endiguement de la maladie et atténuation de ses effets 
  • Financement mondial 
  • Soutien des finances des familles 
  • Éducation et apprentissage 
  • Sécurité et protection des enfants 

 

  1. S’adapter à une nouvelle réalité

Face à la covid-19, l’organisme a rapidement mis au point un cadre d’adaptation des programmes qui aide ses 120 bureaux répartis internationalement à appliquer les mesures d’adaptation nécessaires en fonction du contexte et de l’étape de la crise (préparation, interventions initiales, interventions à grande échelle, rétablissement). Cet outil tient en compte que les communautés et les activités réalisées par l’organisme ne traverseront pas tous les mêmes phases au même moment et que la pandémie pourrait se manifester par vagues sur une période de douze à dix-huit mois, voire plus longtemps. Il peut aussi être utilisé par d’autres organismes de la société civile et intervenants nationaux. Ce cadre vise à aider les bureaux de l’organisme à l’étranger à atténuer les effets de la covid-19 et, dans la mesure du possible, à préserver les droits des enfants relatifs à leur survie, leur apprentissage et leur protection.  

 

  1. Maintenir les acquis sur le plan de l’éducation des enfants

Pour lutter contre la pandémie et mieux contrôler la propagation du virus, les écoles du Canada ont fermé leurs portes. Par conséquent, du temps d’éducation précieux pour les enfants est perdu. L’engagement de l’organisme Save the Children d’aider les enfants et les familles en période d’incertitude est le même en contexte de pandémie. Il a mis au point des ressources novatrices et facilement accessibles pour préserver la santé et la santé mentale des enfants et les aider à préserver leurs acquis scolaires durant la crise et au-delà de celle-ci. Il propose des moyens de parler du coronavirus aux enfants, des méthodes de relaxation et des activités d’apprentissage en famille, des conseils pour intégrer l’apprentissage de la lecture et des mathématiques dans la routine quotidienne et même des trucs pour que les grands-parents restent en contact avec leurs petits-enfants pendant le confinement. 

  1. Sensibiliser les diverses parties concernées au sujet de la covid-19

En collaboration avec le service Humanitarian Leadership Academy, Save the Children a également mis au point un cursus de formations sur la covid-19 accessible en anglais sur la plateforme d’apprentissage Kaya. Cette ressource vise à développer les aptitudes des utilisateurs au moyen d’outils au goût du jour, de ressources et de capsules vidéo éducatives qui leur permettront de mettre en œuvre des mesures immédiates, éclairées et efficaces à la covid-19. Elle cible le secteur du développement international et de l’aide humanitaire mais peut convenir à d’autres. Le cursus propose entre autres des formations en ligne qui traitent des interventions humanitaires, des compétences générales et du travail à distance, un répertoire de ressources téléchargeables liées au travail et aux activités dans un contexte de pandémie et des politiques et directives pour le secteur. Les ressources, les formations et les capsules vidéo couvrent un large éventail de sujets importants tels que la santé publique, la protection des enfants, l’éducation, les genres, le leadership et la gestion, le bien-être et la résilience. La plateforme conviviale, accessible sur un téléphone cellulaire ou un ordinateur dans plusieurs langues, est conçue pour toute personne souhaitant parfaire ses connaissances et ses compétences pour mieux se préparer et intervenir dans n’importe quelle situation de crise, qu’elle soit causée par la covid-19 ou non. Depuis son lancement à la mi-mars, la plateforme a accueilli plus de 3000 visiteurs de partout au Canada. 

  

Comme d’autres organismes du secteur, Save the Children montre sa détermination à innover et à aider les familles et les enfants durant les périodes d’incertitude, tant par ses interventions sur le terrain que par son cursus de formations sur la covid-19 offert en ligne. Pendant que nous sommes confinés à la maison, Save the Children exploite le potentiel des formations en ligne pour tirer profit de cette période difficile en utilisant des plateformes accessibles à tous.  

 

Voilà un bel exemple de leadership et d’innovation que l’on souhaite de la part de la communauté canadienne de la coopération internationale. Au cours des prochaines semaines, le CCCI publiera d’autres portraits d’initiatives empreintes de solidarité, de résilience et d’innovation entreprises dans le secteur. Malgré la distanciation physique, nos membres sont plus interconnectés que jamais dans leurs efforts pour atténuer avec force, humilité et grâce les impacts de ce bouleversement planétaire qui nous affecte tous.  

