Élections  2025 : Lettre ouverte aux cheffes et chefs de parti

Élections 2025 : Lettre ouverte aux cheffes et chefs de parti

Chères cheffes et chers chefs de parti,

Alors que le Canada entre dans la période électorale fédérale, il est clair que les préoccupations économiques, en particulier la menace des droits de douane américains et l’incertitude financière plus large, domineront la conversation. Ces défis sont réels et urgents. Cependant, ils ne peuvent se faire au détriment d’une discussion sérieuse sur la politique étrangère du Canada et son engagement dans le monde.

Les Canadiennes et les Canadiens défendent depuis longtemps la solidarité mondiale et les droits de la personne, non seulement en tant qu’idéaux, mais aussi en tant qu’éléments essentiels à notre propre sécurité, à notre économie et à notre position mondiale. Un monde stable et prospère profite au Canada.

Lorsque vous présenterez vos programmes respectifs lors de cette élection fédérale, les électrices et les électeurs du Canada s’attendent a une vision claire de la manière dont le Canada défendra ces valeurs en 2025 et au-delà.

Les besoins humanitaires ont augmenté. En 2025, plus de 300 millions de personnes dans le monde auront besoin d’une aide humanitaire et d’une protection urgentes. Ce chiffre sans précédent reflète l’escalade des conflits, les catastrophes lieés au climat et l’instabilité économique qui affectent les populations vulnérables dans le monde entier. Les droits de la personne et la démocratie sont menacées partout sur la planète. Le Canada doit agir. L’inaction d’aujourd’hui coûtera bien plus cher que l’engagement et la prévention soutenues de demain.

Le Canada a déjà fait preuve de leadership en temps de crise. Nous devons le faire à nouveau.

Soutenir celles et ceux qui sont dans le besoin n’est pas seulement un impératif moral. C’est un investissement dans la stabilité mondiale, la sécurité et notre avenir collectif. lnvestir dans la santé mondiale contribue a prévenir la propagation des maladies infectieuses. lnvestir dans le développement économique ouvre de nouveaux marchés aux entreprises canadiennes, ce qui stimule la creation d’emplois au pays.

Cheffes et chefs de parti, investir dans un Canada fort et engagé sur la scène mondiale n’est pas seulement la bonne chose à faire, c’est aussi dans notre intérêt.

Le prochain gouvernement ne manquera pas de défis à relever, qu’il s’agisse de s’attaquer aux crises du logement et du coût de la vie au pays ou de gérer une relation précaire avec les ÉtatsUnis. Ces priorités sont urgentes. Mais se retirer du monde serait une erreur de jugement à courte vue, contraire aux intérêts nationaux du Canada. Le moment est venu pour le Canada d’investir dans des partenariats variés et diversifiés avec des pays du monde entier.

Coopération Canada et nos membres s’engagent à travailler avec vous à l’élaboration d’une politique étrangère forte et fondée sur des valeurs qui défend les droits de la personne et la dignité, renforce la stabilité mondiale et assure notre avenir collectif. Nous sommes prêtes à offrir des perspectives et des idées sur la manière dont le Canada peut s’engager et s’impliquer, y compris dans la coopération internationale, dans un ordre mondial fortement perturbé. Comme tout système, la coopération internationale doit évoluer, et nous sommes prêt-e-s à travailler avec vous pour prendre part à ce changement.

Lorsque vous partagerez vos plateformes, nous vous invitons a présenter une vision claire et stratégique de l’engagement du Canada dans le monde. Les Canadiennes et les Canadiens méritent de savoir comment leur pays s’engagera dans le monde d’une manière qui reflète nos valeurs, respecte nos engagements, profite à notre pays et assure notre leadership mondial.

 

Cordialement,

Kate Higgins
Directrice générale de Coopération Canada

 

Coopération Canada réagit à la Stratégie du Canada pour l’Afrique

Coopération Canada réagit à la Stratégie du Canada pour l’Afrique

Ottawa, Ontario – Coopération Canada se réjouit de la publication de la Stratégie du Canada pour l’Afrique : Un partenariat pour une prospérité et une sécurité partagées, un cadre tant attendu pour renforcer l’engagement du Canada envers le continent africain. La Stratégie définit les principaux engagements, allant du renforcement de la coopération diplomatique et économique au soutien au développement, à l’adaptation au changement climatique, à la paix et aux droits de la personne. Il s’agit d’un pas en avant positif dans les relations du Canada avec l’Afrique.

Cependant, pour que la stratégie soit un succès, elle doit aller au-delà des mots et se traduire par des actions concrètes.

