Les leaders humanitaires se réunissent à Ottawa : Dialogue stratégique sur le rôle du Canada dans les situations de crise

Les leaders humanitaires se réunissent à Ottawa : Dialogue stratégique sur le rôle du Canada dans les situations de crise

Le 5 juin 2025, des leaders humanitaires de tout le pays se sont réuni-e-s à Ottawa pour la réunion annuelle des chef-fe-s d’agence, une rencontre de haut niveau organisée par le le Réseau de réponse humanitaire (RRH) et Coopération Canada. Dans un contexte marqué par des conflits, des déplacements de population et des urgences climatiques, cette réunion a constitué un forum essentiel pour un dialogue stratégique sur l’engagement humanitaire du Canada. Les dirigeant-e-s d’organisations humanitaires canadiennes se sont réuni-e-s pour harmoniser leurs priorités communes, cerner les défis et explorer des approches collaboratives visant à renforcer l’impact collectif du secteur. 

La réunion de cette année était particulièrement opportune, car elle faisait suite à la nomination de l’honorable Randeep Sarai au poste de secrétaire d’État au Développement international du Canada. Le ministre Sarai s’est joint aux participant-e-s lors d’une réception organisée après la réunion par Coopération Canada et le Réseau, où il s’est entretenu directement avec les dirigeant-e-s du secteur et a réaffirmé l’engagement du Canada en faveur d’une action humanitaire fondée sur des principes. 

Les discussions qui ont eu lieu tout au long de la journée ont reflété l’urgence de relever les défis systémiques du secteur, qu’il s’agisse du financement humanitaire, de la protection des travailleurs humanitaires, du rôle du Canada dans la gouvernance mondiale ou de l’avenir de l’engagement multilatéral. Le ministre Sarai s’est réjoui de la poursuite de la collaboration et a exprimé son intérêt pour une planification conjointe afin de garantir que l’aide humanitaire du Canada reste adaptée, coordonnée et ancrée dans les réalités auxquelles sont confrontées les organisations de première ligne. 

Alors que nous partageons cette réflexion à l’occasion de la Journée mondiale des personnes réfugiées, nous tenons compte du coût humain des crises actuelles et de la responsabilité du Canada d’agir avec compassion et détermination. La réunion des chef-fe-s d’agence a réaffirmé la volonté du secteur de travailler en étroite collaboration avec le gouvernement afin de renforcer le leadership du Canada en matière d’intervention humanitaire. 
Coopération Canada et ses membres se réjouissent de travailler avec la secrétaire d’État Sarai afin de renforcer le rôle du Canada en tant que partenaire mondial fiable et guidé par des valeurs dans le domaine de l’intervention humanitaire. 

Réaction de Coopération Canada au Sommet des dirigeant-e-s du G7 de 2025

Réaction de Coopération Canada au Sommet des dirigeant-e-s du G7 de 2025

Le Sommet des dirigeant-e-s du G7 de 2025 s’est achevé à Kananaskis, en Alberta, marquant ainsi le 50e anniversaire du G7.

Le G7 avait l’occasion de montrer la voie, mais il n’a pas su saisir cette chance. Face à l’augmentation des besoins humanitaires et à l’aggravation des crises climatiques, des conflits et de la dette, le Sommet n’a pas fait preuve de l’urgence, de l’ambition et de la vision audacieuse nécessaires pour répondre aux crises convergentes d’aujourd’hui.

L’absence de dialogue significatif cette semaine sur la réduction des budgets d’aide, malgré l’escalade des besoins mondiaux, témoigne d’un recul inquiétant de la solidarité internationale. La priorité accordée aux dépenses militaires sans augmentation correspondante de l’aide au développement est une erreur de jugement mal avisée.

Le Sommet n’a pas été à la hauteur des ambitions des sommets précédents sur le développement, notamment celui des dirigeant-e-s du G8 à Kananaskis en 2002, où les dirigeant-e-s mondiaux-ales avaient placé l’Afrique et une coopération audacieuse au service du développement au cœur de leur agenda. La mention de l’allègement de la dette est loin de correspondre aux mesures concrètes nécessaires pour réformer les systèmes financiers mondiaux et remédier au fardeau insoutenable de la dette dans les pays à faible revenu.