 

 

*Par Arianna Abdelnaiem, assistante de recherche au Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI).  

 

* Ce blog est la première d’une nouvelle série du CCCI qui présente le leadership et l’innovation du secteur canadien du développement international et de l’aide humanitaire face à la pandémie COVID-19. 

 

Des regroupements animés par l’espoir

Des regroupements animés par l’espoir

Cette semaine, nous mettrons en lumière des histoires d’impact et de changement de la part de nos membres.  Pour lancer la semaine du développement international, voici un blog de KAIROS sur «Des regroupements animés par l’espoir.» Restez à l’écoute pendant le reste de la semaine pour d’autres histoires de nos membres.

J’ai rarement vu quoi que ce soit d’aussi merveilleux que ce groupe de femmes et d’enfants venu accueillir la délégation de KAIROS à Thabra, en CisjordanieLgroupe qui a souhaité la bienvenue en Palestine et en Israël à notre délégation de dix personnes composée de dignitaires et de personnel d’église était incroyablement accueillant, souriant et désireux de nous serrer la mainAprès notre arrivée, les femmes nous ont confié que les rares visiteurs de l’étranger ne se préoccupent pas d’entendre la voix des femmes vivant en territoire occupé. 

Cette rencontre avec des groupes de femmes bénéficiant du soutien de KAIROS et d’Affaires mondiales Canada est la première d’une série de quatre. Lucy Talgieh, coordonnatrice de projets visant les femmes du centre palestinien Wi’am de transformation des conflits, en est la tête dirigeante. Les femmes tissent dans ces groupes des liens l’amitié, bénéficient d’un soutien socialsont informées des droits de la personne et deviennent aptes à assurer un leadership dans la consolidation de la paixLe centre Wi’am est un élément vital de la société civile palestinienne. Il offre un espace  les communautés palestiniennes sont informées au sujet de la réconciliation, discutent de résolution des conflits et imaginent une existence sans occupation de territoire. 

À Thabrale groupe dispose de peu de chosesDes chaises sont un ajout récent offert par un membre du personnel qui les a payées de sa pocheMais l’hospitalité est généreuse et les conversations animées et vigoureusesEt tout le monde tombe sous le charme des enfants présents. 

Les femmes sont impatientes de parlerElles racontent comment elles ont réglé un problème local de collecte des ordures et élaboré des stratégies pour faciliter l’accès aux services de santéIl faut marcher longtemps pour atteindre la clinique la plus proche et celle-ci n’est pas toujours ouverteElles parlent avec fierté de ce qu’elles ont appris au sujet des droits ainsi que sur la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmesElles sont fières aussi de dire que cela a modifié leur capacité de se protéger de la violence et qu’elles entrevoient maintenant la possibilité d’assurer un plus grand leadership dans leur communauté 

En Cisjordanie, l’occupation est synonyme de misère et de terreurLe jour de notre visite, nous nous sommes aussi rendus à Beit Ummar pour y rencontrer la mère de cinq garçons incarcérésLa plupart des femmes du groupe local ont au moins un parent en prisonLa présence continuelle de soldats israéliens lourdement armés leur fait craindre pour leurs enfants car tout geste jugé provocateur peut immédiatement mener à une détention ou engendrer une réaction meurtrière.  

Plusieurs femmes ont aussi évoqué la présence de restrictions d’accès plus serrées aux terres et aux zones agricolesToutes sont victimes d’humiliations constantes et trouvent difficile de se déplacer aux alentoursL’accès constant à un emploi, voire à des denrées de base comme l’eau potable, constituent une épreuve quotidienneNotre délégation, bien qu’elle n’ait été que de passage, a failli sombrer dans le désespoir en écoutant ces récits. 

Pour notre délégation composée d’Autochtones, de descendants de colons et de nouveaux arrivants, les points de convergence entre la lutte menée dans ces territoires contestés et celle engagée au Canada ou ailleurs ne nous ont pas échappé. La dépossession, l’impossibilité d’accéder aux services de base, l’imposition de restrictions sur les déplacements, la perte de contrôle sur les ressources et la violence, surtout envers les femmes, caractérisent les communautés autochtones à travers le monde et ce constat est troublant depuis toujours. 

