19 octobre 2020 – Ottawa, ON – Au cours des six derniers mois, le secteur de la coopération internationale du Canada a observé avec inquiétude l’évolution de la couverture médiatique et des enquêtes concernant l’organisme WE Charity et ses organisations connexes. Dans son ensemble, le secteur s’est abstenu de toute déclaration qui pourrait interférer avec les enquêtes en cours sur un organisme de bienfaisance dont les opérations internes restent inconnues de la plupart.
Nous avons pris ce temps pour nous interroger concernant les multiples effets des asymétries de pouvoir, réfléchir aux améliorations potentielles de nos modèles de gouvernance et de partenariat et engager un dialogue transparent et tourné vers l’avenir avec le public canadien. Le Code d’éthique de Coopération Canada, qui compte plus de 90 organisations signataires, est une ressource clef qui guide les conversations sur la responsabilité et les fondements normatifs de notre secteur. Par le biais de ce code d’éthique, les membres de Coopération Canada s’engagent publiquement à respecter des principes fondamentaux, notamment la transparence organisationnelle, la redevabilité et l’intégrité. Ils s’engagent à prévenir et à éviter les conflits d’intérêts, à se conformer aux lois locales et à gérer les fonds de manière appropriée et responsable.
Coopération Canada coordonne également le Centre canadien d’expertise sur la prévention de l’exploitation et des abus sexuels, Digna, et travaille à la mise en place de structures pour un programme antiraciste pan-sectoriel. Nous facilitons également les discussions stratégiques sur les moyens d’améliorer la durabilité et l’appropriation des initiatives de coopération internationale et d’améliorer la législation nationale obsolète, datant des années 1950, qui encadre le secteur caritatif.
« Les histoires récentes concernant les opérations de WE Charity et ses organisations affiliées au Kenya sont profondément préoccupantes et ne sont aucunement représentatives du fonctionnement typique des organisations humanitaires et de développement international », a déclaré Nicolas Moyer, PDG de Coopération Canada.
Les nombreuses histoires qui tourbillonnent autour des organisations WE soulignent également l’importance de structures et de pratiques transparentes pour les organisations de la société civile, et la valeur des cadres sectoriels et de communautés de pratique pour faire progresser les meilleures pratiques en matière de redevabilité et de gouvernance.
WE Charity est restée, pour l’essentiel, en dehors des plates-formes collectives du secteur canadien de la coopération internationale. L’organisme de bienfaisance ne fait pas partie des quatre-vingt-onze membres de Coopération Canada, n’a pas signé le code d’éthique susmentionné et est la seule grande organisation canadienne de développement international autoproclamée qui ne fait partie d’aucun des groupes nationaux de coordination et de consultation du secteur. Cet organisme ne fait pas non plus partie de nos engagements conjoints, de nos campagnes de plaidoyer, de nos groupes de suivi des politiques ou de nos cadres de responsabilisation. Sans ces interactions qui permettent le partage de bonnes pratiques et une communication transparente, nous sommes incapables de comprendre pleinement les processus opérationnels des organisations WE. Pourtant, les histoires qui tourbillonnent autour de ces organisations ont un impact réel sur la confiance du public envers les autres qui travaillent à l’échelle mondiale pour un monde meilleur, plus juste et plus équitable.
Les organisations de coopération internationale opèrent dans différents contextes partout au monde, souvent dans des circonstances complexes et difficiles, travaillant pour faire avancer la santé, les droits de la personne, l’égalité des sexes, l’éducation, la protection des réfugiés, la sécurité alimentaire et la nutrition, l’adaptation aux changements climatiques, et bien d’autres programmes. Indépendamment de leurs priorités de programme respectives, tous nos membres conviendraient que notre capital institutionnel commun principal est la confiance du public. Sans confiance, nous sommes incapables d’accomplir notre travail essentiel, de former des partenariats équitables, de collaborer avec les communautés, les gouvernements et les acteurs du secteur privé, ou de mobiliser des ressources pour l’aide internationale. Pour protéger cette confiance, nos organisations font systématiquement preuve de prudence pour éviter des structures financières inutilement complexes et des situations, réelles et perçues, de conflits d’intérêts. Assurer la transparence de nos efforts et entretenir des relations fondées sur la confiance a été et reste une priorité absolue du secteur.
Tenu part leur obligation de reddition de comptes, les organisations du secteur de la coopération internationale sont soumises aux règlements de l’Agence du revenu du Canada et des autorités réglementaires de toutes les juridictions où elles opèrent, aux exigences de leurs bailleurs de fonds, comme Affaires mondiales Canada, ainsi qu’à celles des fédérations et des réseaux auxquels beaucoup appartiennent. Ces approches sont appuyés par des mécanismes de plainte et des processus d’audit auxquels les organisations sont soumises.
Bien que l’engagement du secteur privé demeure une partie importante du travail de développement communautaire, les collaborations avec des organisations du secteur privé doivent soutenir des fins caritatives. Les organisations caritatives ne peuvent pas servir à soutenir les objectifs des entreprises privées et des mécanismes législatifs et réglementaires rigoureux sont en place pour s’en assurer.
Coopération Canada prend au sérieux toute allégation de pratiques contraires à l’éthique dans notre secteur et condamne toute violation de la confiance du public et de la législation internationale ou nationale sur les activités de bienfaisance. Nous continuerons à soutenir la coordination sectorielle autour des pratiques éthiques et des structures de gouvernance, offrirons des plates-formes de partage des bonnes pratiques dans ce domaine et soutiendrons nos membres à s’engager dans des dialogues équitables et transparents avec les parties prenantes du secteur, les partenaires nationaux et internationaux, les communautés que nous nous efforçons de servir et le public canadien.
Coopération Canada invite toutes les organisations canadiennes œuvrant dans le domaine du développement international et de l’aide humanitaire à se joindre à nos membres pour faire progresser les objectifs communs et les meilleures pratiques alors que nous cherchons tous à contribuer à un monde meilleur, plus juste et inclusif pour tous.
Questions des médias
Kat Guerin
Gestionaire des communications
Cooperation Canada
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