Si nous saluons le renforcement du soutien du Canada à l’Ukraine, nous sommes préoccupé-e-s par le manque d’attention accordé aux crises au Soudan, au Sahel et en République démocratique du Congo. Bien que les appels à un cessez-le-feu à Gaza et à la protection des personnes civiles au Moyen-Orient soient positifs, nous regrettons l’absence d’engagements fermes en faveur du rétablissement de l’accès humanitaire et du respect du droit international humanitaire. Nous saluons l’opposition du G7 à la répression transnationale, qui constitue une affirmation importante de l’espace civique, des droits de la personne et du droit international.

Nous félicitons le Canada pour son leadership dans l’organisation de ce Sommet à un moment où le monde est en pleine mutation et pour ses efforts visant à refléter la complexité du paysage mondial actuel. Nous saluons la participation de dirigeant-e-s mondiaux-ales autres que celles et ceux du G7 et des dirigeant-e-s des Nations Unies et de la Banque mondiale, et nous notons avec optimisme les mesures prises en vue d’un meilleur alignement entre le G7 et le G20. Une plus grande cohérence entre les forums de gouvernance mondiale est essentielle pour relever les défis communs.

« En fin de compte, bien que ce Sommet ait été une démonstration de coopération internationale à un moment de profonde instabilité mondiale, il n’a pas été à la hauteur de la situation. Il n’a pas réussi à susciter l’ambition collective nécessaire pour faire face à l’aggravation des crises humanitaires, à l’aggravation des inégalités, aux conflits et aux menaces qui pèsent sur les droits humains », a déclaré Kate Higgins, directrice générale de Coopération Canada.

« Coopération Canada est prête à soutenir la présidence canadienne du G7 dans les mois à venir afin qu’elle devienne une force positive en cette période de bouleversements mondiaux », a-t-elle ajouté. « La société civile a un rôle essentiel à jouer dans l’élaboration des processus mondiaux tels que le G7, et nous continuerons à plaider en faveur d’une participation significative, notamment lors des prochaines réunions ministérielles du G7, afin de contribuer à bâtir un monde plus juste, plus sûr et plus durable. »

Notes aux rédacteur-trice-s

  • Coopération Canada est le porte-parole national des organisations canadiennes de développement international et d’aide humanitaire. Représentant plus de 100 organisations, nous rassemblons, coordonnons et défendons une coopération internationale efficace, inclusive et responsable qui contribue à un monde plus juste, plus sûr et plus durable.

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Gabriel Karasz-Perriau, gestionnaire sénior des communications
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(514) 945-0309

Réaction de Coopération Canada aux budget principal des dépenses pour 2025-2026

Réaction de Coopération Canada aux budget principal des dépenses pour 2025-2026

Le Budget principal des dépenses 2025–2026, déposé par le gouvernement du Canada le 27 mai 2025, prévoit des dépenses fédérales totalisant 486,9 milliards de dollars. Ce budget constitue un élément fondamental du plan de dépenses du gouvernement, détaillant les ressources financières nécessaires aux ministères et organismes pour offrir des programmes et services pendant l’exercice financier. Étant donné que le gouvernement n’a pas encore présenté de budget pour 2025-2026, ce document représente la meilleure indication actuelle de l’orientation des dépenses gouvernementales. 

Baisse du financement de l’aide internationale 

Un sujet de préoccupation majeur dans ce Budget principal des dépenses 2025–2026 est la baisse apparente des allocations pour l’aide internationale. Bien que les chiffres précis relatifs à l’Enveloppe de l’aide internationale (EAI) ne soient pas détaillés dans le Budget principal, la tendance générale indique une réduction du financement destiné aux initiatives de développement mondial.

Cela est préoccupant, compte tenu des défis mondiaux urgents qui nécessitent un appui soutenu, ainsi que de la promesse faite par le premier ministre Mark Carney lors de la campagne électorale fédérale de 2025, de ne pas réduire l’aide étrangère ni le financement du développement. 

Les chiffres les plus récents publiés par le gouvernement du Canada pour 2023-2024 indiquent que l’EAI s’élevait à 12,3 milliards de dollars et l’Aide publique au développement (APD) à 10,2 milliards de dollars. L’APD canadienne en 2023-2024, qui pouvait être dirigée vers d’autres objectifs que le soutien aux personnes réfugiées dans le pays donateur ou le soutien spécial à l’Ukraine et à la COVID-19, avait déjà diminué de 6 % par rapport à 2022-2023. 

