Quelle est notre réponse générale ? 

Le Budget fédéral canadien 2024 a été publié le 16 avril 2024. Depuis des mois, le secteur canadien de la coopération internationale travaille ensemble pour défendre collectivement de nouveaux engagements en matière d’aide internationale dans le budget 2024, notamment par le biais de notre lettre ouverte au premier ministre Trudeau, de notre plaidoyer sur la Colline du Parlement pendant la Semaine du développement international 2024 et de notre soumission au budget 2024.  Dans l’ensemble, le Budget 2024 est une bonne nouvelle pour le leadership canadien en matière de coopération internationale. Le budget comprend 350 millions de dollars de financement nouveau et supplémentaire pour l’aide humanitaire sur deux ans (150 millions de dollars en 2024-25 et 200 millions de dollars en 2025-26). À l’heure où les besoins humanitaires augmentent dans le monde entier, où des décennies de progrès en matière de développement sont menacées et où d’autres pays donateurs réduisent leur aide, cet afflux de nouveaux fonds est le bienvenu.  En partenariat avec CanSFE, Au-delà de nos frontières et d’autres coalitions et organisations, nous avons publié une déclaration commune en réaction au budget. Nous remercions sincèrement plus de 100 organisations, parmi nos membres et au-delà, qui ont signé notre déclaration conjointe. Nous avons également été heureux de constater une certaine reprise dans les médias, notamment par CBC, CTV et La Presse. 

Que contient le budget en matière d’aide internationale ?  

Bien que le budget n’inclue pas toutes les demandes que nous avons formulées dans le cadre de notre plaidoyer, nous reconnaissons que le contexte économique national du Canada est actuellement difficile et nous avons accueilli favorablement l’engagement du gouvernement à s’impliquer sur la scène internationale. Nous espérons que ces 350 millions de dollars de fonds nouveaux et supplémentaires pour l’aide humanitaire aideront les organisations canadiennes à travailler avec leurs partenaires dans certaines des crises humanitaires les plus difficiles dans le monde, notamment au Moyen-Orient, en Haïti, au Soudan, au Yémen et au Sahel.  Parmi les autres composantes de financement pertinentes pour la coopération internationale, citons : 

  • 216,7 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2025-26, pour la part du Canada dans l’augmentation générale du capital de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) pour la reconstruction de l’Ukraine. 
  • 159,1 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2024-25, avec un amortissement restant de 5,9 millions de dollars, pour soutenir la transformation d’Affaires mondiales Canada. 
  • Un réengagement de 10 millions de dollars par an d’ici 2025 pour soutenir la programmation de l’aide internationale en faveur des droits des LGBTIQ dans le monde. 
  • Une somme estimée à 146,3 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2027-28, pour acheter les actions attribuées au Canada dans IDB Invest, qui catalysera le financement du secteur privé pour soutenir les opportunités économiques pour les femmes en Amérique latine et dans les Caraïbes. 
  • 81 millions de dollars pour 2024-25 afin de préparer la présidence canadienne du G7 en 2025 (dont une partie, nous l’espérons, pourra soutenir l’engagement avec la société civile sur les priorités de la présidence canadienne). 

En ce qui concerne les annonces non monétaires, le budget contient des références à l’importance de moderniser et d’investir dans les institutions financières internationales, y compris l’introduction d’amendements législatifs au Canada pour mieux permettre au capital hybride et à d’autres formes de financement innovant d’être utilisés pour soutenir les besoins de financement des pays en voie de développement. Il mentionne également une nouvelle phase du Programme d’innovation en matière d’aide internationale (PIAI), qui se concentre sur les petites transactions à fort impact. Nous sommes impatient-e-s de travailler avec le gouvernement sur la conception et la mise en œuvre de ce programme. 

 

Qu’est-ce qui manquait dans le budget 2024 ? 

La transparence budgétaire !  Alors que les dernières années ont vu la présentation d’estimations approximatives du montant total de l’enveloppe d’aide internationale (EAI), le document budgétaire de cette année ne tente même pas de fournir un chiffre. En l’absence d’informations sur les tendances de la base budgétaire, sur les ventilations sectorielles ou par type de dépenses, ou sur les plans de dépenses prévisionnels pluriannuels, il est difficile de savoir si le budget de l’aide augmente ou diminue, et ce qui attend le budget canadien de l’aide internationale. Nous avons dû deviner le budget total de l’EAI pour cette année. Il a été estimé à environ 7,2 milliards de dollars par an.  Si tel est le cas, cela signifierait que le budget de l’EAI a augmenté d’environ 5 % par rapport aux 6,89 milliards de dollars de l’année dernière.  Nous avons également plaidé pour que l’aide internationale à l’Ukraine s’ajoute à l’aide stable ou croissante au reste du monde, et pour suivre les investissements d’aide internationale qui répondent à la guerre en Ukraine en lançant un outil de suivi de l’aide à l’Ukraine ou à l’Europe de l’Est. Aucun engagement n’a été pris à cet égard.  Enfin, alors que ce budget mettait l’accent sur l’aide humanitaire vitale qui fait cruellement défaut en ce moment, le budget 2024 ne prévoyait aucune augmentation de l’aide au développement à plus long terme, des investissements dans des programmes et des partenariats qui soutiennent un monde plus sûr, plus juste et plus durable. 

 

Envisager 2025 ! 

À l’approche de la présidence canadienne du G7 en 2025, nous attendons du gouvernement qu’il travaille avec d’autres pour tirer parti d’engagements mondiaux audacieux à l’appui de la coopération internationale. Au terme d’un cycle budgétaire relativement positif, au cours duquel nous avons obtenu de nouveaux fonds pour l’aide internationale dans un contexte budgétaire difficile, il sera très bientôt temps de présenter nos priorités pour le budget 2025 et la présidence canadienne du G7. Coopération Canada se réjouit de travailler avec ses membres sur cet important plaidoyer !