Du 31 juillet au 1er août, le Pilier de la société civile (PSC) de la Communauté des démocraties (CdD) a tenu sa réunion annuelle à Panama City. La CdD est une coalition intergouvernementale qui s’engage à faire progresser et à protéger les libertés démocratiques, à renforcer les institutions démocratiques et à élargir la participation politique. En tant que point focal national de la CSP, Coopération Canada s’est joint aux représentant-e-s de quatorze autres pays pour discuter de la vision stratégique de la CdD à la lumière des menaces qui pèsent actuellement sur l’espace civique et les institutions démocratiques dans le monde entier.
Bien que le PSC ne soit pas un membre votant du CdD, il s’est toujours efforcé de représenter les intérêts de la société civile au sein de l’organisation. Par exemple, le PSC a exprimé sa déception quant au renouvellement de l’adhésion de la Hongrie au Conseil des gouverneurs (CG), malgré les inquiétudes concernant son non-respect de la Déclaration de Varsovie, le document fondateur de la CdD. Ce débat reste ouvert au sein de la PSC, où la forte présence latino-américaine à Panama City a aussi donné lieu à d’importantes discussions sur la légitimité de l’adhésion de l’Argentine, du Salvador et du Guatemala.
À la lumière de l’état préoccupant de la démocratie, les représentant-e-s du PSC ont convenu que la GC n’avait pas atteint les objectifs fixés dans son Plan stratégique 2018-2023. Alors que le plan s’engageait à répondre au recul démocratique et à la restriction de l’espace civique, à réformer les processus de la GC et à étendre les partenariats, le PSC a souligné que la plupart des efforts étaient centrés sur le dialogue. Dans la perspective de la rédaction du prochain plan quinquennal, qui sera publié en 2024, le Pilier a souligné que les mesures et les actions proactives doivent être davantage mises en avant.
La tendance mondiale au recul démocratique est un sujet de préoccupation majeur pour tous-tes les représentant-e-s de la société civile. Au sein de l’espace de la société civile, les représentant-e-s ont convenu que l’érosion des libertés civiles, les menaces pesant sur la liberté d’expression et l’affaiblissement de l’État de droit ont rendu leur travail plus difficile et plus dangereux. L’une des principales observations est que les dirigeant-e-s et les groupes autoritaires accèdent souvent au pouvoir par le biais de processus démocratiques, pour ensuite fermer les espaces de participation civique une fois le pouvoir consolidé.
La CdD est présidée par le Canada depuis 2022, le pays étant représenté par le ministre des Affaires étrangères. Il n’est pas certain que le Canada renouvelle son mandat de président de la CdD. Nous encourageons le gouvernement du Canada à prendre en considération les recommandations du PSC, particulièrement les recommandations 1, 2, 3 et 7. Coopération Canada estime que l’élaboration d’un nouveau plan stratégique est un moment crucial pour le Canada d’exprimer son engagement en faveur des droits de la personne et de démontrer son leadership mondial en la matière. Les OSC canadiennes, y compris celles qui participent au prochain Examen périodique universel du Canada mené par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, sont des alliées actives et des agent-e-s de changement.
Nicolas Parent