Malgré tout, un espoir véritable se dégage de nos rencontres avec ces femmes de Thabra, Beit Ummar et, aussi, de Jéricho et Bethléem. Ce sont elles qui l’affirment. À Beit Ummar, un des membres de notre délégation a demandé comment elles s’y prenaient pour ne pas perdre espoir face aux injustices répétées de l’occupation. Les femmes, de confession musulmane pour la plupart, ont répondu : « Nous croyons en Dieu, bien sûr ». Puis, Mariam a ajouté : « Cet endroit alimente aussi l’espoir chez moi. On s’y rassemble pour panser nos plaies, apprendre, se former, avoir du plaisir et se donner le pouvoir d’agir. »  

Qu’est-ce que l’espoir s’il n’est pas partagéSe rassembler nous conforte face au deuil, à la perte ou à la détresseL’énergie, l’optimisme et les possibilités se multiplient quand on est plusieursLa force du groupe se décuple, parfois plus que la somme de ses partiesL’espoir est né de notre rassemblement en une délégation de membres divers. Se retrouver ensemble, avec nos hôtes, dans ces lieux magnifiques mais meurtris a confirmé cet espoir. 

Peut-être est-ce un hasard mais nous étions en Cisjordanie ce jour-là et nous avons vu, entendu et même goûté l’espoir dans le café arabe, les olives, le pain chaud et le zaatar qui nous ont été servisNous avons imaginé des moyens pour que ces femmes qui se réunissent en Cisjordanie pour faire naître l’espoir et élaborer des solutions puissent rencontrer des groupes de femmes au Canada et dans les communautés autochtones ou de migrantsNous savons qu’elles se reconnaîtraient dans le courage et la résilience qu’elles manifestent et que l’espoir se propagerait 

 

Jennifer Henry est directrice générale des Initiatives canadiennes œcuméniques pour la justice KAIROS depuis 2012. Elle s’investit dans la justice sociale œcuménique depuis plus de 26 ans. 

 

Renforcer la démocratie en République démocratique du Congo

Renforcer la démocratie en République démocratique du Congo

Cette semaine, nous mettrons en lumière des histoires d’impact et de changement de la part de nos membres.  Pour lancer la semaine du développement international, voici un blog de Développement et Paix sur comment « Renforcer la démocratie en République démocratique du Congo.» Restez à l’écoute pendant le reste de la semaine pour d’autres histoires de nos membres.

 

Un projet pour renforcer le pouvoir des gens 

Après des décennies de guerre civile et d’agitation politique, la population de la République démocratique du Congo espérait un transfert ordonné du pouvoir lors des élections de novembre 2016. Bien avant cela, Développement et Paix — Caritas Canada et son partenaire de longue date, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), avaient déjà compris que l’atteinte et le maintien d’une démocratie véritable exigeraient une citoyenneté plus engagée. 

 

C’est dans ce cadre qu’au début de 2016 Développement et Paix et la CENCOappuyés par un généreux financement de 9.778 millions de dollars d’Affaires mondiales Canada, ont lancé un ambitieux projet d’éducation civique et électorale en République démocratique du Congo. 

 

Un mouvement massif 

En deux ans, le projet a mis sur pied cinq campagnes nationales dont les points saillants ont été : 

  • La formation de 10 000 animateurs dans les 26 provinces du pays; 
  • La tenue de 900 000 sessions de formation sur la démocratie, les droits, la citoyenneté et la vie communautaire; 
  • L’éducation civique de près de 20 millions de citoyens congolais (majoritairement des femmes et des jeunes); 
  • La production d’émissions de radio sur des enjeux citoyens, en langues locales (lingala, tshiluba, kikongo et swahili), et mettant en vedette des acteurs locaux populaires; 
  • La diffusion de ces émissions dans 80 stations de radio auprès d’environ 10 millions d’auditeurs. 

En 2018, quand les élections se sont finalement tenues après de nombreux délais, les 10 000 animateurs ont été déployés comme observateurs dans les bureaux de vote partout au pays. En surveillant les élections et en encourageant la population à voter, ils ont contribué à l’avènement d’un changement de garde démocratique longuement espéré. 

 

Des efforts qui se poursuivent 

Actuellement, le projet mobilise la population pour la tenue d’élections locales afin de contrer cette tendance peu démocratique du gouvernement central à nommer des représentants locaux par favoritismeAvec deux millions de signatures, la pétition est déjà la plus importante de l’histoire congolaise. 