« La stratégie du Canada pour l’Afrique est un pas en avant vers un engagement plus clair et plus stratégique avec la région du monde qui connaît la croissance la plus rapide », a déclaré Kate Higgins, directrice générale de Coopération Canada. « Bien que cette stratégie marque un changement important, le Canada doit s’assurer qu’elle s’accompagne d’investissements clairs, d’objectifs mesurables et d’efforts diplomatiques, économiques et d’assistance internationale soutenu-e-s. »

« Dans un contexte géopolitique incertain, où d’autres battent en retraite, il est dans l’intérêt du Canada de maintenir son engagement à l’échelle mondiale. Le Canada ne peut pas se permettre de rester à l’écart pendant que d’autres nouent des partenariats plus solides avec l’Afrique », a déclaré Kate Higgins. « Coopération Canada s’engage à travailler avec ses membres et partenaires, au Canada et en Afrique, pour favoriser une relation Canada-Afrique axée sur l’action qui renforce la coopération internationale et contribue à façonner un monde plus sûr, plus juste et plus prospère. »

Notes aux rédacteur-trice-s

  • Ces dernières années, Coopération Canada et ses membres ont activement participé à des consultations et à des dialogues avec Affaires mondiales Canada, des commissions parlementaires, des parlementaires et d’autres acteurs sur l’engagement du Canada en Afrique.
  • Des recommandations ont été transmises au Parlement et à Affaires mondiales Canada en 2024.
  • Coopération Canada est la voix nationale des organisations canadiennes de développement international et d’aide humanitaire. Représentant plus de 100 organisations, nous réunissons, coordonnons et défendons une coopération internationale efficace, inclusive et responsable qui contribue à un monde plus juste, plus sûr et plus durable.

 

Pour toute demande de renseignements des médias, veuillez contacter :
Gabriel Karasz-Perriau
Gestionnaire principal des communications, Coopération Canada
(514) 945-0309
[email protected]

Déclaration de Coopération Canada sur les coupures de l’USAID et le rôle du Canada dans le monde

Déclaration de Coopération Canada sur les coupures de l’USAID et le rôle du Canada dans le monde

Coopération Canada est profondément préoccupée par le démantèlement de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et par l’impact de la pause immédiate de l’aide étrangère des États-Unis.

« Cette pause a déjà des conséquences catastrophiques sur les communautés du monde entier », a déclaré Kate Higgins, directrice générale de Coopération Canada. « Les crises alimentaires s’aggravent, les services de santé disparaissent et des communautés entières, dont beaucoup de femmes et d’enfants, sont laissées sans protection. Ces réductions coûtent des vies. Elles sapent également l’ordre mondial fondé sur des règles que le Canada défend depuis longtemps », a déclaré Mme. Higgins.

En tant que premier donateur mondial, le retrait des États-Unis crée un vide dangereux dans le système mondial d’aide humanitaire et de développement. Coopération Canada se tient aux côtés de ses partenaires aux États-Unis et dans le monde entier qui continuent de défendre le pouvoir de la coopération internationale.

Coopération Canada se réjouit que le gouvernement du Canada s’inquiète de l’impact de ces réductions et reconnaisse que l’aide internationale est un investissement dans la sécurité et le bien-être mondial et national.

Nous reconnaissons également que ces réductions, et la perturbation du système humanitaire mondial qui en résulte, ont lieu à un moment où la sécurité économique, et plus particulièrement les éventuels tarifs douaniers américains, sont la principale préoccupation des Canadiennes, des Canadiens et du gouvernement canadien.

Toutefois, l’engagement du Canada à l’étranger ne doit pas se réduire aux seules transactions économiques avec les États-Unis. En cette période d’incertitude mondiale, alors que d’autres se retirent, il est dans l’intérêt du Canada de rester engagé sur la scène internationale. Coopération Canada reconnaît que des mesures sont nécessaires pour moderniser le système mondial de développement et d’aide humanitaire. Cependant, les actions abruptes de l’administration américaine sont destructrices et coûteront des vies.

Le Canada a l’occasion d’intervenir et de fournir une aide internationale stratégique là où les besoins sont les plus grands et où les effets se feront le plus sentir. En tant que président en exercice du G7, nous exhortons le gouvernement du Canada à montrer l’exemple et à rallier les partenaires mondiaux autour d’engagements stratégiques et compatissants en faveur de la coopération internationale, de la stabilité et de l’action humanitaire.

« Investir dans l’aide internationale renforce les communautés, améliore la sécurité et permet au Canada d’exercer une influence dans un monde qui évolue rapidement », a déclaré Mme. Higgins. « C’est à la fois la bonne chose à faire et la chose intelligente à faire », a-t-elle ajouté.

