Nouveaux-elles membres du conseil d’administration de Coopération Canada

Nouveaux-elles membres du conseil d’administration de Coopération Canada

Le conseil d’administration de Coopération Canada est composé de 14 membres issu-e-s de la diversité et de l’engagement de nos membres. Notre conseil d’administration remplit une fonction de gouvernance essentielle et nous lui sommes très reconnaissant-e-s de ses conseils et de son dévouement. 

Nous sommes ravi-e-s d’accueillir cinq nouveaux-elles administrateur-trice-s au sein du conseil d’administration de Coopération Canada. Nous remercions ces incroyables leaders de s’être porté-e-s candidat-e-s et nous nous réjouissons de travailler avec eux dans le cadre de cette importante fonction ! 

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Anne-Catherine Bajard 

Anne-Catherine est directrice générale du Conseil de la Colombie-Britannique pour la coopération internationale (BCCIC) depuis 2020, après avoir siégé à son conseil d’administration. Militante des droits de la personne depuis toujours, elle a passé plus de 20 ans en Bolivie à travailler aux côtés de mouvements autochtones et de fédérations de travailleureuses domestiques, apprenant le pouvoir de l’écoute profonde et de l’autoréflexion. Ses expériences au Libéria et en Haïti l’ont exposée à la dynamique coloniale au sein de la coopération internationale, façonnant son engagement à changer ces attitudes. Elle continue de plaider en faveur de l’équité et du changement systémique, inspirant la prochaine génération à construire un monde plus juste. 

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Julie Francoeur 

Julie Francoeur est la directrice générale de Fairtrade Canada. Elle apporte plus de 15 ans d’expérience dans le système Fairtrade International dans 13 pays. Elle a travaillé avec des agriculteurtrices, des coopératives, des marques et des gouvernements afin de mettre en place des chaînes d’approvisionnement durables et d’autonomiser les producteurtrices. Titulaire d’un MBA en marchés émergents et de diplômes en développement international et en sciences politiques, elle fait également partie de l’équipe de direction de Global Fairtrade et a contribué aux stratégies de développement durable de Nespresso et de McCain. Julie s’engage à renforcer l’impact de Fairtrade et à veiller à ce que les agriculteurtrices et les travailleureuses prospèrent. 

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Ferrada Jacob Lightning 

Spi Mi Sa Tim (Sky Horse), également connu sous le nom de Ferrada Jacob Lightning, est conseiller climatique chez VIDEA, où il aide la société civile et le gouvernement à intégrer divers systèmes de connaissances. Nehiyaw (Cree) et Iyethkabi (Stoney Nakoda), originaires des territoires des traités 6 et 7, ils poursuivent des études de justice pénale à l’université Mount Royal. Passionné par la durabilité, la gouvernance culturelle et le développement local, il a travaillé à l’échelle internationale aux côtés de dirigeant-e-s autochtones. Reconnus par des distinctions telles que le Top 30 Under 30 Award de l’Alberta Council for Global Cooperation, il est également membre du Réseau des leaders émergent-e-s de Coopération Canada et milite pour l’équité, la décolonisation et la réconciliation. 

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Musu Taylor-Lewis 

Musu Taylor-Lewis est la présidente-directrice générale de Food for the Hungry (FH) Canada. Elle possède plus de 20 ans d’expérience dans la direction d’organisations à but non lucratif, la coopération internationale et le développement organisationnel. Son exposition précoce aux inégalités mondiales a alimenté sa passion pour le développement communautaire, qu’elle a poursuivie en étudiant l’économie, le développement économique communautaire et la théologie chrétienne. Elle a occupé des postes de direction à Tearfund Canada et à la Banque de céréales vivrières du Canada et a siégé à des comités clés, dont le Centre de l’anti-racisme en coopération (ARC) de Coopération Canada. Musu se consacre à travailler avec des organisations ecclésiastiques mondiales et à inspirer les Canadien-ne-s pour qu’ils/elles apportent des changements durables en vue d’un monde plus équitable. 