Des sessions de formation additionnelles permettent de sensibiliser les gens à la nécessité de dépasser le tribalisme, de renoncer à la violence et d’encourager les femmes à se présenter à des postes politiques. Afin d’assurer le maintien de la démocratie à terme, un projet pilote de nouveaux manuels d’éducation civique et morale se déroule dans 500 classes. 

 

Contribuer aux objectifs de développement durable 

En faisant la promotion d’une participation démocratique équitable, Développement et Paix et la CENCO contribuent aux objectifs de développement durable de paix, justice et institutions efficaces, de même qu’à l’égalité entre les genres en République démocratique du Congo. La population connaît maintenant mieux ses droits, comprend l’importance de la coopération pacifique, est plus encline à soutenir les femmes, et est en mesure de demander des comptes à ses gouvernants. 

 

À PROPOS DE DÉVELOPPEMENT ET PAIX 

Développement et Paix – Caritas Canada est l’organisme officiel de solidarité internationale de l’Église catholique au Canada. Il travaille en partenariat avec des organisations locales dans plus de 30 pays en Afrique, en Amérique latine, en Asie et au Moyen-Orient, afin de bâtir un monde de justice et d’agir en solidarité avec les personnes les plus vulnérables. 

Des femmes habilitées au cœur d’une collectivité vigoureuse

Des femmes habilitées au cœur d’une collectivité vigoureuse

Cette semaine, nous mettrons en lumière des histoires d’impact et de changement de la part de nos membres.  Pour lancer la semaine du développement international, voici un blog du Primate’s World Relief and Development Fund sur la façon dont « Des femmes habilitées au cœur d’une collectivité vigoureuse.» Restez à l’écoute pendant le reste de la semaine pour d’autres histoires de nos membres.

 

Virginie Nizigama est l’une des bénévoles locales qui apportent une aide précieuse à la clinique de Village Health Works de Kigutu, au Burundi. Difficile de ne pas la voir quand on est à la clinique car cette femme exceptionnelle est partout. La voici qui parle de nouvelles variétés de maïs, d’oignons et de haricots et explique les moyens de maximiser leur croissance à l’aide de fertilisant organique. « Aucun engrais provenant de l’extérieur n’est nécessaire! » Un peu plus tard, avec d’autres femmes, elle trait les vaches, s’occupe des cochons et des poules (il y en avait 32 le jour de ma visite) et ramasse les œufs qui nourriront les patients. Le lait est aussi distribué aux patients qui en ont besoin.  

 

Ensuite, elle explique à des femmes et des hommes des façons de diversifier leur alimentation, cultiver les meilleures variétés de légumes pour qu’ils n’aient pas besoin de consulter la clinique aussi souvent et pour que les enfants qui fréquentent l’école soient en bonne santé. « On ne peut pas manger du manioc tous les jours », explique-t-elle. Cette plante pousse facilement et rapidement sur les collines entourant Kigutu, tout comme bien d’autres plantes beaucoup plus nutritives. 

 

Village Health Works est l’un des quatre partenaires du Primate’s World Relief and Development Fund (PWRDF) qui participe à l’initiative All Mothers and Children Count. Celle-ci a été rendue possible grâce au soutien d’Affaires mondiales Canada et de membres de la population canadienne. L’accès à de l’eau potable, à des intervenants en santé publique dûment formés ou à des soins néonataux ainsi que la diminution des risques associés à l’accouchement, une hausse des revenus et une meilleure compréhension des droits en matière de reproduction ne sont que quelques-uns des bienfaits de cette initiative mise en place au Rwanda, en Tanzanie et au Mozambique. 

 

Tous les programmes de Village Health Works aident les femmes à s’approprier le pouvoir d’agir en misant sur la troisième et la cinquième cible des objectifs du développement durable (santé et bien-être, égalité des genres). À la clinique, celles-ci se réunissent pour discuter de l’aménagement des unités d’hébergement des femmes enceintes. « Installez les lavabos plus en hauteur pour que l’on n’ait pas à se pencher, conseillent-elles. Disposez les lits à telle distance et les fenêtres à cet endroit. Construisez les unités d’hébergement près de la maternité. » Les unités logent les femmes enceintes dans la période précédant leur accouchement et y dispensent des soins. Les femmes évitent ainsi de parcourir de longues distances à pied pour aller accoucher et sont assurées de donner naissance dans un environnement sain et sécurisé. 