Préparer le terrain pour une coopération internationale solide 

Alors que les crises mondiales s’intensifient, les besoins en matière de développement et d’aide humanitaire augmentent, et les manques de financement de la part d’autres donateurs clés se creusent. Il est impératif que le gouvernement maintienne et protège l’APD, et qu’il le fasse à travers une trajectoire budgétaire pluriannuelle pour l’Enveloppe de l’aide internationale, afin d’assurer des investissements opportuns, transparents et prévisibles. 

La transparence et la prévisibilité budgétaires sont essentielles pour maximiser l’impact de l’aide canadienne. Cela renforce la confiance des Canadien-ne-s et des partenaires internationaux-ales, tout en permettant une meilleure coordination, planification et allocation stratégique des ressources. 

De même, il est essentiel de protéger et d’accroître l’aide humanitaire, en respectant la tradition canadienne de soutien aux personnes les plus vulnérables en temps de crise. Le gouvernement s’est engagé à maintenir un budget annuel d’aide humanitaire internationale d’au moins 800 millions de dollars. En période de crise exacerbée, il devrait augmenter cet investissement en fonction des besoins mondiaux, en s’appuyant sur le leadership du Canada, qui a atteint un sommet de 1,3 milliard de dollars en 2022–2023. 

C’est aussi une occasion de moderniser le système d’aide internationale du Canada pour rendre notre engagement plus efficace, et pour mieux équilibrer le financement entre les canaux de la société civile, multilatéraux et bilatéraux afin de maximiser l’impact. Il convient également d’améliorer la flexibilité du financement pour soutenir le leadership local et répondre aux contextes changeants, tout en exploitant de nouveaux partenariats innovants au Canada et à l’international. 

Alors que le Canada se prépare à accueillir les dirigeant-e-s du monde au Sommet du G7 de 2025 plus tard ce mois-ci, nous attendons avec intérêt de voir comment il démontrera son leadership mondial en réaffirmant son engagement envers une coopération internationale fondée sur des principes et ayant un impact réel. 

Notes aux rédacteur-trice-s

  • Coopération Canada est le porte-parole national des organisations canadiennes de développement international et d’aide humanitaire. Représentant plus de 100 organisations, nous rassemblons, coordonnons et défendons une coopération internationale efficace, inclusive et responsable qui contribue à un monde plus juste, plus sûr et plus durable.

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Coopération Canada salue l’examen par les pairs du Canada mené par le CAD de l’OCDE

Coopération Canada salue l’examen par les pairs du Canada mené par le CAD de l’OCDE

Coopération Canada salue la publication de l’examen par les pairs du Canada réalisé par le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE pour 2025. Cet examen fournit une évaluation importante des progrès réalisés par le Canada dans la promotion d’une coopération internationale efficace, inclusive et cohérente. 

Nous sommes encouragé-e-s de constater que bon nombre des conclusions et recommandations de l’examen correspondent aux priorités régulièrement soulevées par la société civile canadienne. Le rapport préconise notamment une meilleure coordination entre la diplomatie, le commerce et le développement afin de garantir la cohérence des priorités et une action plus concertée ; un soutien accru au développement local grâce à un financement plus direct, au partage des capacités et à une inclusion significative des acteur-trice-s locaux-ales ; et un engagement plus cohérent et transparent avec les organisations de la société civile, notamment par l’amélioration des pratiques de consultation et une plus grande clarté sur la manière dont les commentaires sont pris en compte. 

Le rapport souligne également la nécessité de renforcer la participation du public et d’améliorer la communication des résultats aux Canadien-ne-s, recommandant au Canada d’améliorer son discours sur l’impact de l’aide internationale et d’accroître la transparence sur les résultats des projets.  

Cet examen est l’occasion opportune de réfléchir au rôle du Canada sur la scène internationale et de réaffirmer son engagement en faveur d’un leadership ambitieux et fondé sur des principes. 

