Pour la deuxième année, Coopération Canada célèbre le Mois de l’histoire des Noirs en mettant en lumière les voix et les contributions des leaders noirs de la coopération internationale canadienne. Dans le cadre de cette campagne numérique, nous dressons le profil des artisans du changement, des innovateurs et des perturbateurs qui façonnent le secteur, en partageant leurs réalisations, leurs défis et leurs perspectives. En amplifiant ces histoires, nous visons à favoriser une plus grande reconnaissance du leadership noir et à inspirer un dialogue significatif sur l’équité et l’inclusion dans la coopération internationale. Rejoignez-nous pour reconnaître et honorer ces incroyables leaders tout au long du mois de février !

Cette semaine, nous vous invitons à rencontrer Isaac Bayor, analyste politique principal au Canadian Lutheran World Relief (CLWR).

Pourquoi avez-vous décidé de travailler dans la coopération internationale et quels ont été les points forts de votre carrière ? 

Le monde de la coopération internationale est complexe, mais il s’agit avant tout de rassembler des personnes au-delà des frontières pour créer un changement significatif. Comme l’a dit un jour Desmond Tutu, « Faites votre part du bien là où vous êtes ; ce sont ces petites actions de bien qui, mises bout à bout, bouleversent le monde ». Cette conviction est au cœur de mon engagement dans ce domaine, sachant que même les petits actes de gentillesse peuvent conduire à une transformation durable. 

L’un des moments forts de ma carrière a été de diriger le conseil d’administration de l’Africa Canada Policy Innovation Lab, une petite organisation à but non lucratif, mais très influente, afin de redéfinir son orientation stratégique. Cette expérience m’a permis de mettre à profit mon expérience de la coopération internationale pour promouvoir un nouveau discours, fondé sur le respect mutuel et les partenariats innovants entre l’Afrique et le Canada. L’objectif était de passer d’un modèle d’aide descendant à un modèle de croissance partagée, en tirant parti et en renforçant les avantages comparatifs des deux régions pour relever les défis mondiaux urgents communs et promouvoir la prospérité mutuelle. 

Quelles expériences ont influencé votre carrière en tant que personne noire dans le secteur de la coopération internationale ? 

Comme beaucoup d’immigrant-e-s au Canada, j’ai plusieurs casquettes, et le croisement de mes identités en tant que personne noire et immigrante a profondément façonné ma carrière. Je me retrouve souvent à faire le pont entre différents mondes, à naviguer dans les espaces politiques tout en apportant les perspectives de ma communauté. Cette double perspective enrichit mon approche de l’élaboration des politiques, mais nécessite également une réflexion constante sur ma position. Elle m’a rendu très consciente des dynamiques de pouvoir et des contextes historiques qui influencent encore le secteur de la coopération internationale. Cette prise de conscience m’amène à me poser quotidiennement une question cruciale : comment dépasser l’héritage de l’aide, enraciné dans la hiérarchie et la dépendance, et transformer la coopération internationale en un véritable partenariat pour une croissance et une prospérité partagées ? 

Quels sont vos espoirs pour l’avenir et quels conseils donneriez-vous à celles et ceux qui souhaitent travailler dans la coopération internationale ? 

Je rêve d’un avenir où la coopération internationale deviendrait un espace dynamique d’innovation, où des partenariats créatifs favoriseraient la prospérité mutuelle entre les régions. À celles et ceux qui aspirent à entrer dans ce domaine, je conseille d’adopter une pensée audacieuse, de faire preuve d’adaptabilité et d’ouverture d’esprit. Notre secteur est confronté à un paysage géopolitique en rapide évolution et à des défis mondiaux émergents qui exigent des idées nouvelles. Les approches conventionnelles qui nous ont servi par le passé ne suffisent plus. 

Isaac Bayor

Isaac Bayor