Femmes de courage : un programme de Kairos qui œuvre à l’autonomisation des femmes bâtisseuses de paix

Femmes de courage : un programme de Kairos qui œuvre à l’autonomisation des femmes bâtisseuses de paix

Le groupe de Femmes, paix et sécurité – visite parlementaire (photo soumise par KAIROS Canada)

Dans le cadre de la Semaine de l’égalité des sexes, CCCI mettra en lumière le travail accompli par certains de nos membres pour promouvoir l’égalité des sexes. Ce billet a été rédigé par Rachel Warden de KAIROS Canada.

« L’Organización Femenina Popular m’a permis de reprendre en main mon projet de vie, de croire à nouveau en moi, de me donner le droit de ressentir la joie, de guérir émotionnellement et psychologiquement. Je crois maintenant que je peux aussi aider d’autres femmes pour qu’elles ne soient pas victimes de violence et qu’elles croient en la paix. » – Nancy, qui a participé à une formation sur l’Accord de paix en Colombie, a parlé de l’impact de l’Organización Femenina Popular, un partenaire de KAIROS, sur sa vie.

C’est l’un des nombreux témoignages de changement recueillis au cours de la première année du programme de KAIROS intitulé Femmes de Courage: femmes, paix et sécurité (FPS). Les participantes au programme ont parlé de revendiquer le droit de guérir et celui d’intenter une action en justice.

En un an seulement, le programme a franchi des étapes cruciales vers un changement transformateur pour les femmes victimes et rescapées de la violence dans les pays du Sud, et cela malgré les différences régionales, les menaces de sécurité croissantes et les défis politiques.

Le programme FPS repose sur des solides données probantes démontrant que les femmes victimes et rescapées de violence dans les conflits armés et situations d’après conflit gagnent en autonomie grâce à l’appui psychosocial et juridique. Ce soutien les aide à guérir, à restaurer l’estime de soi et faire valoir leurs droits, s’imposant ainsi comme des actrices clés dans les processus de consolidation de la paix.

Les partenaires incluent : Héritiers de la Justice, en République démocratique du Congo ; le Conseil national des Églises des Philippines; le programme national pour les femmes du Conseil des Églises du Soudan du Sud (SSCC-NWP) ; l’Organización Femenina Popular (OFP) en Colombie ; et le Wi’am : Palestinian Conflict Transformation Center en Cisjordanie.

Au cours de la première année, KAIROS et ses partenaires ont obtenu des résultats significatifs malgré les défis. Les partenaires ont indiqué avoir touché 4 700 bénéficiaires directs au total : soit plus de 1 000 femmes rescapées de la violence sexiste qui ont bénéficié d’une formation psychosociale, plus de 600 femmes et hommes qui ont participé à des formations et sensibilisations sur l’égalité des genres et plus de 1 100 femmes et hommes qui ont participé à des sessions de formation sur les cadres nationaux et internationaux.

En outre, près de 800 femmes ont été formées en tant que facilitatrices des droits de la personne et 109 campagnes ont été organisées, plaidant en faveur d’une législation, d’une réforme législative et d’une mise en œuvre ayant trait aux femmes, à la paix et à la sécurité, y compris des campagnes destinées aux alliés masculins dans les gouvernements, les organisations multilatérales et les médias.

« Ces leçons sur les droits de l’homme m’ont certainement ouvert les yeux sur le déséquilibre non seulement dans nos foyers, mais aussi dans nos institutions », a déclaré le capitaine John Jeremiah, aumônier qui a participé à la formation de la SSCC-NWP sur la justice entre les genres et les droits de la personne.

Une composante unique de ce programme est l’accent mis sur les rencontres et les échanges Sud-Sud et Sud-Nord. En novembre 2018, un premier rassemblement Sud-Sud a réuni tous les partenaires à Toronto pour partager expériences et stratégies. Les partenaires se sont ensuite rendus à Ottawa pour d’importantes réunions avec des parlementaires, des représentants du gouvernement et des organisations de la société civile.

Les journées et les événements internationaux importants tels que les 16 journées d’action contre la violence à l’égard des femmes (du 25 novembre au 10 décembre), la Journée internationale de la femme (le 8 mars) et la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CCF) ont permis de mettre en lumière le travail accomplis par les organisations partenaires et de militer pour les femmes bâtisseuses de la paix.

