Le 15 septembre 2022, le Canada a pris la relève de la Roumanie à la présidence de la Communauté des démocraties (CD) pour une période d’un an. Coopération Canada se réjouit de voir le Canada assumer ce rôle de leadership, la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, jouant un rôle déterminant dans la promotion des valeurs et des normes énoncées dans la Déclaration de Varsovie, à savoir « faire progresser et protéger les libertés démocratiques, renforcer les institutions démocratiques et étendre la participation politique ».1 La Communauté des démocraties soutient ces valeurs comme étant essentielles pour contrer les menaces sur la démocratie et la montée de l’autoritarisme. Sa branche pour la société civile, le Pilier de la société civile (PSC), joue un rôle clé dans la promotion de ces valeurs par la coordination, le plaidoyer et l’innovation. Cependant, ce rôle important a été quelque peu miné ces derniers temps.

Le PSC a tenu son Assemblée des membres du Pilier les 19 et 20 septembre à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies. L’ordre du jour de la première journée comprenait une présentation du Secrétaire général du PSC, Thomas Garrett, ainsi que des discussions avec les représentant-e-s des pays du Canada, de la Roumanie et des États-Unis. Les conversations ont également porté sur des questions fondamentales concernant le rôle du PSC dans la Communauté et la procédure de renouvellement pour les pays connaissant un recul démocratique. Les discussions du deuxième jour ont porté sur les processus au sein du PSC, y compris la transition du rôle de président du pilier de la Fundación Multitudes à Redlad, le réseau pour la démocratie en Amérique latine et dans les Caraïbes. Au courant de la semaine, s’est tenue à New York la cérémonie de passation de pouvoir du CD à la Mission canadienne, à laquelle ont assisté la ministre Joly et le ministre des Affaires étrangères de Roumanie. Le PSC a été invité à y assister en ligne mais, malheureusement, aucun-e représentant-e n’a été invité-e à y assister en personne, malgré la présence de nombreux-euse-s membres du PSC à New York.

Cette dernière attaque contre la légitimité du PSC fait suite au processus contesté qui a conduit au renouvellement de l’adhésion de la Hongrie au CD. Le PSC y était farouchement opposé en raison de la récente régression démocratique de la Hongrie. La forte recommandation du PSC de ne pas aller de l’avant avec le renouvellement de leur adhésion a été ignorée, remettant en question non seulement le processus de renouvellement du pays mais aussi l’existence même du PSC. De nombreuses préoccupations ont été discutées le mois dernier lors de l’Assemblée des membres du Pilier et la conversation se poursuivra sans aucun doute sur des questions plus larges autour de la participation et du poids de la société civile dans le processus démocratique.

En tant que président nouvellement élu du CD, le Canada a la possibilité d’apporter des changements significatifs et de remettre en question le statu quo. En tant que point focal de la société civile pour le CD au Canada, Coopération Canada fait preuve d’une prudence optimiste, reconnaissant la grande tâche qui l’attend pour s’assurer que les voix de la société civile soient entendues et prises en compte dans la gouvernance du CD. Nous sommes impatient-e-s de travailler avec la nouvelle équipe de la présidence afin de renforcer le leadership du Canada et d’accroître la participation de la société civile à la mission de la Communauté.