La Journée du chandail orange découle de l’histoire d’une survivante des pensionnats, Phyllis Webstad, de la Première nation Stswecem’c Xgat’tem. À l’âge de 6 ans, Phyllis a été contrainte par le gouvernement canadien à fréquenter un pensionnat. Pour son premier jour, elle était impatiente de porter son chandail orange vif, mais dès son arrivée, on le lui a immédiatement enlevé. Phyllis a déclaré : « La couleur orange m’a toujours fait penser à cela et au fait que mes sentiments ne comptaient pas, que personne ne s’en souciait et que j’avais l’impression de ne rien valoir. Nous tous, les petits enfants, nous pleurions, et personne ne s’en souciait. » 

 

Les effets troublants des pensionnats persistent encore aujourd’hui et les traumatismes intergénérationnels s’inscrivent dans la vie des autochtones. Cette base fondamentale est établie à partir du génocide de la langue, de la culture, des traditions, des systèmes parentaux et des pratiques spirituelles. Les communautés autochtones sont submergées par les traumatismes, les maladies mentales, la toxicomanie et les taux de suicide élevés. Il s’ensuit une surreprésentation au sein du système de protection de l’enfance et du système de justice pénale. La pauvreté, le phénomène des sans-abri, l’insécurité alimentaire et les problèmes de santé chroniques sont autant d’autres questions qui ne font qu’effleurer le sujet. Il est plus important que jamais que les Canadien-ne-s établi-e-s soient solidaires et fassent entendre la voix des peuples autochtones de l’île de la Tortue. 

 

Le 30 septembre, nous appelons l’humanité à se centrer et à soutenir les survivant-e-s, leurs familles et à penser aux jeunes vies qui ne sont pas rentrées chez elles. Les intentions doivent être orientées vers l’apprentissage, la création d’un espace et d’un dialogue mondial sur les conséquences horribles des pensionnats et la résurgence des peuples autochtones. Même en tant qu’adulte, l’enfant innocent vit toujours en chacun de nous. La journée du chandail orange est l’occasion d’honorer ces guerriers et guerrières et de les écouter. Chaque enfant compte. 

 

– Deena Watson  

Agente de la gouvernance autochtone de VIDEA