KAIROS a lancé le programme de la FPS en 2018 en collaboration avec Affaires mondiales Canada, qui a injecté 4,5 millions de dollars sur cinq ans pour appuyer le travail de ces organismes communautaires axés sur les femmes. Cet appui est rendu possible grâce au financement de contrepartie des Églises membres de KAIROS et des agences de développement, des communautés religieuses et des donateurs individuels.

Les partenaires de KAIROS témoignent du travail courageux et efficace des programmes communautaires de consolidation de la paix axés sur les femmes et sont un exemple concret de la politique canadienne d’aide internationale féministe en action.

Rachel Warden

Rachel Warden

Directrice des partenariats, KAIROS Canada

Rachel est directrice des partenariats à KAIROS. Elle est impliquée dans le travail des Églises en faveur des droits de la personne et de la justice sociale depuis plus de 20 ans et dans les mouvements de solidarité et de justice sociale depuis beaucoup plus longtemps, à commencer par le mouvement de dessaisissement et d’abolition de l’apartheid et le mouvement de solidarité nicaraguayen à l’école secondaire et à l’université.

Elle est titulaire d’un baccalauréat spécialisé en études du développement international de l’Université de Toronto et d’un certificat d’études supérieures sur le genre et la consolidation de la paix de l’Université de la paix des Nations Unies au Costa Rica.

Rachel est une éducatrice d’adultes accomplie en éducation populaire, une excellente flûtiste et membre du groupe musical Fallen Angles. Enfin, et surtout, elle est la mère de deux belles, sages, compatissantes et indépendantes jeunes filles.

Combler les lacunes en matière d’égalité des genres et d’éducation nutritionnelle des adolescentes et adolescents

Combler les lacunes en matière d’égalité des genres et d’éducation nutritionnelle des adolescentes et adolescents

Nutrition International a lancé un cours en ligne gratuit intitulé « Adolescent Nutrition and Anaemia » (Nutrition des adolescents et anémie) pour aider à combler une lacune en matière de formation et d’éducation disponibles et pour appuyer les mesures prises dans ce domaine très important.

Dans le cadre de la Semaine de l’égalité des sexes, le CCCI met en lumière le travail accompli par certains de nos membres pour promouvoir l’égalité des sexes. Ce billet a été rédigé par Marion Roche, Conseillère technique principale, Santé et nutrition des adolescentes et des femmes, avec Nutrition International.

L’adolescence est la période de croissance et de développement la plus rapide après les premiers 1000 jours de vie. C’est aussi au cours de cette période que le mode de vie et les habitudes alimentaires s’acquièrent, offrant ainsi l’occasion d’agir par le biais d’interventions visant à améliorer la nutrition pendant cette période critique. Malgré cela, les adolescents et adolescentes sont souvent négligés par les interventions en matière de santé et de nutrition, car jusqu’à récemment, ils n’étaient pas considérés comme une priorité.

Il en va notamment ainsi pour les adolescentes, qui sont particulièrement affectées par la malnutrition, en partie dû à leurs besoins biologiques spécifiques.

L’anémie ferriprive est reconnue comme principale cause d’années de vie ajustées sur l’incapacité – définies comme des années de vie en santé (optimale) perdues – chez les adolescentes de 10 à 19 ans à l’échelle mondiale.

L’anémie, qui est à la fois un indicateur d’une mauvaise nutrition et celui d’une mauvaise santé, a des conséquences néfastes sur la santé, y compris des difficultés de concentration ainsi qu’une baisse du rendement scolaire potentiel chez les enfants et les adolescents en raison d’un ralentissement du développement cognitif et socio-affectif. Pour les adolescentes, cela peut se traduire par des difficultés à se concentrer à l’école et un manque d’énergie pour participer aux activités communautaires ou domestiques, ce qui perturbe leurs possibilités d’éducation et leur autonomisation économique. De plus, si une adolescente tombe enceinte, l’anémie ferriprive peut poser un grand risque pour la santé de la mère et de son bébé.

Bien que l’importance de la santé des adolescents et les effets dévastateurs de l’anémie ferriprive aient été reconnus dans le monde entier, il n’existe actuellement aucun guichet unique d’information sur la nutrition et l’anémie des adolescents. Il est nécessaire d’accorder une plus grande attention à l’amélioration de la nutrition des adolescents à travers le monde et d’y allouer davantage de ressources, car il s’agit d’une période critique de croissance et de développement. Le cours en ligne de Nutrition International sur la nutrition et l’anémie chez les adolescents aide à combler ce manque de connaissances.

