Au cours du long week-end de la Fête du Travail, le Groupe de diffusion des débats a annoncé les thèmes des débats officiels des chefs fédéraux qui auront lieu mercredi et jeudi soirs cette semaine. La politique étrangère et tout ce qu’elle englobe est manifestement absente du débat en anglais. 

Tout au long de la campagne, les chefs ont pris des engagements importants en matière de logement abordable et de soins de santé; des domaines de politique qui relèvent de la compétence des provinces. Contrairement à ces questions, la politique étrangère, notamment toutes ses facettes en matière de commerce, de développement international, de santé mondiale, de défense et d’immigration, relève uniquement du gouvernement fédéral. Dans le seul débat officiel qui se tiendra en anglais, les chefs doivent être interrogés sur les nombreuses questions cruciales de politique étrangère qui continuent à ébranler les Canadiens et les Canadiennes tout au long de la campagne. 

Pendant des semaines, l’Afghanistan a fait la une des journaux, mettant en lumière les leaders communautaires, les travailleurs humanitaires et les défenseurs des droits des femmes qui ont travaillé aux côtés des Canadien-ne-s pour construire un avenir pour leur pays dont ils pourraient être fiers. Les chefs de tous les partis politiques doivent faire preuve de transparence quant à leur plan pour la région, à la responsabilité du Canada envers les nombreuses personnes laissées de côté et à la manière dont l’expérience de l’Afghanistan devrait façonner la politique étrangère canadienne dans les décennies à venir. 

Au moment où ces histoires disparaissent des journaux, il est essentiel de ne pas les oublier. Cela est également vrai pour les milliards de personnes dans le monde qui n’ont pas encore reçu de vaccin contre la COVID-19. À l’heure où les Canadien-ne-s sont aux prises avec une quatrième vague croissante de la pandémie, il est clair que nous ne pourrons pas mettre fin à la COVID-19 ici tant que nous n’y mettrons pas fin partout.  Pourtant, aujourd’hui, moins de 2 % des personnes vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire ont été vaccinées. Cette statistique indique que nous sommes loin d’avoir terminé notre lutte contre ce virus.  L’approche du Canada en matière de politique étrangère jouera un rôle important pour mettre fin à la menace des nouvelles variantes et préserver notre relance économique. 

Notre relance mondiale après la COVID-19, et le risque de perdre deux décennies de progrès sur les droits des femmes en Afghanistan ne sont que quelques-unes des conversations mondiales importantes qui ne peuvent être balayées sous le tapis. Inclure la politique étrangère dans le débat en français est une étape importante, mais ce n’est tout simplement pas suffisant. En 2019, plus de 14 millions de Canadien-ne-s ont suivi le débat en anglais, contre 5 millions de téléspectateurs pour le débat en français. Les chefs doivent rendre des comptes aux Canadien-ne-s dans les deux langues officielles. Dans l’état actuel des choses, la majeure partie du pays n’entendra pas les plans des partis concernant un pilier central de la responsabilité fédérale. 

Nicolas Moyer, Directeur général de Coopération Canada, déclare : « Les débats sont importants pour notre démocratie. Ils devraient avoir de l’importance, mais ils ne peuvent pas en avoir lorsque des questions majeures sont écartées. C’est pourquoi nous nous sommes joints à de nombreuses associations dans le domaine de la politique étrangère depuis le début des élections pour demander à la commission des débats d’inclure la politique étrangère comme thème de débat. Notre pays et notre monde étant à un tournant, le plan du Canada pour son rôle dans le monde n’a jamais été aussi important. » 

Lors de cette élection, donnons à nos chefs l’occasion d’avoir une conversation honnête avec les Canadien-ne-s sur notre avenir mondial en mettant la politique étrangère à l’ordre du jour.