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Béatrice Vaugrante

Béatrice Vaugrante est la directrice générale d’Oxfam Québec et une dirigeante féministe engagée en faveur des droits de la personne, de l’égalité et de la transformation des ONG internationales. Avec près de 25 ans d’expérience au Canada et dans le monde, elle milite pour l’établissement d’un lien entre la justice climatique et économique et l’égalité des genres. Elle a précédemment dirigé Amnestie internationale Canada Francophone (2007-2017), défendant les droits des Autochtones, les questions relatives aux réfugié-e-s et l’engagement des jeunes, et a ensuite occupé des postes de direction au niveau mondial au sein du Secrétariat d’Amnesty International. Avec une expérience dans le secteur privé et un MBA de HEC Paris, elle a été reconnue pour ses contributions, y compris le prix du 40e anniversaire de la Charte québécoise des droits et libertés. 

Faits saillants du rapport Tendances de l’aide canadienne 2024

Faits saillants du rapport Tendances de l’aide canadienne 2024

Le rapport 2024 Tendances de l’aide canadienne, rédigé par Brian Tomlinson dans le cadre d’un partenariat entre AidWatch Canada et Coopération Canada, se penche sur quatre domaines clés : les tendances générales, l’évolution des priorités, la lutte contre la pauvreté et les canaux d’acheminement de l’APD canadienne. Le rapport vise à fournir des données, des preuves et des analyses sur les tendances de l’aide canadienne afin de soutenir le plaidoyer de la communauté de la coopération internationale sur l’APD canadienne. Les informations mises au jour dans ce rapport sont cruciales pour tous-tes celles et ceux qui suivent les contributions du Canada à l’aide internationale. Quatre documents sur les faits saillants accompagnent le rapport complet.

Le nouveau rapport sera lancé le 28 janvier avec des interventions de l’auteur, d’AMC et de la société civile, ainsi qu’un espace réservé aux questions-réponses.

Cessez-le-feu à Gaza – Déclaration de Coopération Canada

Cessez-le-feu à Gaza – Déclaration de Coopération Canada

Coopération Canada se réjouit de l’accord de cessez-le-feu temporaire à Gaza et de la pause dans les hostilités après 15 mois de souffrances immenses, de pertes massives et de destruction. 

« Ce cessez-le-feu doit se traduire par un accès humanitaire immédiat, sans entrave et sûr à Gaza pour répondre aux immenses besoins humanitaires, et le droit international humanitaire doit être protégé », a déclaré Kate Higgins, directrice générale de Coopération Canada. « Ce cessez-le-feu temporaire doit participer à un élan vers un cessez-le-feu durable, où tous-tes les otages seront rendu-e-s, où les habitant-e-s de Gaza pourront vivre dans la dignité et commencer à reconstruire leur vie et où une paix durable pourra être instaurée dans la région. » 

Nous demandons au Canada de se joindre activement aux efforts internationaux pour s’assurer que le gouvernement d’Israël et le Hamas mettent pleinement en œuvre cet accord négocié et qu’il y ait une fin permanente à ce conflit, à la violence et à la souffrance. 

Coopération Canada est aux côtés de ses membres et de tous-tes celles et ceux qui travaillent à Gaza pour répondre aux besoins humanitaires immédiats, atteindre les plus vulnérables et soutenir les importants efforts de reconstruction. 

La prolongation de la date limite de déduction des dons est une excellente nouvelle pour les organismes qui soutiennent les communautés dans le besoin

La prolongation de la date limite de déduction des dons est une excellente nouvelle pour les organismes qui soutiennent les communautés dans le besoin

Ottawa, le 31 décembre 2024 – Imagine Canada, Coopération Canada et la Coalition canadienne des organismes de bienfaisance en santé accueillent favorablement la décision du gouvernement fédéral de prolonger la date limite des dons de bienfaisance jusqu’à la fin de février 2025. Cette importante mesure apporte un répit nécessaire aux organismes de bienfaisance qui ont dû faire face à d’importantes perturbations causées par la récente grève de Postes Canada.