Pendant plus d’un an, nous avons travaillé à l’élaboration de ce cours complet en collaboration avec des experts dans le domaine, des spécialistes de l’apprentissage et des concepteurs de cours, cela dans le but d’apporter des informations de plus haut niveau dans un format vidéo facile à utiliser pour les agents de programmes de nutrition des adolescents, les responsables de la mise en œuvre, les partenaires, les étudiants du deuxième cycle en nutrition, les fournisseurs de soins de santé, les responsables des politiques et les décideurs.

Nous sommes ravis de l’enthousiasme déjà manifesté pour le cours, ainsi que des commentaires positifs que nous avons reçus. Les connaissances acquises dans le cadre de ce cours renforceront la capacité des individus et des organisations à mieux comprendre et aborder la nutrition des adolescents, et en définitive, à surmonter les inégalités entre les genres et améliorer la nutrition des adolescents.

Nous devons renforcer nos capacités à l’échelle mondiale afin d’aider les filles à se sentir habilitées à avoir accès à des soins de santé et à une nutrition adéquates, à avoir des chances égales de recevoir une éducation de qualité et de pouvoir éventuellement intégrer le marché du travail.

Plus d’informations sur l’inscription gratuite et le programme complet du cours sur la nutrition des adolescents et l’anémie sont disponibles sur notre site Web.

Marion Roche

Marion Roche

Conseillère technique principale, Santé et nutrition des adolescentes et des femmes

Marion Roche a rejoint Nutrition International en 2011, elle y est conseillère technique principale en santé et nutrition des adolescentes et des femmes. À ce poste, Marion fournit et appuie l’orientation stratégique des programmes de Nutrition International en sensibilisation, renforcement de capacité et production de données probantes, en vue d’améliorer la santé et la nutrition des adolescentes et des femmes.

Marion dirige la conception, l’introduction, la mise à l’échelle et l’évaluation des interventions en nutrition des adolescentes – un domaine d’intérêt et d’investissement croissants à l’échelle planétaire.

Elle collabore avec les gouvernements et les partenaires nationaux en vue de renforcer l’accès aux modes de prestation des interventions en nutrition des adolescentes et des femmes, notamment la supplémentation hebdomadaire en fer et acide folique en prévention de l’anémie. Elle a pour objectif d’aider les adolescentes et les femmes à s’épanouir et à être respectées.

Marion a plus de 12 ans d’expérience en mise en œuvre et recherche en mise en œuvre de programmes mondiaux de santé publique et nutrition, et a beaucoup travaillé pour améliorer la nutrition de la mère, du nourrisson et de l’enfant en priorisant les interventions novatrices.

Marion est experte en communication en changement des comportements, en nutrition communautaire et mondiale, en alimentation des nourrissons et des jeunes enfants, en conception et évaluation d’intervention, ainsi qu’en recherche de mise en œuvre, recherche qualitative et marketing social. Docteure en nutrition, elle détient également une maîtrise en santé publique, Santé mondiale, et une maîtrise en nutrition.

L’autonomisation des femmes sous de nouvelles formes : l’interconnexion entre le genre et la cécité

L’autonomisation des femmes sous de nouvelles formes : l’interconnexion entre le genre et la cécité

Ayant un accès limité à l’eau potable dans son petit village du Kenya, Anne a contracté la cécité trachomateuse. Elle a perdu la vue de l’œil droit et une partie de vision de l’œil gauche. Grâce au programme SAFE d’Operation Eyesight (pour « Surgery, Antibiotics, Face washing and hygiene education, and Environmental improvement » qui signifie chirurgie, antibiotiques, nettoyage du visage et éducation sanitaire, et amélioration de l’environnement), Anne a été opérée pour traiter le trachome. Sa douleur a disparu et sa vision restante dans l’œil gauche a été préservée, ce qui lui permet de continuer à subvenir aux besoins de ses neuf enfants.

Dans le cadre de la Semaine de l’égalité des sexes, le CCCI mettra en lumière le travail accompli par certains de nos membres pour promouvoir l’égalité des sexes. Mary G. Alton Mackey, directrice du conseil d’Operation Eyesight Universal, a rédigé ce billet.