En tant que coalition nationale d’organisations de coopération internationale, Coopération Canada se réjouit de travailler avec Affaires mondiales Canada pour : 

  • Donner suite aux principales recommandations visant à améliorer l’efficacité et la qualité de l’aide internationale du Canada
  • Renforcer la coordination entre les différents ordres de gouvernement et mettre en œuvre des approches pangouvernementales pour l’engagement mondial
  • Améliorer la transparence, la prévisibilité et l’accessibilité du financement et des partenariats
  • Faire progresser la participation du public et mieux communiquer les résultats et l’impact des efforts mondiaux du Canada, en collaboration avec notre réseau de plus de 100 membres à travers le pays

« Nous apprécions la participation significative de la société civile tout au long du processus d’examen par les pairs et remercions Affaires mondiales Canada et le CAD de l’OCDE pour leur ouverture au dialogue », a déclaré Shannon Kindornay, directrice générale adjointe de Coopération Canada. « Nous sommes impatient-e-s de travailler ensemble pour faire progresser les efforts visant à harmoniser les initiatives du Canada en matière de commerce, de diplomatie et de développement, à favoriser des approches davantage axées sur les communautés locales et à sensibiliser la population canadienne à l’impact des investissements stratégiques et fondés sur des principes du Canada dans la coopération internationale. »  

Notes aux rédacteur-trice-s 

  • Coopération Canada est la voix nationale des organisations canadiennes de développement international et d’aide humanitaire. Représentant plus de 100 organisations, nous rassemblons, coordonnons et défendons une coopération internationale efficace, inclusive et responsable qui contribue à un monde plus juste, plus sûr et plus durable.
  • Le Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) procède régulièrement à des examens par les pairs de ses pays membres afin d’évaluer l’efficacité, la qualité et l’impact de leur coopération internationale au développement. Ces examens évaluent les performances par rapport aux recommandations du CAD et aux normes internationales et fournissent des orientations pour améliorer les politiques et les pratiques futures. Les examens par les pairs ont lieu tous les cinq à six ans.
  • Coopération Canada a coordonné la participation de la société civile tout au long du processus d’examen par les pairs et a fourni des informations sur les priorités de la politique canadienne en matière de développement et d’aide humanitaire. Depuis 1968, Coopération Canada rassemble des organisations de la société civile qui œuvrent à l’échelle mondiale pour bâtir un monde plus juste, plus sûr et plus durable.

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Discours du Trône

Discours du Trône

Coopération Canada salue les engagements pris dans le discours du Trône visant à former une coalition de pays partageant les mêmes valeurs et croyant en la coopération internationale et à ce que le Canada joue un rôle de premier plan dans ces efforts, à commencer par le Sommet du G7 en juin. 
Cela s’inscrit dans le prolongement des mesures proposées par le gouvernement, qui reconnaissent que la souveraineté, la sécurité et la prospérité du Canada sont liées à la stabilité mondiale, ainsi que de la lettre de mandat adressée au Cabinet, qui invite le Canada à redéfinir ses relations internationales, commerciales et sécuritaires. 
Bien que le discours du Trône n’ait pas abordé les questions liées à l’égalité des genres, au développement international et à l’action humanitaire, nous prenons note des engagements pris précédemment par le premier ministre Carney et son gouvernement à cet égard. 
En tant que voix indépendante et coalition nationale pour la coopération internationale, Coopération Canada se réjouit donc de collaborer avec le gouvernement afin de : 

  • Maintenir et protéger l’aide publique au développement (APD) et œuvrer au renforcement des partenariats et de leur impact 
  • Protéger et élargir l’aide humanitaire et donner immédiatement la priorité au droit international humanitaire 
  • Défendre l’espace civique et les droits de la personne en réponse à la montée de l’autoritarisme mondial 
  • Faire progresser l’égalité des genres et tirer parti de la position et de l’expertise du Canada sur la scène internationale pour exercer une influence dans un contexte mondial de plus en plus polarisé 
  • Élaborer une politique étrangère canadienne cohérente qui intègre le développement international 

Le prochain Sommet des dirigeant-e-s du G7 sera une excellente occasion pour le Canada de faire preuve de leadership sur ces questions et d’obtenir des investissements significatifs du G7 dans l’aide internationale, de prendre des mesures pour lutter contre la crise mondiale de la dette et de promouvoir la réforme de l’architecture financière internationale. 

Notes aux rédacteur-trice-s

  • Coopération Canada est le porte-parole national des organisations canadiennes de développement international et d’aide humanitaire. Représentant plus de 100 organisations, nous rassemblons, coordonnons et défendons une coopération internationale efficace, inclusive et responsable qui contribue à un monde plus juste, plus sûr et plus durable.