Grâce à cette mesure, les Canadiens et Canadiennes pourront déduire les dons de bienfaisance effectués avant le 28 février 2025 dans leur déclaration de revenus de 2024. Cette prolongation donne un coup de main aux organismes de bienfaisance qui disposent ainsi de plus de temps pour récupérer les revenus perdus pendant l’une des périodes de collecte de fonds les plus critiques de l’année.

Cette décision intervient alors que de nombreux organismes rapportent des pertes de revenus pouvant aller de 30 à 40 %, certains risquant même de perdre jusqu’à 65 % des dons prévus pour la fin de l’année. Le report de la date limite est une solution pratique qui permettra d’alléger les contraintes financières et de soutenir les services essentiels, notamment la sécurité alimentaire, les soins de santé mentale et les secours d’urgence, que ces organismes fournissent aux populations vulnérables au Canada et à l’international.

« C’est la première fois depuis le tsunami de 2004 que le gouvernement accorde une prolongation de la période de déduction des dons pour encourager la générosité des Canadiens et des Canadiennes », a affirmé Bruce MacDonald, président directeur général d’Imagine Canada. « Cette mesure exceptionnelle annoncée lundi par le gouvernement fédéral est le fruit des efforts collectifs du secteur caritatif au pays, qui a uni ses forces au cours des dernières semaines pour plaider en faveur de cette mesure, dans des reportages ou dans le cadre de campagnes de lettres ».

Les organismes de bienfaisance à travers le pays ont subi les effets de la grève récente de Postes Canada puisque qu’ils ne pouvaient recevoir les dons envoyés par la poste. De plus, de nombreux organismes ont été contraints de s’adapter rapidement en se tournant vers des plateformes numériques. Bien que ces adaptations ont permis d’atténuer certaines perturbations, elles ont également exercé une pression supplémentaire sur les ressources et entraîné des retards dans le traitement des dons.

« Nous félicitons le gouvernement d’avoir pris des mesures décisives au moment où elles étaient le plus nécessaires », a déclaré Kate Higgins, directrice générale de Coopération Canada. « Cette prolongation donnera un coup de pouce bien nécessaire aux organisations qui comptent sur les dons de fin d’année pour financer des programmes qui sauvent des vies au Canada et dans le monde entier. Elle permettra également de s’assurer que l’esprit de solidarité et de générosité continue de renforcer les communautés, tant au pays qu’à l’étranger.

La Coalition canadienne des organismes de bienfaisance en santé salue également cette décision, soulignant les bénéfices directs que cette prolongation aura pour les organismes de bienfaisance dans le domaine de la santé qui comptent sur les dons pour financer des recherches qui sauvent des vies, des services de soutien aux patients et des initiatives essentielles dans le domaine de la santé.

« Nous sommes ravis de voir le gouvernement prendre cette mesure pour soutenir les organismes de bienfaisance dans le domaine de la santé, dont le travail est crucial pour améliorer la vie de millions de Canadiens », a déclaré Connie Côté, PDG de la Coalition canadienne des organismes de bienfaisance dans le domaine de la santé. « Cette prolongation permettra à nos membres de continuer à répondre aux besoins croissants des Canadiens en matière de santé, et donnera l’occasion aux donateurs de transmettre leurs dons de fin d’année à l’organisme de leur choix ».

 

À propos de Coopération Canada

Depuis 1968, Coopération Canada réunit des organisations de la société civile canadienne œuvrant dans le développement international et l’aide humanitaire. Avec plus de 100 membres, nous collaborons avec des partenaires au Canada et dans le monde pour bâtir un monde plus juste, sûr et durable.

