Communiqué C7 2025

Communiqué C7 2025

Alors que le sommet 2025 du C7 touchait à sa fin, un message s’est imposé avec une clarté indubitable : le monde est à un moment tournant et le G7 ne peut pas se permettre de rester immobile.
Des décennies de coopération internationale ont apporté progrès et prospérité, mais l’isolationnisme croissant, l’escalade des conflits, l’urgence climatique et l’aggravation des inégalités menacent de réduire à néant ces progrès durement acquis. Ces crises convergentes créent un monde plus instable, un monde qui met tout le monde en danger, y compris les pays du G7.

Le communiqué du Civil 7, approuvé par des partenaires de la société civile du monde entier, appelle les dirigeant-e-s du G7 à reconnaître qu’il ne peut y avoir de sécurité ni de progrès économique juste sans coopération mondiale.

Les personnes doivent être au cœur de chaque décision politique, leur dignité, leur sécurité et leur avenir. Le G7 n’est pas seulement un forum de dialogue ; il doit être un moteur d’action significative et un champion de la solidarité mondiale.

Nous exhortons les dirigeant-e-s du G7 à s’engager sérieusement à suivre les recommandations du C7 et à construire un monde plus juste, plus équitable et plus durable pour tous-tes.

Lire le communiqué complet, disponible dès maintenant sur le site web de Civil 7.

Faits saillants du rapport Tendances de l’aide canadienne 2024

Faits saillants du rapport Tendances de l’aide canadienne 2024

Le rapport 2024 Tendances de l’aide canadienne, rédigé par Brian Tomlinson dans le cadre d’un partenariat entre AidWatch Canada et Coopération Canada, se penche sur quatre domaines clés : les tendances générales, l’évolution des priorités, la lutte contre la pauvreté et les canaux d’acheminement de l’APD canadienne. Le rapport vise à fournir des données, des preuves et des analyses sur les tendances de l’aide canadienne afin de soutenir le plaidoyer de la communauté de la coopération internationale sur l’APD canadienne. Les informations mises au jour dans ce rapport sont cruciales pour tous-tes celles et ceux qui suivent les contributions du Canada à l’aide internationale. Quatre documents sur les faits saillants accompagnent le rapport complet.

Le nouveau rapport sera lancé le 28 janvier avec des interventions de l’auteur, d’AMC et de la société civile, ainsi qu’un espace réservé aux questions-réponses.

Bâtir une economie mondiale plus juste : le rôle du canada et le chemin vers le FFD4

Bâtir une economie mondiale plus juste : le rôle du canada et le chemin vers le FFD4

Les préparatifs de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4), qui se tiendra en Espagne en juin/juillet 2025, sont sur leurs dernières lignes droite. Les États membres des Nations unies, le monde universitaire, la société civile, le secteur privé et d’autres acteur-trice-s se sont réuni-e-s à New York du 2 au 6 décembre 2024 pour la deuxième session du comité préparatoire de la conférence. Il s’agissait d’une étape clé dans la mise en avant des éléments qui alimenteront les accords à conclure en Espagne. En tant que forum qui se réunit environ une fois par décennie, le FfD4 jouera un rôle déterminant dans la définition d’une voie à suivre pour le financement du développement durable et une gouvernance économique mondiale plus équilibrée. 

Coopération Canada a participé à ces sessions, en collaboration avec le mécanisme mondial de financement du développement par la société civile, en cherchant à établir des liens entre les processus du FfD4 et le travail que nous menons sur la justice économique, y compris à travers notre leadership du Civil7. En fin de compte, les objectifs de ces processus convergent et visent à relever les défis mondiaux fondamentaux qui limitent la marge de manœuvre fiscale des pays dans la conduite de leur propre développement. En dirigeant le Civil7, nous nous efforcerons de présenter au gouvernement du Canada, en tant que président du G7, et au G7 dans son ensemble, des propositions politiques réalisables, dans lesquelles le G7 pourrait faire preuve de leadership pour corriger certains de ces déséquilibres économiques mondiaux.  

Quel est le rôle du Canada ? 