« Coopération Canada et ses membres sont prêt-e-s à travailler avec le gouvernement, avec les Canadiennes et les Canadiens et avec d’autres partenaires pour s’assurer que le Canada demeure une force du bien dans le monde. »

Faits saillants du rapport Tendances de l’aide canadienne 2024

Faits saillants du rapport Tendances de l’aide canadienne 2024

Le rapport 2024 Tendances de l’aide canadienne, rédigé par Brian Tomlinson dans le cadre d’un partenariat entre AidWatch Canada et Coopération Canada, se penche sur quatre domaines clés : les tendances générales, l’évolution des priorités, la lutte contre la pauvreté et les canaux d’acheminement de l’APD canadienne. Le rapport vise à fournir des données, des preuves et des analyses sur les tendances de l’aide canadienne afin de soutenir le plaidoyer de la communauté de la coopération internationale sur l’APD canadienne. Les informations mises au jour dans ce rapport sont cruciales pour tous-tes celles et ceux qui suivent les contributions du Canada à l’aide internationale. Quatre documents sur les faits saillants accompagnent le rapport complet.

Le nouveau rapport sera lancé le 28 janvier avec des interventions de l’auteur, d’AMC et de la société civile, ainsi qu’un espace réservé aux questions-réponses.

Mobiliser la société civile canadienne dans la mise en œuvre de la Stratégie du Canada pour l’Indo-Pacifique

Mobiliser la société civile canadienne dans la mise en œuvre de la Stratégie du Canada pour l’Indo-Pacifique

Lancée en novembre 2022, la Stratégie du Canada pour l’Indo-Pacifique (ci-après la SIP ou la Stratégie), présente une approche globale et intégrée visant à élargir la présence du Canada et à renforcer les partenariats dans la région indo-pacifique afin de protéger et de promouvoir efficacement les intérêts canadiens. Compte tenu de l’essor de la région indo-pacifique et de ses répercussions profondes sur la vie des Canadiens et Canadiennes, le gouvernement du Canada a reconnu la nécessité d’élaborer une stratégie globale et pansociétale pour guider les actions du Canada dans cette région importante. La stratégie définit cinq objectifs stratégiques interdépendants :

  1. Promouvoir la paix, la résilience et la sécurité
  2. Développer les échanges commerciaux, les investissements et la résilience de la chaîne d’approvisionnement
  3. Investir dans les personnes et les connecter
  4. Construire un avenir durable et vert
  5. Le Canada, partenaire actif et engagé de l’Indo-Pacifique

 

Afin d’atteindre le troisième objectif de la SIP, à savoir Investir dans les personnes et les connecter, Affaires mondiales Canada (AMC) a collaboré avec Coopération Canada, un important rassembleur et la voix nationale des organisations de la société civile (OSC) canadienne engagées dans la coopération internationale, pour organiser une consultation publique sur la mise en œuvre de la SPI.

Le présent rapport présente une synthèse de « ce qui a été entendu » lors de la consultation du 15 janvier 2024, qui a rassemblé près de 225 participant.e.s à Ottawa (80 participant.e.s en personne) et en ligne (124 participant.e.s) issus des secteurs du développement, de la philanthropie, des affaires, du gouvernement et de la diplomatie.  Ce rapport reflète donc ce qui a été partagé et discuté lors de la consultation.  Il ne reflète aucunement les positions officielles ou les recommandations de Coopération Canada.

Réactions au budget 2024

Réactions au budget 2024

Quelle est notre réponse générale ? 

Le Budget fédéral canadien 2024 a été publié le 16 avril 2024. Depuis des mois, le secteur canadien de la coopération internationale travaille ensemble pour défendre collectivement de nouveaux engagements en matière d’aide internationale dans le budget 2024, notamment par le biais de notre lettre ouverte au premier ministre Trudeau, de notre plaidoyer sur la Colline du Parlement pendant la Semaine du développement international 2024 et de notre soumission au budget 2024.  Dans l’ensemble, le Budget 2024 est une bonne nouvelle pour le leadership canadien en matière de coopération internationale. Le budget comprend 350 millions de dollars de financement nouveau et supplémentaire pour l’aide humanitaire sur deux ans (150 millions de dollars en 2024-25 et 200 millions de dollars en 2025-26). À l’heure où les besoins humanitaires augmentent dans le monde entier, où des décennies de progrès en matière de développement sont menacées et où d’autres pays donateurs réduisent leur aide, cet afflux de nouveaux fonds est le bienvenu.  En partenariat avec CanSFE, Au-delà de nos frontières et d’autres coalitions et organisations, nous avons publié une déclaration commune en réaction au budget. Nous remercions sincèrement plus de 100 organisations, parmi nos membres et au-delà, qui ont signé notre déclaration conjointe. Nous avons également été heureux de constater une certaine reprise dans les médias, notamment par CBC, CTV et La Presse. 