À propos d’Imagine Canada

Imagine Canada est un organisme de bienfaisance national qui rassemble des organismes de partout au pays pour faire progresser le secteur caritatif et sans but lucratif. Il défend les intérêts du secteur, offre des ressources et du soutien aux organismes de toutes tailles, et travaille à renforcer un secteur caritatif solide et résilient au Canada.

À propos de la Coalition des organismes de bienfaisance en santé du Canada                

La Coalition des organismes caritatifs en santé du Canada regroupe plus de 40 organismes de santé nationaux. Elle représente des organisations qui travaillent à améliorer la santé et le bien-être des Canadiens par le soutien à la recherche, la prestation de services aux patients et le plaidoyer pour des changements dans les politiques de santé.

2024 en rétrospective

2024 en rétrospective

Alors que nous concluons l’année 2024, c’est un moment propice pour réfléchir aux défis que nous avons affrontés et aux progrès que nous avons réalisés ensemble. 2024 a été une année où la mission de Coopération Canada – travailler en partenariat avec d’autres pour un monde plus juste, plus sûr et plus durable – a pris plus d’importance que jamais. Face à l’instabilité géopolitique croissante, à la complexité des enjeux mondiaux, et aux injustices économiques, sociales et politiques ancrées, nous avons été motivé·e·s à collaborer avec nos membres et partenaires pour générer un changement positif au Canada et dans le monde.  

Un leadership canadien audacieux et stratégique dans un monde complexe

Nous avons concentré une énergie et une attention considérables sur l’engagement actif avec les parlementaires canadiens et le gouvernement du Canada pour encourager un leadership mondial audacieux du Canada en matière de coopération internationale. Nous avons travaillé avec nos membres pour plaider de manière stratégique et persistante en faveur d’investissements accrus du Canada dans l’aide internationale dans le budget de 2024, et avons accueilli favorablement l’engagement de 350 millions de dollars canadiens pour répondre aux besoins humanitaires croissants dans le monde. 
Tout au long de 2024, nous avons échangé avec de nombreux parlementaires sur le travail vital et transformateur de la coopération internationale canadienne, notamment lors de notre journée sur la Colline lors de la Semaine du développement international en février 2024, où nous avons partagé des témoignages et des preuves de l’impact du leadership et de l’engagement canadiens en coopération internationale. 

Au milieu de la violence croissante et des besoins humanitaires à Gaza, nous avons travaillé aux côtés de nos membres pour appeler le Canada à soutenir un cessez-le-feu, avons collaboré avec d’autres pour tirer la sonnette d’alarme sur le Soudan, notamment à travers une déclaration publique et des interventions médiatiques, et avons appelé le Canada à répondre à la crise persistante et urgente en Haïti. Nous avons travaillé avec des partenaires pour faire progresser la pensée et les pratiques en matière de leadership sur une approche intégrée du « triple nexus » de l’aide internationale – une approche qui répond mieux aux réalités vécues des personnes par le biais de l’aide humanitaire, du développement et de la paix de manière intégrée. 

Alors que le Canada cherchait à renouveler son approche de l’engagement en Afrique et dans l’Indo-Pacifique, nous avons mobilisé nos membres pour veiller à ce que leur expertise, leurs perspectives et leurs partenariats alimentent l’approche du Canada envers ces régions clés du monde. Nous avons eu l’honneur de travailler avec d’autres acteurs, y compris le Partenariat canadien pour la santé des femmes et des enfants, sur des sondages sur la perception des Canadien·ne·s concernant l’aide internationale. 
Nous avons également poursuivi notre engagement actif avec Affaires mondiales Canada pour favoriser les meilleures pratiques dans les partenariats entre le gouvernement et ses partenaires, y compris à travers le Groupe consultatif sur la politique de la société civile du Canada et le Groupe de travail des directeurs financiers. 