Bien que les participant-e-s aient convenu que certains des principaux défis à relever au niveau mondial pour parvenir au développement durable, il faudra continuer à plaider en faveur d’un certain nombre de questions, notamment en veillant à ce que le FdD4 reste axé sur la coopération internationale et qu’il ne soit pas accaparé uniquement par des discussions sur la mobilisation des ressources nationales. En ce qui concerne la dette, il est nécessaire d’œuvrer en faveur d’un FfD4 qui aboutisse à un véritable allègement de la dette, car les éléments du document ne proposent pas actuellement le changement institutionnel requis. En ce qui concerne l’égalité des genres, l’agenda du FfD4 doit s’attaquer aux inégalités et adopter un programme de financement transformateur en matière d’égalité. À cet égard, nous saluons l’intervention de l’ambassadeur Bob Rae, ambassadeur du Canada auprès des Nations unies, qui a appelé à une meilleure intégration des questions de genre dans l’agenda du FdD4.  

Parallèlement, le Canada dirige actuellement le Conseil économique et social des Nations unies, ou ECOSOC, en plus de ses rôles de leader au sein du groupe des leaders des ODD et du comité préparatoire du FfD4. Avec le G7, ces rôles convergent et offrent au Canada d’excellentes occasions de s’affirmer en tant qu’acteur mondial pour une coopération internationale plus équilibrée. Alors que des feux brûlent dans toutes les régions du monde, le Canada doit jouer un rôle important en tant qu’organisateur et chef de file pour faire progresser la coopération. L’ambassadeur Rae, qui est le président de l’ECOSOC, est un diplomate et une personne politique expérimenté et respecté. Il a l’occasion unique de diriger avec ambition et une vision audacieuse, en s’affranchissant des dynamiques de la politique à court terme.  

Les priorités qu’il a fixées pour le leadership du Canada, notamment la crise des déplacements, l’IA et le financement du développement, sont en effet pertinentes et nécessitent une poursuite sans relâche d’une action et d’un leadership plus forts. Sur ce dernier point, les travaux de l’ECOSOC éclairent le FfD4 et, dans la perspective de cette conférence, tous les leviers d’influence doivent être actionnés pour mettre en place une véritable transformation qui répare des décennies, voire des siècles, d’injustice économique mondiale.  

Quels sont les leviers qui peuvent générer de l’espace fiscal ?  

Les solutions font l’objet de recherches approfondies et sont de plus en plus présentes dans la sémantique de la coopération internationale, y compris au sein du comité préparatoire du FfD4. C’est grâce à la coopération internationale et à un véritable leadership politique que des systèmes peuvent être mis en place pour s’attaquer à ces problèmes. 

  • Les nations criblées de dettes ne peuvent pas mener ou encore moins investir dans leur propre développement si la majeure partie de leurs revenus est consacrée au service de taux d’intérêt exorbitants.  
  • Le manque de coopération internationale en matière de fiscalité et de flux financiers illicites prive les pays à faible revenu (et d’autres) de milliards de recettes qui pourraient être utilisées pour renforcer les capacités et investir dans le développement durable.  
  • Les banques multilatérales de développement et les autres banques publiques doivent être réformées afin de créer un environnement dans lequel les pays à faible revenu peuvent facilement accéder au financement à des conditions raisonnables. La crise de la COVID a clairement montré comment les pays à revenu élevé pouvaient rapidement mettre en place des systèmes pour soutenir leurs citoyen-ne-s, alors que les pays à faible revenu luttaient pour accéder au financement afin de maintenir à flot leurs services sociaux les plus élémentaires. 
  • Les pratiques commerciales et internationales prédatrices renforcent encore le statu quo, en fournissant des systèmes intégrés qui fixent le commerce en faveur des pays à revenus élevés. Ces pays sont généralement soumis à des droits de douane beaucoup moins élevés lorsqu’ils exportent leurs produits, ce qui leur permet d’accéder plus facilement aux marchés, par rapport aux pays à faible revenu qui sont confrontés à des barrières commerciales beaucoup plus importantes.  

En d’autres termes, l’économie mondiale est truquée de manière à favoriser les pays à hauts revenus et ceux qui détiennent les leviers du pouvoir. 

Qu’en est-il de l’APD ? 

Pendant ce temps, ces mêmes grandes économies, comme le Canada, s’engagent à fournir une aide publique au développement (APD) aux pays à faible revenu. Parallèlement à d’autres flux financiers importants, y compris des flux plus vastes tels que les envois de fonds (remittances), l’APD reste un mécanisme essentiel de soutien aux pays à revenu faible et intermédiaire en matière de développement durable et d’action humanitaire.  