 

Virginie continue à multiplier les mots d’encouragement à son entourage. « J’aime donner en retour et partager ce que je sais, explique-t-elle. C’est une passion. Je suis motivée par l’espoir qu’un jour, nous serons tous en bonne santé, éduqués et désireux d’aider. » Puis, elle me tourne le dos et reprend son travail. « Laissez-moi vous expliquer maintenant comment on sème et cultive des bananes. » 

 

Nouveau membre du CCCI: Hope and Healing International

Nouveau membre du CCCI: Hope and Healing International

Le CCCI est heureux d’accueillir Hope and Healing International (anciennement cbm Canada) comme tout nouveau membre !

Hope and Healing International a plus de 110 ans d’expérience en développement de programmes communautaires éprouvés qui aide des millions de personnes à sortir du cercle vicieux de la pauvreté, leur permettant ainsi de bénéficier de changements réels et durables.

En coopération avec des partenaires établis dans 16 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, Hope and Healing International travaille avec des médecins, des enseignantes et enseignants, des intervenantes et intervenants des services de santé, et des défenseurs de l’intérêt communautaire. Ils sensibilisent et mobilisent les Canadiens qui défendent avec passion l’idée de redonner espoir et de prodiguer des soins médicaux aux enfants et aux familles pris dans le cycle de pauvreté et d’handicap.

L’organisation travaille sur :

  • La prévention et le traitement médical
  • La réhabilitation
  • L’instauration de l’égalité des chances

Pour en savoir plus sur l’organisation et sur les activités qu’elle mène, veuillez consulter son site Web.

Les jeunes femmes africaines ou forces motrices de l’action climatique et de l’égalité

Les jeunes femmes africaines ou forces motrices de l’action climatique et de l’égalité

Dans le cadre de la Semaine de l’égalité des sexes, CCCI mettra en lumière le travail accompli par certains de nos membres pour promouvoir l’égalité des sexes. Ce billet a été rédigé par Catherine Boyce, de CAMFED, qui nous présente leur programme Climate-Smart Agriculture Guides (Guides agricoles) qui a reçu cette semaine le Prix de l’action climatique mondiale des Nations Unies.

Pouvez-vous imaginer travailler toute la journée sous la chaleur, solliciter l’aide de vos enfants pour les travaux agricoles aux champs et ne pas cultiver assez pour nourrir votre famille et gagner votre vie ? C’est pourtant la réalité de millions de femmes dans les zones rurales d’Afrique qui endossent, de nos jours, le fardeau de l’agriculture pour nourrir leur famille et qui sont doublement touchées par une pénurie de ressources féminines et l’impact du changement climatique.

En ce qui concerne le déficit des femmes – les femmes agricultrices sont généralement 20 à 30 % moins productives que les hommes. Ce n’est pas parce qu’elles travaillent moins fort – car en effet, elles travaillent en moyenne un plus grand nombre d’heures. Elles n’ont cependant pas accès aux mêmes biens naturels (la terre et l’eau), formations, financements, services d’information et intrants de qualité comme les semences que leurs homologues masculins. Si cette inégalité était corrigée, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture estime que près de 150 millions de personnes pourraient échapper à la faim à travers le monde.

Dans l’intervalle, la productivité agricole diminue cependant, car menacée par des conditions climatiques plus extrêmes qui se manifestent par des sécheresses, des inondations et les récents cyclones dévastateurs, Idai et Kenneth, qui détruisent les vies et les modes d’existence. Pour les communautés rurales d’Afrique, le changement climatique n’est pas un concept théorique ni un risque qui n’adviendra pas avant de nombreuses années à venir. C’est une incontestable réalité. Les filles et les femmes africaines contribuent de façon négligeable aux émissions de gaz à effet de serre, mais elles sont les premières à ressentir les effets du changement climatique alors qu’elles s’efforcent de cultiver la terre pour produire suffisamment pour nourrir leur famille. Elles sont particulièrement vulnérables à la faim, au mariage précoce et à la violence dans un contexte de rareté des ressources.

Nous avons besoin d’une réponse d’envergure mondiale à cette menace planétaire. Comme tant d’autres, j’ai été énormément inspiré par l’action des jeunes sur le changement climatique. Une grande partie de cette action se déroule en Afrique subsaharienne, avec à sa tête des jeunes femmes vivant dans certaines des communautés rurales les plus pauvres. Elles sont également à la tête de l’action communautaire pour la sauvegarde des cultures vivrières face au changement climatique, la gestion des ressources en eau et la protection des arbres et de la qualité des sols.