Que contient le budget en matière d’aide internationale ?  

Bien que le budget n’inclue pas toutes les demandes que nous avons formulées dans le cadre de notre plaidoyer, nous reconnaissons que le contexte économique national du Canada est actuellement difficile et nous avons accueilli favorablement l’engagement du gouvernement à s’impliquer sur la scène internationale. Nous espérons que ces 350 millions de dollars de fonds nouveaux et supplémentaires pour l’aide humanitaire aideront les organisations canadiennes à travailler avec leurs partenaires dans certaines des crises humanitaires les plus difficiles dans le monde, notamment au Moyen-Orient, en Haïti, au Soudan, au Yémen et au Sahel.  Parmi les autres composantes de financement pertinentes pour la coopération internationale, citons : 

  • 216,7 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2025-26, pour la part du Canada dans l’augmentation générale du capital de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) pour la reconstruction de l’Ukraine. 
  • 159,1 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2024-25, avec un amortissement restant de 5,9 millions de dollars, pour soutenir la transformation d’Affaires mondiales Canada. 
  • Un réengagement de 10 millions de dollars par an d’ici 2025 pour soutenir la programmation de l’aide internationale en faveur des droits des LGBTIQ dans le monde. 
  • Une somme estimée à 146,3 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2027-28, pour acheter les actions attribuées au Canada dans IDB Invest, qui catalysera le financement du secteur privé pour soutenir les opportunités économiques pour les femmes en Amérique latine et dans les Caraïbes. 
  • 81 millions de dollars pour 2024-25 afin de préparer la présidence canadienne du G7 en 2025 (dont une partie, nous l’espérons, pourra soutenir l’engagement avec la société civile sur les priorités de la présidence canadienne). 

En ce qui concerne les annonces non monétaires, le budget contient des références à l’importance de moderniser et d’investir dans les institutions financières internationales, y compris l’introduction d’amendements législatifs au Canada pour mieux permettre au capital hybride et à d’autres formes de financement innovant d’être utilisés pour soutenir les besoins de financement des pays en voie de développement. Il mentionne également une nouvelle phase du Programme d’innovation en matière d’aide internationale (PIAI), qui se concentre sur les petites transactions à fort impact. Nous sommes impatient-e-s de travailler avec le gouvernement sur la conception et la mise en œuvre de ce programme. 

 

Qu’est-ce qui manquait dans le budget 2024 ? 

La transparence budgétaire !  Alors que les dernières années ont vu la présentation d’estimations approximatives du montant total de l’enveloppe d’aide internationale (EAI), le document budgétaire de cette année ne tente même pas de fournir un chiffre. En l’absence d’informations sur les tendances de la base budgétaire, sur les ventilations sectorielles ou par type de dépenses, ou sur les plans de dépenses prévisionnels pluriannuels, il est difficile de savoir si le budget de l’aide augmente ou diminue, et ce qui attend le budget canadien de l’aide internationale. Nous avons dû deviner le budget total de l’EAI pour cette année. Il a été estimé à environ 7,2 milliards de dollars par an.  Si tel est le cas, cela signifierait que le budget de l’EAI a augmenté d’environ 5 % par rapport aux 6,89 milliards de dollars de l’année dernière.  Nous avons également plaidé pour que l’aide internationale à l’Ukraine s’ajoute à l’aide stable ou croissante au reste du monde, et pour suivre les investissements d’aide internationale qui répondent à la guerre en Ukraine en lançant un outil de suivi de l’aide à l’Ukraine ou à l’Europe de l’Est. Aucun engagement n’a été pris à cet égard.  Enfin, alors que ce budget mettait l’accent sur l’aide humanitaire vitale qui fait cruellement défaut en ce moment, le budget 2024 ne prévoyait aucune augmentation de l’aide au développement à plus long terme, des investissements dans des programmes et des partenariats qui soutiennent un monde plus sûr, plus juste et plus durable. 

 

Envisager 2025 ! 

À l’approche de la présidence canadienne du G7 en 2025, nous attendons du gouvernement qu’il travaille avec d’autres pour tirer parti d’engagements mondiaux audacieux à l’appui de la coopération internationale. Au terme d’un cycle budgétaire relativement positif, au cours duquel nous avons obtenu de nouveaux fonds pour l’aide internationale dans un contexte budgétaire difficile, il sera très bientôt temps de présenter nos priorités pour le budget 2025 et la présidence canadienne du G7. Coopération Canada se réjouit de travailler avec ses membres sur cet important plaidoyer !