Bien plus qu’une question de genre, la cécité est discriminatoire. Les femmes et les filles représentent cinquante-cinq pour cent des aveugles dans le monde. On compte plus de 20 millions de femmes et de filles aveugles et 120 millions qui souffrent d’une déficience visuelle. Quatre personnes aveugles sur cinq ne devraient pas l’être.

Et cette injustice est amplifiée dans les pays en développement. Les femmes doivent surmonter des obstacles supplémentaires à l’accès aux soins oculaires auxquels les hommes ne sont pas confrontés: à savoir le manque d’éducation, un pouvoir de décision restreint, l’accès limité aux ressources financières et la perception d’être de moindre priorité.

Une des raisons qui explique cette disparité est que les femmes vivent plus longtemps que les hommes et sont donc plus susceptibles de développer des maladies oculaires non transmissibles liées à l’âge, comme la cataracte, le glaucome et la dégénérescence maculaire. Mais malgré le fait que les femmes soient plus touchées que les hommes par cette condition, les taux de chirurgie de la cataracte sont plus faibles chez les femmes.

Et cela ne reflète qu’une partie de la situation.

Les femmes et les filles courent un risque accru de contracter le trachome, une maladie infectieuse  oculaire infectieuse qui entraîne une cécité irréversible. Les femmes constituent soixante-dix pour cent des personnes atteintes de cécité trachomateuse. Les très jeunes enfants présentent un risque de trachome et trois fois plus de filles que de garçons en souffrent.

Les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables aux  maladies infectieuse oculaires en raison de leurs rôles traditionnels. Les femmes et les filles ont la charge de prendre soin de leurs proches qui souffrent de trachome ou d’autres pathologies oculaires. Cela augmente non seulement leur risque de contracter le trachome, mais cela limite souvent leurs possibilités d’aller à l’école ou de trouver un emploi.

Les femmes aveugles portent le double fardeau de la discrimination en raison de leur handicap et de leur genre, pouvant conduire à l’exclusion sociale. Cela a des répercussions sur leur capacité d’accomplir leurs activités quotidiennes, accroit leur risque de blessure et les rend plus vulnérables à la violence et à la dépression.

Pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies et les objectifs de Vision 2020 de l’Organisation mondiale de la santé, les programmes de soins oculaires doivent éliminer toute forme d’inégalité en matière d’accès aux soins oculaires pour les femmes et les filles. Les programmes de soins oculaires doivent reconnaître que les femmes et les filles ont des besoins, des préférences et des contraintes différents, et qu’elles devraient être au centre des programmes de santé oculaire.

Les organisations doivent travailler en collaboration avec les communautés locales afin de comprendre les obstacles auxquels les femmes sont confrontées, prendre des mesures correctives en matière de formation et de développement des ressources humaines en vue d’assurer un plus grand nombre de femmes dans le système de soins de santé, et éliminer les obstacles à l’accès aux services. En outre, les programmes devraient intégrer les services de santé oculaire dans les établissements de soins de santé maternelle et reproductive afin de permettre aux femmes enceintes d’avoir accès aux tests de dépistage des troubles de la vue, qui ne sont pas administrés systématiquement. Les programmes devraient également sensibiliser les villages où les maladies oculaires demeurent largement non diagnostiquées et non traitées.

Operation Eyesight  travaille en partenariat avec les hôpitaux et gouvernements locaux pour fournir des services de soins oculaires de qualité à tous – quel que soit le genre, l’âge, et la capacité de payer ou autres circonstances personnelles – tout en s’attaquant aux nombreuses causes profondes de la cécité évitable et en s’employant à éliminer les obstacles à l’accès aux soins médicaux, avec pour cible spécifique et délibérée les femmes et les filles. Je suis particulièrement fière de l’accent mis par Operation Eyesight sur la sensibilisation et l’éducation des collectivités. Nous formons des agentes de santé communautaire – des femmes qui vivent et travaillent dans les communautés ciblées – à faire du porte-à-porte pour les tests de dépistage des maladies oculaires et à éduquer les familles sur la santé oculaire et sur des sujets de santé généraux comme les soins prénatals, la nutrition et la vaccination. Cette approche nous permet de rejoindre les femmes et les filles qui, autrement, auraient été exclues, en veillant à ce que celles qui ont des problèmes de santé oculaire soient référées à un hôpital partenaire ou à un centre d’ophtalmologie pour traitement. Les agentes de santé communautaires orientent également les femmes et leur famille vers des établissements de soins de santé primaires pour des soins pré/postnatals, la supplémentation en vitamine A, les vaccinations, etc. Ce ne sont là que quelques exemples de la façon dont Operation Eyesight intègre l’ODD 5 : Égalité entre les sexes dans notre travail quotidien.

