Du 12 au 14 décembre 2022, des gouvernements, des organisations de la société civile (OSC) et des entreprises se sont réunis à Genève, en Suisse, pour la 3e réunion de haut niveau du Partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement (le Partenariat mondial), également appelée Sommet pour une coopération efficace au service du développement. Créé lors du Forum de Busan sur l’efficacité de l’aide en 2011, le Partenariat mondial est un réseau multipartite de pays et d’organisations unis autour de quatre principes fondamentaux d’une coopération au développement efficace : l’appropriation par les pays, l’accent mis sur les résultats, les partenariats de développement inclusifs, ainsi que la transparence et la responsabilité. S’écartant des engagements précédents en matière d’efficacité de l’aide pris à Rome (2003), Paris (2005) et Accra (2008), Busan a réorienté l’attention de l’aide traditionnelle vers la coopération au développement, en reconnaissant les rôles importants des divers acteurs et actrices du développement. 

Le paysage de la coopération au développement a considérablement changé depuis le Forum de Busan. L’adoption du Programme de développement durable en 2015 a souligné l’importance de relever les défis mondiaux en utilisant l’aide au développement de manière plus « catalytique ». Cependant, les efforts mondiaux visant à favoriser le développement durable sont confrontés à de profonds vents contraires, qu’il s’agisse de l’accroissement des inégalités ou de l’escalade des conflits, aggravés par les chocs climatiques. Les participant-e-s au sommet 2022 ont reconnu que la coopération au développement doit se poursuivre dans des circonstances de plus en plus difficiles et ont convergé sur la valeur et la pertinence des quatre principes d’efficacité. Ils ont également souligné la nécessité de tenir compte des tendances de la coopération au développement et des différents contextes nationaux. Dans son discours d’ouverture, M. Ignazio Cassis, président de la Confédération suisse, a déclaré que ce qui nous différencie ne doit pas nous diviser : « Les valeurs communes et le respect mutuel sont notre boussole. Nous devons prendre nos responsabilités et agir ensemble. C’est la raison d’être du Partenariat mondial ». 

Les délégué-e-s de la société civile, représenté-e-s par le Partenariat des OSC pour l’efficacité du développement, ont condamné la diminution des ressources consacrées au développement et la lenteur de l’action collective. Ils et elles ont exprimé les positions du secteur sur les conflits et la fragilité, le financement du climat et le rétrécissement de l’espace civique lors du Unmet Gala, un défilé mettant en lumière les engagements non tenus en faveur des objectifs de développement durable. Les OSC ont également reconnu les avancées du sommet, notamment l’accent mis sur le renforcement de la confiance pour rendre la coopération au développement plus efficace, et la dynamique en faveur d’un cadre de suivi national révisé. À partir de 2023, les 35 pays qui ont souscrit au nouveau cadre de suivi devraient favoriser une plus grande responsabilisation, encourager un dialogue inclusif et fondé sur des preuves, y compris avec le secteur privé, et promouvoir un changement de comportement. 

À la suite du Sommet, le Partenariat des OSC s’engage à continuer de promouvoir les initiatives multipartites qui permettent à la société civile de jouer son rôle dans un développement efficace. Ici, au pays, Coopération Canada continuera de consulter le Partenariat des OSC et de travailler avec ses membres et le gouvernement pour stimuler le leadership canadien en faveur des ODD et de l’appropriation par les pays des initiatives de solidarité mondiale. Coopération Canada se réjouit de l’appui du Canada à la Déclaration des donateurs sur le soutien au développement piloté localement publiée lors du Sommet de Genève. Coopération Canada se réjouit également de collaborer avec le gouvernement autour d’approches efficaces et cohérentes pour faire progresser les efforts de développement, d’aide humanitaire et de consolidation de la paix. Le leadership féministe du Canada peut et va faire une différence en transformant les mots en action mondiale demandée par de multiples engagements, y compris le Partenariat de Busan pour une coopération efficace au développement (2011), le Programme de développement durable (2015), le Grand Bargain (2016) et la Recommandation du CAD-OCDE sur l’habilitation de la société civile dans la coopération au développement et l’aide humanitaire (2021). 

Carelle Mang-Benza

Carelle Mang-Benza

Responsable des politiques, Coopération Canada

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