Autonomiser la société civile et changer les rapports de pouvoir en coopération internationale 

Le Centre de l’Anti-Racisme en coopération (ARC) a poursuivi son important travail visant à équiper les acteurs de la coopération international afin qu’ils mettent en œuvre des principes et des pratiques antiracistes dans leur travail, notamment par le biais de son rapport annuel sur les progrès réalisés et son rapport sur la création d’espaces plus sûrs pour le leadership et le personnel racisé dans le secteur. Digna a continué à faire avancer ses efforts pour prévenir l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels dans l’assistance internationale. Nous avons eu l’honneur de jouer un rôle dans l’incubation de Société Résilientes, un centre dirigé par des activistes travaillant à la protection et à la promotion de l’espace civique à l’échelle mondiale. Et nous continuons d’héberger le Réseau d’intervention humanitaire (RIH), qui s’est engagé dans une révision stratégique et a lancé un nouveau Plan stratégique 2024-2029, positionnant le réseau pour aider les membres du RIH à apprendre et à collaborer afin d’améliorer leur impact humanitaire. 

Une approche axée sur l’avenir pour la coopération internationale

Nous avons eu le plaisir d’organiser un fantastique  Forum sur l’avenir de la coopération internationale  et sommes reconnaissant·e·s que tant de partenaires du Canada et d’ailleurs aient pu se joindre à nous ! Nous avons fait appel à des approches de prévoyance stratégique pour envisager l’avenir de la coopération internationale à travers notre Initiative sur l’avenir de la coopération mondiale.  

En avant, vers 2025

Je tiens à saisir cette occasion pour exprimer mes sincères remerciements à toute l’équipe de Coopération Canada. Votre dévouement sans faille, votre passion et votre engagement envers notre mission ont été le moteur de tout ce que nous avons accompli en 2024. Chacun-e d’entre vous a joué un rôle crucial dans la réussite collective et je suis profondément reconnaissante de votre travail acharné, de votre collaboration et de votre résilience tout au long de l’année.

Alors que nous nous préparons pour 2025, nous restons fermement engagés à travailler avec les autres pour un monde plus juste, plus sûr et plus durable. Alors que le Canada prend la présidence du G7, nous à Coopération Canada sommes impatients de diriger le Civil 7 (7) et de veiller à ce que les perspectives de la société civile mondiale informent les engagements du G7. 

Nous exprimons notre plus profonde gratitude à nos membres, partenaires et soutiens. Votre dévouement et votre engagement dans l’action collective ont été essentiels à nos réalisations et à notre impact cette année. 

Alors que nous regardons vers 2025, nous à Coopération Canada sommes optimistes quant à ce que nous pouvons accomplir en travaillant ensemble et nous nous réjouissons de collaborer avec nos membres et partenaires dans l’année à venir !

 

 

Combler le fossé : Perspectives du nouveau rapport de International Justice Mission sur les violences basées sur le genre

Combler le fossé : Perspectives du nouveau rapport de International Justice Mission sur les violences basées sur le genre

Les violences basées sur le genre (VBG) figurent parmi les violations des droits humains les plus répandues à l’échelle mondiale, enracinées dans les inégalités de genre, les déséquilibres de pouvoir et les normes sociétales nuisibles. Les Nations Unies définissent les VBG comme « tout acte de violence fondé sur le genre qui entraîne, ou risque d’entraîner, des préjudices ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques pour les femmes, y compris les menaces de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, qu’elle soit publique ou privée ». 

Cette violence affecte de manière disproportionnée les femmes, les filles et les communautés marginalisées, avec des répercussions bien au-delà de l’individu. Les VBG brisent les dynamiques familiales, déstabilisent les communautés et affaiblissent la cohésion sociétale, posant un obstacle majeur à la réalisation de l’égalité des genres. Au Canada, en moyenne, 102 femmes et filles sont victimes d’homicides liés au genre chaque année. Les femmes autochtones, quant à elles, subissent des taux de violence plus élevés et sont 12 fois plus susceptibles d’être assassinées ou portées disparues que les autres femmes. L’ampleur mondiale et la prévalence des violences basées sur le genre rendent leur élimination impérative non seulement pour les droits humains mais aussi pour la construction de sociétés justes et équitables. 