Dr. Mary Alton Mackey

Dr. Mary Alton Mackey

Donatrice et membre du Conseil d’administration d’Operation Eyesight Universal

Mary G. Alton Mackey est une consultante internationale en alimentation et en nutrition qui possède une vaste expérience nationale et internationale dans les domaines des politiques et des programmes relatifs à la santé, à l’alimentation et à la nutrition. Son expertise comprend la gestion de projets bilatéraux, l’identification de projets, l’élaboration de propositions, la mise en œuvre et l’évaluation de projets (pour des organisations bilatérales et non gouvernementales).

C’est l’approche communautaire et durable d’Opération Eyesight qui a incité Mary à rejoindre le conseil d’administration.

« Intégrer des activités cliniques de haute qualité à la sensibilisation de la communauté, qui encourage les comportements sains par le biais de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, est exactement l’approche requise dans la lutte contre la cécité évitable. »

Nouveau membre du CCCI : MEDA

Nouveau membre du CCCI : MEDA

Nous sommes heureux d’accueillir MEDA en tant que nouveau membre du CCCI! MEDA – Mennonite Economic Development Associates – est une organisation internationale de développement économique dont la mission est de créer des solutions d’affaires à la pauvreté.

Depuis 1953, MEDA (Mennonite Economic Development Associates) met en œuvre des programmes efficaces axés sur le marché à l’échelle mondiale. MEDA associe des solutions innovantes du secteur privé à un engagement en faveur de l’avancement et de la responsabilisation des communautés exclues, à faibles revenus et défavorisées (y compris les femmes et les jeunes), avec une expertise essentielle dans les systèmes de marché et les chaînes de valeur, l’agriculture intelligente face au climat, les services financiers et les investissements d’impact . MEDA travaille en partenariat avec des acteurs locaux privés, publics et de la société civile, renforçant ainsi les individus, les institutions, les communautés et les écosystèmes, contribuant ainsi à un changement systémique durable et inclusif.

MEDA travaille à:

  • Lutter contre la pauvreté ;
  • Soutenir la croissance durable des entreprises et des moyens de subsistance ;
  • Appuyer les femmes afin qu’elles occupent des rôles plus importants et plus équitables dans leurs économies ;
  • Soutenir les entreprises et les petits entrepreneurs pour qu’ils puissent avoir accès aux services financiers, y compris aux investissements, aux technologies propres / au respect du climat et à la réduction de leur empreinte environnementale ;
  • Améliorer les économies locales.

 

Pour plus d’information sur l’organisme, visitez leur site web ici.

Canadian Lutheran World Relief : une longue histoire d’actions face à l’injustice à travers le monde

Canadian Lutheran World Relief : une longue histoire d’actions face à l’injustice à travers le monde

Entrevue avec Karin Achtelstetter, Directrice générale de Canadian Lutheran World Relief

Nous célébrions, il y a quelques jours seulement, la Journée mondiale de l’aide humanitaire. Aussi, nous tenions à faire le portrait de l’une de nos organisations membres qui a longuement œuvré dans le domaine de l’aide humanitaire à l’échelle mondiale. Dans cette édition de Nos Membres en Action, nous nous sommes entretenus avec la révérende Dr Karin Achtelstetter pour en savoir plus sur Canadian Lutheran World Relief.

CCCI: A votre avis, quelles sont, pour toutes les autres organisations, les leçons à tirer du travail accompli par le CLWR?

Karin Achtelstetter: Nous fêterons l’année prochaine 75 ans d’interventions dans les zones touchées par les catastrophes, les conflits et l’injustice à travers le monde, et nous avons beaucoup appris au fil des années. Je crois toutefois que le plus important n’est pas ce que nous en avons tiré mais que nous continuons toujours d’apprendre. Il est extrêmement important d’adopter cette position dans notre secteur.