Le réseau des anciennes élèves de la Campagne pour l’éducation des femmes – ou membres du réseau CAMA – est un mouvement de 140 000 jeunes femmes africaines instruites. Ensemble, elles sont le fer de lance de la lutte contre les changements climatiques. Elles ont reçu le Prix de l’action climatique mondiale des Nations Unies au titre de l’efficacité et de l’ampleur potentielle de l’action du réseau CAMA en matière de climat. Les lauréats de ce prix des Nations Unies sont parmi les exemples les plus concrets, les plus évolutifs et les plus reproductibles de ce que les gens, les entreprises, les gouvernements et les industries font pour lutter contre le changement climatique.

J’ai rencontré Annie N’gandu pour la première fois en Zambie en 2008 alors qu’elle aidait à diriger une initiative de leadership et d’entreprise pour d’autres jeunes diplômés. Sa positivité contraste avec son enfance tragique : orpheline très jeune, elle a dû manquer de nombreuses années d’école parce que pauvre. Avec le soutien de la Campagne pour l’éducation des femmes (CAMFED), Annie a cependant été formée à l’entreprenariat et a lancé et développé une entreprise agricole prospère. Au cours des cinq dernières années, Annie s’est fait la championne de l’agriculture climato-intelligente en Zambie rurale :

« J’explique l’espacement du maïs et des betteraves par exemple, pour qu’ils poussent bien et comment faire du compost avec du fumier. J’enseigne aux gens comment construire un fourneau propre, qui utilise moins de bois et produit moins de fumée. Je forme aussi les gens à la gestion des déchets. Maintenant, ils recyclent ou vendent les déchets pour de l’argent. » 

Annie N'gandu, Guide agricole en Zambie

Annie a permis à des centaines d’autres petits exploitants, des groupes de jeunes et de femmes d’acquérir les compétences dont ils ont besoin pour protéger leurs fermes contre les conditions climatiques extrêmes provoquées par le changement climatique et pour améliorer leur productivité. Elle a gagné la confiance et le soutien des responsables agricoles de l’administration locale, qui l’invitent à se former à leurs côtés, et des chefs traditionnels, comme le chef Nkula, qui, sous inspiration, a eu l’idée d’octroyer une terre de 300 hectares pour cultiver une ferme de démonstration d’agriculture climato-intelligente. Elle a également augmenté la productivité de sa propre ferme, a accueilli trois enfants abandonnés et a aidé davantage de jeunes d’aller à l’école.

Annie n’est pas seule à figurer parmi le leadership climatique. D’Eva Damasi, qui s’emploie à soutenir l’agroforesterie en Tanzanie, à Clarah Zinyama, au Zimbabwe, qui travaille avec des groupes de mères pour accroître la productivité des petites exploitations utilisées pour cultiver des aliments pour les repas scolaires ; les membres du réseau CAMA mènent des actions de lutte contre le changement climatique dans les zones rurales d’Afrique.

Ces jeunes femmes – appelées Guides agricoles – font la promotion des techniques traditionnelles et novatrices de l’agriculture climato-intelligente. Elles ont reçu l’appui de la Mastercard Foundation de Toronto et de l’Université EARTH au Costa Rica, qui, en collaboration avec la CAMFED du réseau CAMA, ont élaboré un cours sur mesure en agriculture durable. En contribuant à façonner le contenu, les femmes leaders ont veillé à ce qu’il soit adapté au contexte dans lequel elles vivent et travaillent, et conforme aux traditions autochtones.

Clarah, par exemple, a réintroduit la culture intercalaire sur sa ferme, qui consiste à faire pousser deux cultures sur la même parcelle. C’est une technique autrefois pratiquée par sa grand-mère qui réduit l’érosion du sol, préserve les éléments nutritifs du sol et aide à la lutte antiparasitaire. Elle réutilise de vieilles bouteilles en plastique pour une irrigation au goutte-à-goutte abordable, en les enfouissant dans le sol avec des petits trous dans le bouchon pour libérer progressivement l’eau. Clarah forme également des groupes communautaires à la construction de séchoirs solaires simples pour préserver la nourriture et réduire les déchets.

