La Banque canadienne de grains (BCG) travaille en vue d’éradiquer la faim dans le monde en fournissant de la nourriture en temps de crise, en aidant les gens à cultiver des aliments pour se nourrir eux-mêmes, et en fournissant un soutien nutritionnel aux personnes souffrant de malnutrition. Éradiquer la faim dans le monde est un noble objectif. Est-ce que la BCG a une histoire de réussite à partager en lien avec la quête qu’elle mène pour atteindre cet objectif ?
Chaque fois qu’une famille qui souffre de la faim est en mesure d’accéder à de la nourriture en raison d’un système de protection sociale fonctionnel ou de secours alimentaires opportuns, il s’agit d’une réussite. Je me souviens d’une discussion que j’ai eue avec une veuve au Niger alors que nous regardions ses deux jeunes garçons se chamailler dans la cour. Elle mentionnait que, quelques mois plus tôt seulement, ils n’auraient pas eu l’énergie nécessaire pour se chamailler en raison de la pénurie alimentaire causée par la grave sécheresse qui avait ravagé ses cultures. La ration mensuelle que nous fournissions était suffisante pour assurer l’alimentation dont la famille avait besoin et lui permettait de ne pas être obligée de s’endetter ou de vendre sa terre pour survivre. Ça, c’est une réussite. Bien sûr, nous travaillons également à renforcer la résilience des communautés face à la sécheresse. De voir pousser le maïs dans les champs des petits paysans, au Kenya, qui ont adopté des pratiques d’agriculture de conservation pendant que le maïs des champs voisins ne pousse pas en raison de la sécheresse, c’est une réussite. Nous avons investi des ressources importantes dans la promotion de l’agriculture de conservation pour améliorer la santé des sols et la résilience à la sécheresse, et nous voyons de plus en plus de gens adopter ces pratiques. Quand tous les voisins auront adopté ces pratiques, là nous pourrons dire que nous avons vraiment réussi.
La BCG a joué un rôle déterminant pour mettre fin à l’aide alimentaire liée au Canada. Qu’est-ce qui a poussé la BCG à mettre de l’avant cette initiative politique et pourquoi a-t-elle été un succès ?
Les origines de la Banque Canadienne de Grains impliquent des agriculteurs canadiens partageant des grains qu’ils avaient produits. Notre identité propre était liée à l’expédition de grains canadiens. Et dans de nombreux cas, c’était très sensé. Cependant, nous n’étions pas toujours en mesure d’offrir une aide aussi opportune que nous l’aurions souhaité. Nous avons parfois eu à échanger des grains canadiens contre d’autres produits alimentaires nécessaires ou préférés. Il y a eu de nombreux cas où il était plus coûteux d’expédier des aliments canadiens plutôt que d’en acheter localement ou régionalement. Et nous étions inquiets de perturber les marchés locaux. Plaider pour un tel changement nécessitait d’avoir des conversations approfondies avec les agriculteurs canadiens et leurs organisations afin de leur expliquer pourquoi mettre fin à l’aide alimentaire liée était une chose tout à fait sensée et que cela ne nuirait pas aux agriculteurs canadiens. Notre soutien aux agriculteurs, qui ont à cœur les familles paysannes dans d’autres parties du monde, s’est avéré crucial pour convaincre les organisations agricoles et leurs voisins d’accepter ce changement de politique. Une fois que les principales organisations agricoles ont convenu de ne pas s’opposer au changement, le gouvernement a été en mesure d’aller de l’avant avec le changement de politique.
Qu’est-ce que les gens seraient surpris d’apprendre au sujet de la BCG ?
Ce n’est pas tout le monde qui sait que la Banque canadienne de grains est une association de 15 églises et organismes religieux canadiens. Nous sommes un organisme à base confessionnelle avec de profondes racines dans la communauté des agriculteurs et fermiers canadiens. Toute notre programmation internationale est dispensée par nos Églises membres et leurs partenaires. Même si nous sommes mieux connus pour nos programmes d’aide alimentaire, nous sommes aussi l’un des plus gros bailleurs de fonds du Canada pour les programmes d’agriculture et de nutrition.