Je suis fière que nous poursuivions notre croissance en nous inspirant des organisations locales avec lesquelles nous formons des partenariats à travers le monde, des personnes qui font l’objet de nos projets, et de nos collègues du secteur par le biais de réseaux tels que le CCCI. La façon dont nous répondons aux crises de réfugiés est l’un des moyens d’apprentissage qui nous a le plus façonné:  de l’aide humanitaire d’urgence au soutien au développement à long terme en passant par la réinstallation des réfugiés au Canada.

CCCI: Il y a quelques jours à peine, la Journée mondiale de l’aide humanitaire a eu lieu. Pourriez-vous nous dire comment le CLWR s’emploie à faire face aux liens entre l’humanitaire et le développement et à répondre tant aux besoins à court terme qu’au développement durable à long terme?

KA: Aux tous débuts de notre organisation, nous avons commencé par les déplacements de populations en octroyant de l’aide aux réfugiés de guerre en 1946. Nous sommes par la suite devenus une organisation mettant l’accent sur une réponse globale aux déplacements de populations, aux migrations forcées et à l’insécurité alimentaire.

Une grande partie de notre activité d’aide humanitaire à travers le monde demeure concentrée sur les personnes déplacées internes (PDI) et les réfugiés en Éthiopie, en Ouganda, en RDC, au Sud Soudan, en Jordanie et au Myanmar. Pour aborder ce travail sous l’angle des droits de la personne, nous devons non seulement nous efforcer de répondre aux besoins à court terme, mais aussi de s’attaquer aux obstacles actuels freinant la promotion des droits de la personne et l’amélioration de la qualité de vie.

Aussi, dans un endroit comme le Myanmar où de nombreux Rohingyas ont été déplacés, nous travaillons avec les femmes et les filles dans les camps de personnes déplacées interne pour leur assurer des compétences linguistiques, de literatie et de leadership de base afin qu’elles puissent jouer un rôle plus actif dans les processus décisionnels communautaires et accéder aux services. Ces compétences les prépareront également à leur réinstallation future, dans une optique à long terme, car elles leur permettront d’interagir davantage avec leur communauté ethnique Rakhine voisine.

« Pour aborder ce travail sous l’angle des droits de la personne, nous devons non seulement nous efforcer de répondre aux besoins à court terme, mais aussi de s’attaquer aux obstacles actuels freinant la promotion des droits de la personne et l’amélioration de la qualité de vie.»

CCCI: Le CLWR a nommé des jeunes adultes au conseil d’administration. Comment percevez-vous le rôle des jeunes dans votre travail et comment votre conseil d’administration a-t-il été influencé par ces jeunes adultes ?

KA: Les jeunes sont le présent et pas seulement l’avenir de nos travaux. Nous sommes si fiers qu’il y ait tant de jeunes Canadiens engagés à combattre l’injustice lorsque la génération fondatrice est prête à passer le flambeau.

On ne devrait pas seulement utiliser l’engagement des jeunes pour les convaincre à faire des dons, car ceux-ci méritent et valent mieux que cela. Nous avons besoin de leurs points de vue et nous avons besoin qu’ils nous mettent également au défi d’être la meilleure organisation possible. Leur voix est si précieuse qu’il est impensable pour le CLWR d’avoir un conseil d’administration qui ne compte pas de jeunes adultes parmi ses membres. Les jeunes adultes membres du conseil d’administration apportent très souvent de fraîches perspectives aux discussions critiques sur nos travaux et notre avenir, et ils s’assurent que nous soyons liés à leurs communautés et que nous soyons à l’écoute de tous ceux dont la voix doit être entendue.

CCCI: Nous sommes fiers de compter le CLWR parmi nos membres. Qu’est-ce que le CLWR apprécie quant à son adhésion au CCCI et comment aimeriez-vous voir cette relation se développer à l’avenir ?