Les résultats sont clairs et se traduisent par une augmentation des rendements, de la nutrition familiale et des revenus. À ce jour, Annie, Clarah et Eva et une petite équipe de guides agricoles du réseau CAMA ont atteint plus de 8 500 personnes des zones rurales d’Afrique avec des connaissances et des techniques pour renforcer la productivité agricole et la résilience face au changement climatique. Il s’agit notamment de méthodes abordables d’irrigation, de rotation des cultures, de compostage de matières organiques et de paillage qui améliorent la nutrition des sols et le stockage du carbone, la gestion de l’eau et la productivité. Elles sensibilisent leurs communautés à la gestion des déchets et à la manière de construire des fourneaux de cuisine plus propres à partir de ressources locales qui consomment moins de combustible et réduisent davantage les émissions de carbone. Les Guides agricoles qui constatent que les résultats se traduisent par une amélioration des rendements et des profits dans leurs propres fermes, jouissent d’un statut plus élevé au sein de leurs communautés et ont créé quatre nouveaux emplois rémunérés en moyenne chacune.

Elles aident aussi les filles à réussir à l’école et au-delà. L’an dernier, par exemple, les membres du réseau CAMA ont utilisé leurs propres ressources pour aider plus de 700 000 enfants à aller à l’école. Elles s’aident mutuellement à faire la transition entre l’école et une vie active épanouie, à progresser dans la chaîne de valeur et à considérer l’agriculture comme une opportunité commerciale. Lorsque les filles restent à l’école et que les femmes génèrent un revenu, elles peuvent éviter le mariage précoce, acquérir un pouvoir de décision et prendre le contrôle de leurs choix de vie. Ce sont là des priorités en soi qui ont également des effets positifs sur le climat. Elles se traduisent par le mariage à un âge plus tardif et par des familles moins nombreuses et en meilleure santé, réduisant de façon cumulative la croissance démographique et les émissions de gaz à effet de serre.

Comme le démontre l’expérience d’Annie, Clarah et Eve, il est essentiel que notre stratégie mondiale sur le climat renforce la capacité des collectivités vulnérables à s’adapter aux effets du changement climatique, tout en réduisant d’urgence les émissions de gaz à effet de serre. A la Campagne pour l’éducation des femmes, nous nous efforçons de verser davantage de ressources à ces jeunes femmes, qui sont sur la ligne de front des changements climatiques. Clarah résume ce que le Prix de l’action climatique mondiale des Nations Unies décerné cette semaine signifie pour elle et ses pairs :

« Nous sommes très heureuses de cette reconnaissance mondiale du leadership du réseau CAMA en matière d’agriculture climato-intelligente. En tant que réseau, nous développons et partageons une expertise qui va d’une meilleure gestion des terres et de la lutte contre la déforestation à l’utilisation de cultures climato-intelligentes, du chauffage solaire et de techniques traditionnelles de réfrigération. Notre réseau nous permet de transmettre nos connaissances aux agricultrices et agriculteurs de nombreux districts ruraux, ce qui contribue à renforcer la résilience aux chocs climatiques tout en améliorant la productivité, en réduisant les émissions et en nourrissant les communautés scolaires. Ce prix célèbre ce qui est possible lorsque nous travaillons tous ensemble pour nous attaquer à deux des problèmes les plus pressants de notre temps : l’exclusion des filles de l’éducation et le changement climatique. » 

Clarah Zinyama, Guide agricole au Zimbabwe

Efforçons-nous tous d’égaler son activisme face au changement climatique et de relever ensemble ce défi mondial.

Catherine Boyce

Catherine Boyce

Directrice du développement des entreprises, Campagne pour l'éducation des femmes (CAMFED)

Depuis 25 ans, la Campagne pour l’éducation des femmes (CAMFED) unit les communautés dans un effort collectif pour garantir le droit à l’éducation des filles les plus exclues, ce qui a permis à plus de 3,3 millions d’enfants au Zimbabwe, en Zambie, en Tanzanie, au Ghana et au Malawi de recevoir un soutien scolaire.

En tant que directrice du développement des entreprises, Catherine travaille à mettre en contact les jeunes femmes instruites – membres du réseau CAMFED CAMA – avec les ressources et le soutien dont elles ont besoin pour jouer un rôle de premier plan dans l’action climatique, les emplois et la prospérité en Afrique subsaharienne rurale. Avant de rejoindre CAMFED en 2008, Catherine était consultante en stratégie spécialisée en entrepreneuriat. Elle a étudié l’histoire aux universités de Cambridge et d’Oxford.