Assurer la sécurité des canadiens et des canadiennes est le rôle le plus important du gouvernement. Cela signifie qu’il faut éradiquer la COVID-19 du monde entier, s’attaquer de toute urgence à la crise climatique et assurer une relance équitable après la pandémie. Notre économie est mondiale, notre population est multiculturelle et nous ne pouvons pas résoudre les défis mondiaux de manière isolée. Le Canada ne se rétablira pas tant que le monde ne le sera pas. 

Aujourd’hui, le gouvernement du Canada a annoncé des mesures budgétaires visant à éradiquer la COVID-19. Ces mesures comprennent 375 millions de dollars pour la réponse à la pandémie mondiale ; une contribution essentielle qui permettra de sauver des vies. Pourtant, ce chiffre modeste est en contradiction avec les engagements pris par le gouvernement l’an dernier, qui s’élevaient à environ 1,2 milliard de dollars. Par ailleurs, il ne reflète pas les besoins humanitaires pressants à l’échelle mondiale et n’y répond pas : 97 millions de personnes sont au seuil de l’extrême pauvreté et 270 millions sont confrontées à une faim aiguë. La COVID-19 n’est pas une crise passagère. Elle exige un leadership politique et des investissements stratégiques pour rattraper les 25 années de progrès réalisés en matière de développement humain, perdues au cours des 25 premières semaines de la pandémie mondiale. Le budget d’aujourd’hui est une occasion ratée de faire preuve d’un tel leadership politique. 

Les femmes et les filles, les communautés marginalisées et les pays historiquement défavorisés subissent de plein fouet les effets économiques, sociaux et sanitaires les plus durs de la crise. Assurer leur avenir nécessite une action ambitieuse. C’est pourquoi le secteur du développement international a demandé au gouvernement d’investir 1 % de sa réponse à la COVID dans le soutien à la réponse et à la relance mondiales. Le budget présenté aujourd’hui prévoit 375 millions de dollars pour la réponse mondiale à la COVID-19, intégrés dans une augmentation de 1,4 milliard de dollars de l’aide internationale, répartie sur cinq ans. Une telle augmentation apparaît bien insuffisante dans le contexte de la plus grande crise mondiale depuis une génération et de la nécessité d’investissements à long terme dans les mécanismes de santé, de protection sociale et de collaboration économique à l’échelle mondiale dont dépend notre capacité à nous remettre de la pandémie, ainsi qu’à prévenir et limiter les crises futures. 

Le Canada contribue actuellement bien en deçà de sa juste part mondiale et de ses engagements internationaux, investissant seulement 30 cents en assistance internationale pour chaque 100 dollars de revenu national brut. Malgré une augmentation l’an dernier, le Canada continue d’afficher un rendement inférieur à la moyenne des donateurs de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Les faibles niveaux de financement, accentués par de nouvelles allocations imprévisibles qui suivent les tendances politiques et l’attention des médias plutôt que les besoins humanitaires et les stratégies de développement, compromettent la concrétisation de la Politique féministe d’aide internationale du gouvernement. 

Les canadiens et les canadiennes comprennent la nécessité d’un budget ambitieux, assorti de mesures conséquentes, pour faire face à la crise à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières. Alors que le Canada est aux prises avec son propre déploiement de vaccins, de nombreux pays à faible revenu n’ont jusque-là pas reçu une seule dose, mettant ainsi des vies en danger et menaçant la santé et la relance économique partout dans le monde. 

« La pandémie de la COVID-19 nous a montré à quel point il est important d’aborder les crises mondiales en toute rapidité », a déclaré Nicolas Moyer, directeur général de Coopération Canada. « Le secteur canadien du développement international et de l’assistance humanitaire a demandé au gouvernement de s’engager dans un investissement stratégique à long terme dans des solutions mondiales aux multiples crises simultanées qui nous touchent partout. Ce budget a raté une occasion de répondre à ces appels. »

Ce n’est pas non plus aujourd’hui que le Canada a présenté une vision pour relever les défis climatiques internationaux. Nous projetant vers l’avenir, le gouvernement doit s’attaquer à la crise climatique avec détermination. Cela signifie qu’il doit allouer la juste part du Canada aux engagements financiers mondiaux en matière de climat, ce qui correspond à 1,8 milliard de dollars en contributions annuelles, en plus des niveaux actuels d’assistance internationale. Nos crises mondiales ne peuvent être résolues de manière isolée. L’adaptation et l’atténuation du climat, les interventions humanitaires et les efforts de développement se complètent et, à ce titre, méritent des investissements globaux et stratégiques à la hauteur de la gravité et de l’urgence des crises auxquelles nous sommes confrontés partout. 

Le Canada a l’occasion de faire mieux plus tard cette année au Sommet du G7 et à la Conférence de Paris sur le climat (COP21). Il a la possibilité d’investir dans un développement mondial progressif et fondé sur des principes, ce qui est dans l’intérêt de tous. Il est temps de s’engager de manière significative dans des efforts efficaces pour reconstruire des communautés plus saines, plus sûres, plus équitables et durables pour nous tous. 

Personne-ressources pour les médias
Kat Guerin
Gestionnaire des communications
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