Mais EURODAD montre que « l’APD de plus de la moitié des membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE a chuté en 2023, y compris certains des plus grand-e-s donateur-trice-s tel-le-s que l’Allemagne et la France ». De même, selon AidWatch Canada, le Canada a récemment diminué son APD après des augmentations constantes et significatives depuis 2015. L’enveloppe d’aide internationale budgétisée pour 2023/24 est inférieure de 15 % à celle de 2022/23, et il n’y a pas eu de projection pour 2024/25.  

Dans un monde où les conflits et les déplacements se multiplient et où les besoins humanitaires explosent, l’APD doit également augmenter, et ce de manière à transférer le pouvoir à celles et ceux qui sont en charge de leur pays et de leur communauté. Toutefois, à l’issue de la récente COP29, qui a porté un coup sévère au financement de la lutte contre les changements climatiques, et compte tenu des nouvelles réductions de l’APD opérées récemment par un certain nombre de pays, il est clair que l’appétit pour le financement sous forme de dons est limité. 

Quelle est la prochaine étape ? 

Un nouveau paradigme est nécessaire pour uniformiser les règles du jeu et permettre à tous les pays de conduire leur propre développement, en s’affranchissant des structures et pratiques économiques et financières déséquilibrées persistantes.  

Les réformes globales de la dette, du commerce, de la fiscalité et de l’accès au financement sont essentielles à la refonte du dialogue sur le développement international, qui ne consiste plus à combler les lacunes et à rechercher des subventions, mais à donner à tous les pays les moyens d’agir grâce à une architecture internationale équitable qui ne limite pas, mais libère la marge de manœuvre budgétaire.  

Le Canada est désormais sous les feux de la rampe internationale. Par le biais du G7, de l’ECOSOC, du SDG Leaders Stimulus Group et du FfD4, le moment est venu d’établir un programme audacieux. Cela signifie :  

  • Engager la société civile dans l’élaboration de solutions qui placent les personnes avant les profits, 
  • Agir sur les injustices qui continuent d’exacerber les inégalités, et  
  • Veiller à ce que l’IA et les nouvelles technologies ne servent pas à consolider davantage une économie truquée.  

Le Canada a une occasion unique de démontrer qu’il n’est pas un simple participant sur la scène mondiale, mais une force directrice pour le progrès, la justice et l’équité dans le monde. 

 

 

Nouvelle enquête : Perspectives canadiennes sur l’APD et le Canada sur la scène internationale (CanSFE)

Nouvelle enquête : Perspectives canadiennes sur l’APD et le Canada sur la scène internationale (CanSFE)

Coopération Canada s’est associée à un sondage mené par CanSFE et le Groupe de travail en recherche sur l’opinion publique (GTROP), qui a montré que le rôle du Canada sur la scène internationale demeure une priorité claire pour les Canadien-ne-s 

Le sondage national réalisé par Abacus Data a révélé que 77 % des Canadien-ne-s estiment qu’il est important de maintenir l’engagement historique du Canada à soutenir d’autres pays dans le besoin, tandis que 81 % d’entre eux/elles sont favorables à ce que le Canada fournisse une aide publique au développement (APD) spécifique. Et ce, même si 94 % des répondant-e-s se disent préoccupé-e-s par l’augmentation du coût de la vie au Canada et 85 % par l’accessibilité au logement. 

Consulter l’enquête ici. 

Réaction au budget fédéral 2023

Réaction au budget fédéral 2023

Le 4 avril 2023, Coopération Canada a organisé une table ronde pour examiner les tendances de l’aide canadienne, réfléchir au budget fédéral 2023, qui a été déposé le 28 mars 2023, et discuter de ses liens avec l’architecture de la coopération mondiale. Le panel, animé par Kate Higgins, directrice générale de Coopération Canada, était composé d’Aldo Caliari (Jubilee USA), Nilima Gulrajani (ODI), Idee Inyangudor (Wellington Advocacy), Elise Legault (ONE Campaign), et Brian Tomlinson (AidWatch Canada).