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Déclaration de Coopération Canada sur Gaza

Déclaration de Coopération Canada sur Gaza

L’ensemble de la population de Gaza est poussé à l’extrême, affamée sous des bombardements incessants et des déplacements forcés répétés. Les taux de mortalité liés à la faim et aux maladies ont explosé tant chez les enfants que chez les adultes, en raison du siège imposé par Israël depuis 11 semaines, qui a coupé l’accès à la nourriture, à l’eau, à l’électricité et à l’aide médicale essentielle. Un nouveau rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) avertit qu’une famine est désormais « de plus en plus probable » à moins que le siège ne soit levé et que l’accès humanitaire ne soit rétabli de toute urgence. 

Depuis les 19 derniers mois, le monde assiste avec horreur à la mort de plus de 53 000 Palestinien-ne-s, pour la majorité des femmes et des enfants, en raison de la violence armée à Gaza. Il ne s’agit pas d’une catastrophe naturelle, mais d’une tragédie causée par des actions humaines. 

En tant que voix nationale de la coopération internationale, Coopération Canada appelle le gouvernement du Canada à prendre des mesures rapides, fortes et sans équivoque pour faire face à cette crise qui s’aggrave. 

L’aide humanitaire ne doit pas être instrumentalisée 

La crise s’aggrave, avec la proposition d’Israël de militariser la livraison de l’aide. Transformer l’aide humanitaire en un outil de contrôle expose encore davantage les personnes civiles, compromet la neutralité du travail humanitaire et menace de plonger Gaza dans un chaos accru. Cela met en péril les principes mêmes qui rendent l’action humanitaire possible et crée un dangereux précédent à l’échelle mondiale. 

Plus de 400 travailleur-euse-s humanitaires ont déjà perdu la vie à Gaza. Cela doit cesser. 

Les paroles doivent maintenant se transformer en actions 

Nous saluons les récentes déclarations du gouvernement canadien condamnant l’utilisation de la nourriture comme arme, ainsi que ses déclarations conjointes avec le Royaume-Uni et la France réaffirmant la nécessité d’une aide humanitaire indépendante et neutre. Ce sont des signaux importants d’une volonté internationale croissante, mais ils ne peuvent suffire à eux seuls. 

L’offensive militaire à Gaza ne ralentit pas, elle s’intensifie. Après 19 mois de destruction, de famine et de déplacements, il est temps pour le Canada de prendre une position claire et courageuse, tant par les paroles que par les actes, en conformité avec le droit international et la pression mondiale croissante. 

Notre appel à l’action 

Nous exhortons le gouvernement du Canada à entreprendre, avec détermination, les actions suivantes :  

  • Accroître la pression sur toutes les parties au conflit pour qu’elles adhèrent à un cessez-le-feu immédiat et définitif afin de protéger les civils, de permettre l’acheminement sûr et durable de l’aide humanitaire à Gaza, ainsi que la libération des otages et des prisonniers détenus illégalement. 
  • Redonner au Canada un rôle prépondérant sur la scène internationale, notamment dans le cadre du G7 et de la prochaine conférence des Nations unies sur une solution à deux États, pour accroître la pression en faveur d’une résolution rapide du conflit et du respect du droit humanitaire international.  
  • Indiquer clairement que le Canada ne fournira aucun soutien, financier ou autre, au mécanisme de distribution d’aide nouvellement proposé.  
  • S’opposer fermement aux mesures qui portent atteinte à l’impartialité et à l’indépendance des opérations humanitaires, en particulier le contrôle sur base des renseignements personnels des bénéficiaires ou du personnel. L’expérience montre qu’un tel contrôle imposé par Israël a été utilisé pour refuser arbitrairement l’accès à l’aide à des individus et à des organisations sans procédure ni explication. 
  • Prendre des mesures restrictives économiques et diplomatiques concrètes, en commençant par cesser toutes les exportations d’armes vers Israël (y compris par l’intermédiaire des États-Unis), tout en encourageant les États alliés à faire de même.  
  • Élargir les coalitions et les déclarations collectives avec les pays partageant les mêmes idées afin de rejeter fermement la politisation de l’aide par Israël ainsi que tout plan visant à intensifier les opérations militaires ou à déplacer davantage la population. 

Coopération Canada exprime sa solidarité avec le peuple de Gaza, et avec toutes les personnes à travers le monde qui sont contraintes de vivre dans des conditions inhumaines, une souffrance inimaginable et le déni de leur dignité la plus fondamentale.