KA: Le CLWR apprécie vraiment son engagement au sein des divers groupes de travail du CCCI, y compris le Groupe de réflexion sur la sécurité alimentaire, le Réseau d’intervention humanitaire et le Groupe de politiques et de plaidoyer sur l’aide humanitaire. Le fait d’avoir l’opportunité d’établir des contacts, d’apprendre et de faire du plaidoyer avec d’autres membres du CCCI sur des questions pertinentes renforce notre capacité à accomplir notre mission et à offrir des programmes de qualité. Étant donné que nous sommes principalement basées à Winnipeg, nous nous réjouissons des récents efforts du CCCI pour offrir plus de possibilités à ses membres qui se trouvent à l’extérieur d’Ottawa/Toronto et nous souhaiterions que cela se poursuive.

«Les jeunes sont le présent et pas seulement l’avenir de nos travaux. Nous sommes si fiers qu’il y ait tant de jeunes Canadiens engagés à combattre l’injustice lorsque la génération fondatrice est prête à passer le flambeau.»

La révérende Karin Achtelstetter

La révérende Karin Achtelstetter

Directrice générale du Canadian Lutheran World Relief

La révérende Karin Achtelstetter est directrice générale du Canadian Lutheran World Relief.

De rejoindre le CLWR, elle a été secrétaire générale de l’Association mondiale pour la communication chrétienne, et possède également une vaste expérience de travail avec les partenaires de CLWR, dont notamment la Fédération luthérienne mondiale, l’Alliance ACT et le Conseil œcuménique des Églises.

Elle a travaillé directement avec des églises, des communautés de base et des partenaires de projets partout dans le monde, en tant que pasteure luthérienne ordonnée et à travers son expérience en leadership.

Modèle de santé oculaire en milieu hospitalier – un modèle pour habileter les collectivités locales

Modèle de santé oculaire en milieu hospitalier – un modèle pour habileter les collectivités locales

Aly est en présence qu’un homme qui venait de subir une opération de la cataracte à la nouvelle unité ophtalmologique de l’hôpital de central du comté de Kerugoya, l’hôpital partenaire d’Operation Eyesight dans le comté de Kirinyaga. 

Entrevue avec Aly Bandali, Président et PDG de Operation Eyesight Universal

CCCI: Félicitations d’avoir été reconnu par Charity Intelligence parmi les 10 meilleurs organismes de bienfaisance à grande portée de 2018. D’après vous, qu’est-ce qui a valu cette reconnaissance à Operation Eyesight Universal? 

Aly Bandali: Je crois que nous avons reçu cette reconnaissance parce que nous avons un impact durable dans les communautés que nous servons. Il y a plus de dix ans, Operation Eyesight a pris la décision de passer du statut d’organisme d’aide à celui d’organisme de développement. Cette décision a servi de catalyseur, car alors, l’objectif de l’organisation est passé à donner un coup de pouce aux communautés servies au lieu de leur faire la charité. C’est dans cette optique que nous avons élaboré notre modèle de santé oculaire communautaire en milieu hospitalier (vidéo en anglais seulement), visant l’autonomisation des collectivités locales pour qu’elles prennent en main la cécité évitable. 

Operation Eyesight fait appel aux ressources locales plutôt que d’envoyer des ressources humaines du Canada, ce qui nous permet de maximiser notre pouvoir d’achat et de réaliser des économies d’échelle lorsque nous travaillons à l’étranger. Le fait de voir certains membres d’une communauté aider d’autres membres de leur communauté s’avère être valorisant et encourageant pour toute communauté  comme par exemple, les Kényans vivant à l’intérieur de leur pays s’entraidant. Cette approche nous aide à mobiliser les dons et à maximiser notre impact de plusieurs façons.  

CCIC: Operation Eyesight Universal applique un modèle unique de santé oculaire communautaire en milieu hospitalier. Selon vous, quelles leçons avez-vous tirées de l’application de ce modèle et dont d’autres organisations pourraient tirer des enseignements? 

AB: Operation Eyesight a toujours maintenu un engagement ferme envers la durabilité et la qualité. Le développement de notre modèle, qui s’articule sur ces deux facteurs, nous permet d’avoir pour objectif de quitter les communautés servies plutôt que d’y rester. Donner aux communautés les moyens de développer leurs propres comportements favorables à la santé est aussi, pour nous, le moyen de pouvoir nous retirer de ces communautés. Et nous préférons cela plutôt que d’être connus pour le fait d’être impliqué à long terme au sein de ces communautés qui en deviennent dépendantes. En fin de compte, notre objectif est de nous sortir du marché du travail! 