Les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, observés chaque année du 25 novembre au 10 décembre, constituent un appel à sensibilisation et à responsabilisation face à ces injustices omniprésentes. Au Canada, le 6 décembre marque la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, une date qui rappelle la tragédie de la fusillade de l’École Polytechnique en 1989, où 14 femmes ont été assassinées en raison de leur genre. Alors que cette campagne s’achève, l’urgence de transformer l’activisme en solutions concrètes devient cruciale, surtout face aux nouvelles données mettant en lumière les obstacles auxquels les survivantes sont confrontées dans leur quête de justice. 

Une récente série d’études de l’International Justice Mission (IJM), intitulée « À leur place : Le long chemin vers la justice pour les victimes de violence en Amérique latine », offre des perspectives précieuses. IJM a mené des recherches au Salvador, au Guatemala et en Bolivie, révélant des taux élevés de VBG mais des taux de signalement alarmants. Au Salvador, 40 % des femmes et 28 % des adolescentes ont subi des violences, tandis qu’au Guatemala, ces chiffres s’élèvent respectivement à 37 % et 28 %. En Bolivie, bien que plus de 90 % des femmes et des adolescentes déclarent être prêtes à signaler les violences, seulement 16,89 % des femmes et 4,53 % des adolescentes ont déposé plainte. 

Pourquoi cet écart est-il si marqué ? Des obstacles tels que la peur, la honte et le manque de confiance dans le système judiciaire empêchent les victimes de se manifester. Même celles qui signalent font face à des défis significatifs. En Bolivie, malgré 81,14 % des femmes et 92,75 % des adolescentes n’ayant pas déposé plainte, plus de la moitié des femmes qui l’ont fait ont rencontré des retards dans les procédures légales, et seulement 10 % des victimes ont reçu une quelconque forme de soutien. Ces défaillances laissent les survivantes sans justice ni assistance, perpétuant ainsi des cycles de violence et d’impunité. 

Les données agrégées, telles que celles des rapports de l’IJM, sont essentielles pour comprendre l’ampleur et la nature des VBG. Ces informations fournissent des perspectives clés sur les lieux et les moyens d’intervention les plus nécessaires, permettant aux décideur-euse-s politiques et aux organisations de concevoir des réponses adaptées aux défis uniques auxquels sont confrontées les victimes dans différentes régions. Sans ces données, les solutions risquent de rester déconnectées des réalités locales, laissant les obstacles systémiques intacts et les victimes sans soutien. En construisant une vision plus claire des lacunes dans les systèmes de signalement, de justice et de services aux victimes, les approches fondées sur les données peuvent conduire à des solutions plus efficaces, ciblées et durables. 

Les rapports plaident pour des réformes urgentes, notamment l’élaboration de protocoles clairs de signalement, des processus juridiques rapides et l’amélioration des services de soutien aux victimes, tels que des soins tenant compte des traumatismes. S’attaquer à ces obstacles nécessite des changements systémiques pour rétablir la confiance, garantir la responsabilisation et créer un système de justice qui fonctionne pour les victimes. 

Comme nous le rappellent les 16 jours d’activisme, la lutte contre les VBG exige une attention et une action soutenues. Les perspectives des rapports de l’IJM soulignent les lacunes que nous devons combler pour garantir justice et sécurité à tous et à toutes.  

IJM Canada est membre de Coopération Canada et fait partie d’une organisation mondiale dédiée à la lutte contre les violences et l’esclavage en soutenant les victimes et en renforçant les systèmes judiciaires. Découvrez l’organisation et accédez aux rapports ici. 

 

 

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Édité par Lorianne Dueck Rebello et Paul Farran.