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Dans la première partie de l’événement, Brian Tomlinson a présenté une vue d’ensemble des tendances de l’aide internationale du Canada, décrivant les différents flux de financement, les agences gouvernementales qui fournissent l’aide internationale, les agences de mise en œuvre et la répartition de l’Aide publique au développement (APD) par composantes, y compris le développement, l’aide humanitaire, le financement du climat et les coûts des réfugiés et des étudiants dans les pays donateurs. La présentation a mis en évidence que l’ajout des dépenses liées à la COVID-19 et des coûts des réfugiés dans les pays a augmenté l’APD du Canada, mais que lorsque ces composantes ont été retirées, le financement du développement a diminué entre 2019 et 2021. Cette tendance à la baisse a été confirmée par le budget 2023, qui prévoit une enveloppe d’aide internationale de 6,8 milliards de dollars, soit une réduction de 15 % par rapport au budget d’aide internationale engagé dans le budget 2022, une décision fortement critiquée par les organisations de la société civile (OSC) canadienne travaillant dans la coopération internationale et l’aide humanitaire.

À l’issue de la présentation, le panel a reconnu que le budget fédéral 2023, bien que prévu pour être prudent sur le plan fiscal, était une occasion manquée pour le Canada de faire preuve de leadership au niveau mondial. La possibilité d’annonces de financement hors cycle dans les mois à venir n’atténue pas la déception du secteur, ni ne constitue une politique publique saine, à moins que le Canada ne décide de présenter de manière transparente le budget fédéral comme un plancher plutôt que comme un plafond. Le budget de la défense étant en augmentation, il a été proposé que la vision féministe du Canada puisse être mieux démontrée en adoptant une approche progressive, alignant les dépenses de défense et de développement.

Plaçant le budget 2023 dans un contexte mondial, les membres du panel ont noté qu’il était impératif de regagner le terrain perdu lors de la pandémie de COVID-19 et de progresser plus rapidement vers les Objectifs de développement durable (ODD). Le système financier mondial actuel n’est manifestement pas adapté à la multiplicité des chocs auxquels la planète est confrontée. D’une part, les pays de l’OCDE sont contraints de lutter contre l’inflation et de se concentrer sur les besoins intérieurs. D’autre part, les pays en développement sont aux prises avec un fardeau de la dette qui ne cesse de s’alourdir en raison de l’insuffisance des financements concessionnels, de la dépendance forcée à l’égard de prêts privés coûteux pour répondre à leurs besoins fondamentaux, de la lenteur du déploiement des financements promis pour lutter contre le changement climatique et de l’accès limité aux Droits de tirage spéciaux, instrument monétaire international créé par le Fonds monétaire international (FMI).

 

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Dans ce contexte peu réjouissant, le groupe a convenu qu’il était urgent d’élaborer de nouveaux modèles de mobilisation des ressources. Pour cela, il faut aller au-delà des discours prônant l’augmentation de l’aide et explorer les moyens d’en faire plus avec les ressources disponibles, y compris les capitaux privés dormants. En ce qui concerne la combinaison des ressources publiques et privées pour le développement, le Canada s’est trop longtemps contenté de rattraper son retard, FinDev n’ayant pas donné les résultats escomptés. Le Canada devrait devenir plus stratégique dans l’exploitation des instruments du secteur privé en tant qu’atouts du soft power.

Le panel s’est terminé par des remarques sur ce qui attend les acteur-trice-s de la coopération internationale au niveau mondial et au Canada. L’inadéquation de l’architecture de l’aide internationale est reconnue par beaucoup, y compris par le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE, dans son rapport le plus récent, Quel système d’aide pour demain ?. De nouvelles perspectives émergent et s’écartent de la dichotomie classique Nord-Sud en matière de développement et adoptent une vision du développement comme une réalité mondiale partagée par tous les pays. L’une de ces perspectives propose de recadrer l’APD comme un investissement distribué dans les biens publics mondiaux. Compte tenu de cette perspective et d’autres perspectives émergentes remettant en question l’approche paternaliste de l’aide, les acteurs de la coopération internationale au Canada, en particulier les OSC, devraient saisir l’occasion de s’engager dans des conversations plus larges sur le développement concernant la quantité et la qualité de l’aide, en recentrant leur attention sur les résultats en matière de développement.

Coopération Canada se réjouit de continuer à accueillir des conversations sur ces questions cruciales, car nous nous efforçons de nous positionner, ainsi que d’autres, comme des partenaires pertinent-e-s et efficaces pour contribuer à un monde plus juste, plus sûr et plus durable.

 

 

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