Notre modèle vise à la fois l’offre et la demande. La plupart des ONG ont tendance à se concentrer sur l’offre et le renforcement des capacités en matière d’hôpitaux, d’équipement et de formation au sein des communautés. Mais à moins que la communauté ne soit habilitée et ne crée sa propre demande, il ne peut y avoir de durabilité. D’autres organisations peuvent s’inspirer de notre modèle, en liant l’offre aux communautés, afin qu’elles puissent se l‘approprier et participer au développement, et en instaurant la confiance tout en établissant un lien entre les deux.  

Une autre partie de notre modèledont d’autres peuvent tirer des leçons, est l’accent mis sur l’exploitation de la recherche effectuée par d’autres dans le passé. En mettant l’accent sur les femmes en tant qu’agents de santé communautaire, cela a un impact considérable sur le développement des communautés, la création d’un climat de confiance et le maintien des relations avec nos hôpitaux partenaires. Dans les pays où nous travaillons, les femmes et les filles sont généralement mal desservies en raison de préjugés culturels envers les hommes et les garçons. En donnant aux femmes la possibilité de devenir des agents de santé communautaires, nous leur donnons la possibilité de contribuer à la croissance économique et à l’activité sociale de leur famille et de leur communauté. Nous veillons également à ce que les femmes et les filles bénéficient du même niveau d’accès aux services de soins oculaires et du même traitement de qualité que les hommes et les garçons. Lorsqu’une fille peut aller à l’école, cela aura un impact générationnel sur sa capacité et celle de sa famille à être productive, instruite et socialement engagée.   

CCCI: Quels sont les objectifs et les jalons que vous avez particulièrement hâte d’atteindre au cours de la ou des prochaines années ? 

AB: Ce serait d’avoir une liste des pays où nous ne sommes plus utiles, et faire en sorte qu’à la fin nous n’ayons plus de travail à faire. 

CCCI: Operation Eyesight Universal est tout nouveau au sein de la communauté du CCCI, bienvenue ! Pourquoi êtes-vous devenu membre du CCCI ? 

AB: Votre PDG, Nicolas Moyer, m’a rendu visite et m’a parlé des efforts en cours pour recentrer l’organisation, de la nouvelle orientation stratégique du CCCI et du rôle que vous jouez pour faciliter la connectivité et le réseautage au sein du secteur. Cela nous a séduit parce que cela nous permet de bâtir et de faire partie de la communauté du développement international ici au Canada. Nous avons hâte d’avoir un réseau de pairs et de tirer parti de l’expertise du CCCI pour établir des relations clés. Nous travaillons sur la scène internationale, mais comme nous sommes établis à Calgary depuis 56 ans, nous sommes un peu isolés des grands centres tels qu’Ottawa et Toronto. Le fait d’être membre du CCCI nous donne la possibilité d’établir des liens avec des organismes aux vues similaires à l’échelle nationale. 

Aly Bandali

Aly Bandali

Président et PDG, Operation Eyesight Universal

Aly Bandali est président et PDG d’Operation Eyesight, un organisme de développement international basé à Calgary qui travaille à prévenir la cécité et à rétablir la vue dans les pays en développement du monde entier. 

Aly a mené une carrière de 25 ans en ressources humaines et en leadership à Calgary dans les secteurs à but non lucratif, de la technologie, du pétrole et du gaz. Ses domaines de spécialisation comprennent le développement du leadership, la gestion des talents et la stratégie commerciale des ressources humaines. Il est considéré comme un leader entrepreunarial, innovateur, professionnel, axé sur les affaires et sur les résultats, qui est également passionné par l’idée de faire une différence. 

Aly détient un baccalauréat en commerce de l’Université de l’Alberta. Il a occupé un certain nombre de rôles de leadership à titre bénévole au sein de la communauté des RH en Alberta et à l’échelle nationale. En 2016, le CPHR AB (Chartered Professionals in Human Resources Alberta) lui a décerné le titre de Fellow Professionnel des ressources humaines en reconnaissance de ses services exceptionnels, de son impact sur la profession et de sa carrière en RH. 

Père de deux merveilleux enfants, Zaman et Ayesha, et époux de Farah, Aly attache une grande importance aux liens familiaux et communautaires solides. L‘honnêteté, l’intégrité et le fait de contribuer à la communauté sont des valeurs qui lui sont chères.